mardi 10 juillet 2007

Camions

J'ai emprunté samedi dernier les autoroutes A35 (Beaune-Mulhouse) puis A36 (Mulhouse-Strasbourg). Mon voyage commencé à 12 h 10 à Beaune m'a laissé vers 3 h 20 à Strasbourg. Je croyais que les camions n'avaient pas le droit de circuler le samedi à partir de 12 h. Erreur ! J'en ai doublé des quantités sur ces trois cents et quelques kilomètres de bitume. Il y avait là des dizaines de camions polonais, des dizaines de camions tchèques, des quantités de camions espagnols, allemands, quelques camions des anciens pays d'Europe de l'Est (Roumanie, Bulgarie, Slovaquie, pays baltes), des camions italiens. J'ai doublé très exactement TROIS camions français. J'en ai croisé UN.
Je m'interroge. La législation française interdit-elle aux camionneurs français de circuler sans dérogation sur les autoroutes le samedi ? Faut-il voir dans cette rareté du cabotage français un effet des 35 heures ? On aurait pu penser que dans leur frénésie à vouloir rattraper les pays de l'Europe occidentale, la Pologne, la Tchécoslovaquie encouragent leurs transporteurs à travailler tous les jours. Mais les Allemands ? Les Espagnols ? Quelle étrange aveuglement fait que nous laissions à nos concurrents le champ libre pour transporter sur nos routes toutes sortes de marchandises, alors que nous nous interdisons de le faire, de droit ou de fait ?
De deux choses l'une ou bien la législation française interdit aux camions, mais à tous les camions, de circuler le samedi, ce qui semble, hélas, incompatible avec la réglementation européenne. Ou bien notre système social est ainsi fait qu'il laisse à nos concurrents et amis le champ libre pour prendre les marchés que notre aveuglement se refuse à prendre en considération. En tout cas, je certifie la véracité de ces constatations qui me navrent. Et j'ai beaucoup de crainte pour la survie de nos entreprises de transport.

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