vendredi 21 septembre 2007

Démissionnez, monsieur Bilger

Ne vous avais-je pas dit que des attaques en règle contre madame Rachida DATI allaient se développer dans les médias au mois de septembre ? La dernière en date est celle que monsieur Philippe BILGER, avocat général à la cour d'appel de Paris s'est permis de lancer sur le forum du site du Nouvel Observateur, journal dont on connaît l'amour considérable qu'il a pour notre gouvernement et notre président. Que dit ce magistrat, l'un des plus élevés dans la hiérarchie judiciaire ? Ceci : madame DATI "n'a pas été choisie par le Président pour sa compétence", mais "parce qu'elle était une femme, un symbole, et le chouchou du couple présidentiel".
Ne soyons pas méchant et ne nous demandons pas si madame ROYAL a été choisie par le parti socialiste comme candidate aux élections présidentielles, parce qu'elle était une femme, un symbole, et le chouchou des militants à 5 euros la cotisation. Non, ne soyons pas méchant !
Qu'un magistrat puisse traiter ainsi son ministre de tutelle est tout simplement stupéfiant. Du temps du général de GAULLE, il aurait été débarqué sur le champ pour des propos autrement plus bénins. Qui est-il ce monsieur pour se répandre dans les journaux ? Est-il admissible qu'un haut magistrat puisse exprimer ses opinions politiques à la cantonnade ? Dans notre pays, les militaires n'ont pas le droit de se syndiquer. On considère que, membres de la Grande Muette, ils sont tout juste bons à se faire tuer pour nous défendre. Ils sont les bras actifs d'un pouvoir régalien, celui de la défense. Je défends l'idée selon laquelle tous les fonctionnaires dépendants d'un ministère régalien (justice, finance, diplomatie) devraient se voir interdire d'exprimer leurs préférences politiques et de se fédérer en groupes de pression à la solde des partis (je pense au Syndicat de la Magistrature, caisse de résonnance du PS, dans le monde judiciaire). En matière de justice, la chose est particulièrement décisive : un magistrat est nommé pour faire appliquer la loi, pas pour la critiquer ; ses avis et décisions ne doivent relever que de la confrontation des faits en sa connaissance à la loi et aux décisions jurisprudentielles. L'idée qu'il puisse y avoir des magistrats de gauche et des magistrats de droite est tout simplement incompatible avec celle de justice : elle signifie qu'il peut y avoir une justice dépendante des idéologies et des partis. On doit interdire les syndicats de magistrats.
En second lieu, si monsieur BILGER avait un tant soit peu de respect de la fonction qu'il a l'honneur d'exercer en notre nom, il devrait reconnaître son erreur (ce qu'il n'a fait que du bout des lèvres et très superficiellement) et présenter sa démission qui, naturellement, devrait être acceptée. En tout cas, je me méfierais considérablement d'un homme tel que lui, en tant que justiciable potentiel.

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