mercredi 21 mars 2018

Mercredi 21 mars 2018. Nouvelles du pari bénédictin. Cessons de défendre un monde qui s'écroule


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C’est le moment de sortir du sommeil.
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1. UN FAIT.
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"Dans la conclusion d’Après la vertu, Mc INTYRE décrit l’Occident tel qu’il était après que les Barbares eurent renversé l’ordre impérial romain :
"L’événement le plus important de cette période survint lorsque les hommes et les femmes de bonne volonté cessèrent de travailler à ralentir l’écroulement de l’imperium romain et d’identifier la poursuite de la civilité et de la communauté morale avec le maintien de celui-ci. À la place, ils choisirent ― sans toujours être conscients de ce qu’ils faisaient ― construire de nouvelles formes de communauté dans lesquelles pouvaient se maintenir une vie morale. De là, civilité et moralité, pourraient survivre à l’arrivée des âges sombres de la barbarie."
Rod DREHER. Ouvrage cité, Page 43.
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2. UN COMMENTAIRE EN FORME DE QUESTION.
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Faut-il se donner tant de mal pour essayer de sauver ce qui est en train de pourrir ? Les États-Généraux de la Boéthique auxquels on invite les citoyens à participer, (et dont les grands de ce monde feignent d’écouter ce qu’ils disent,) ne sont qu’une ultime tentative de replâtrage d’une façade qui s’écroule et que l’on cherche tant bien que mal à préserver. Bien sûr, il me semble que nous avons le devoir moral de donner notre avis  ; il ne sera pas pris en compte, puisque les jeux sont faits, dans les loges, dans les médias et dans les ministères, sans compter dans les officines qui veulent se faire de l'argent en jouant avec les vie des autres. Nous ne pouvons pas sauver ce qui ne veut pas l’être. Mais nous pouvons, nous, vivre ce qui nous libère véritablement. Il est donc essentiel que se nouent, partout où cela est possible, des relations fraternelles entre chrétiens, de créer des petits groupes priants, d'avoir des attitudes d’ouverture, certes, envers ceux qui ne connaissent pas Jésus, mais un ferme courage pour le leur annoncer, et un refus systématique de regarder des émissions de propagandes télévisées ou cinématographiques, d’acheter des journaux et revues, qui sournoisement ou ouvertement font l’apologie du mal en l’appelant bien et ridiculisent le bien en l’appelant mal : avortement, euthanasie, mariage homosexuel, PMA, GPA, sont les formes modernes de ces prétendues avancées du progrès. Nous ne pouvons pas, en tout cas je ne le peux pas, donner une approbation relativiste à ces initiatives.
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3. UNE PAROLE.
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"A l’heure de l’internet, de l’intelligence artificielle et de la réalité augmentée, y a-t-il encore un sens à penser et construire la Chrétienté de demain ?
Bien évidemment, si la Chrétienté est une « nostalgie en conserve », si elle est faite uniquement d’une relecture (parfois embellie) de l’histoire, nous percevons un hiatus profond entre cette aspiration un peu romantique et notre réalité quotidienne.
Comment sortir du dilemme ?
Il y a urgence à repenser la Chrétienté en revenant aux sources. Ce qui est proprement unique pour nous chrétiens se résume en deux points : d’une part, nous sommes à l’image et à la ressemblance de Dieu selon les termes de la Genèse et, d’autre part, nous sommes profondément aimés et sauvés par le Dieu trinitaire qui nous appelle à Sa Lumière comme nous le résume le Prologue de Saint Jean. Cette vision de l’homme est unique dans l’histoire de l’humanité. Aucune religion ou civilisation n’est partie de ces prémisses extraordinaires. De ce fait, nous sommes en ce monde co-créateurs : nous sommes capables de Dieu. Si nous sommes limités et mortels, nous savons que notre fin est « normalement » en Dieu. C’est précisément cela qui nous rend capables de créer une civilisation harmonieuse qui n’a pas peur des évolutions techniques. [J’ai supprimé à ce point une remarque qui me paraît mal venue…].
Quelle forme les chrétiens pourront-ils donner à la civilisation de demain ?
Nous n’en savons pas grand-chose. Là est le défi et le charme de la création sans déterminisme. Nous avons un moyen premier et sûr d’y parvenir : unir le cœur de l’homme à la Trinité. C’est par ce mouvement que l’homme acquiert sa maturité, remplace la violence par la miséricorde et la recherche de son intérêt personnel par la charité au service du bien commun.
Dans notre civilisation marchande la nouveauté est synonyme de profit et de consommation. L’enjeu du monde actuel est de capter l’imagination des hommes dès leur plus jeune âge, de les rendre esclaves de désirs toujours nouveaux. Les outils de communication entre les hommes se raffinent et gagnent en efficacité. Ne pas laisser un instant de répit à chacun, traquer ses moindres faiblesses pour lui proposer sans cesse une nouvelle consommation, voilà le but. Ce monde-là va au totalitarisme à grand pas. Il confond déjà homme et machine, car l’homme n’a plus de finalité propre. Devenu âgé, l’homme perdra ses vertus de consommateur et deviendra inutile, bon à être supprimé. Cela ne veut pas dire que nous devons rejeter les innovations actuelles, mais nous devons faire nos choix sans moyen terme : voulons-nous être habités par Dieu, libres de créer pour nous élever ? Voulons-nous être habités par la consommation, asservis par nos pulsions ? Si nous voulons être habités par Dieu parce qu’Il est notre fin et qu’Il nous rend dignes de créer cette civilisation chrétienne, nous devons choisir une certaine radicalité."
Interview donnée sur le site
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4. LIENS UTILES.
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Voilà des jeunes qui n’ont pas peur de chanter les louanges de Dieu !

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Le Saint-Esprit à l’œuvre.

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Et le relativisme diabolique aussi !


Pourquoi le combat ? Pourquoi ce titre ?

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