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Juste avant de partir en voyage, un billet qui me semble nécessaire, une clarification sur le problème de l'identité nationale. Il m'apparaît en effet que dans mes remarques sur cette question, j'ai été insuffisamment précis.
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Une première constatation : le débat sur l'identité nationale n'a de sens que parce que nombre de jeunes français, qui ont des parents d'origine étrangère, souvent africaine ou nord-africaine, ne se reconnaissent pas ou ne veulent pas se reconnaître comme tels. Il s'agit donc de voir comment il est possible d'agréger ces jeunes gens à la communauté nationale sans leur faire renier leurs origines.
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J'ai eu d'assez nombreux élèves dont les parents ou grands parents étaient d'origine portugaise, italienne, espagnole ou polonaise. Aucun d'eux n'avait oublié d'où venait sa famille, mais aucun n'aurait songé à revendiquer une autre appartenance que française. La pauvreté, le fascisme, la guerre civile avaient poussé ces familles à émigrer ; elles s'étaient intégrées sans difficulté. Mais ces pays étaient tous européens et de tradition chrétienne. Et les différences n'étaient pas considérables entre le pays d'origine et le pays d'accueil. J'ai eu un beau-frère d'origine roumaine ; il était plus amoureux de sa nouvelle patrie que nombre de Français nés en France de parents français. Il parlait admirablement notre langue. Et pourtant, il aimait tout naturellement sa patrie d'origine. J'ai eu aussi des élèves d'origine nord-africaine. Là encore, pas de problèmes avec eux, avec comme seule réserve (et encore), certaines manières de voir la réalité propre à la langue arabe et à la religion musulmane. Certains la pratiquaient avec ferveur, d'autres un peu plus mollement. J'ai eu aussi des élèves venus de l'Afrique noire, et qui, hormis le fait qu'aucun d'eux n'a songé à revenir dans son pays où sa compétence aurait été utile, n'ont eu la moindre difficulté d'intégration. Dans tous les cas, je le reconnais bien volontiers, il s'agissait d'une élite, douée, travailleuse, intelligente.
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La question de l'intégration se pose essentiellement pour les "jeunes des banlieues", des cités. Des bandes organisées et rivales se disputent des territoires pour pouvoir organiser leur trafic de drogues, de voiture, de téléphones portables volés, etc. Ces bandes sont marquées ethniquement. On peut tourner autour du pot autant que l'on veut, c'est ainsi. Bien entendu, cette organisation n'est pas imputable à un quelconque facteur racial. C'est un effet culturel. On se regroupe par affinité de culture, de langue, de religion. Et comme on s'ennuie, qu'il n'y a pas d'emplois, et que la société de consommation étend ses ravages et ses mirages, on veut des voitures, des I-phones, des appareils de photos, des blousons de cuir, "comme les autres". L'argent du trafic étant facilement gagné, il est inutile de se donner du mal pour travailler à l'école, pour acquérir un diplôme ou une compétence professionnelle. La pression exercée par les pairs sur les individus achève de désagréger le reste de sentiment d'appartenance à une communauté nationale. On peut toujours dire qu'il faut éduquer, enseigner, etc. Si ces jeunes n'y trouvent pas d'intérêt, ils ne se laisseront ni éduquer ni enseigner. La conclusion me semble claire : la prévention des trafics et leur répression doivent être exemplaires et impitoyables. Encore faut-il en avoir la volonté politique, et l'ayant, y mettre les moyens. Ceux-ci viendront avec.
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Tout autre est le cas des étrangers. Il y a des étrangers en situation régulière, qui travaillent, payent leurs impôts, etc. Prenons seulement conscience que leurs enfants nés en France seront presque automatiquement français, et qu'il convient de prendre en compte dès maintenant cette question. Et puis il y a des étrangers en situation irrégulière, c'est-à-dire sans titre de séjour régulier. Des employeurs peu scrupuleux les recrutent, les payent avec un lance-pierre, et ne déclarent rien aux URSAFF et autres caisses de ceci et de cela. Ils doivent être très sévèrement sanctionnés, leur établissement ou leur entreprise fermée voire confisquée. Et le cas des étrangers ainsi exploités doit être examiné en détail pour une éventuelle régularisation qui ne peut être automatique. D'autres étrangers sont en situation irrégulière. Ou bien ils se cachent, et souvent vivent de rapines ou de mendicité à la sauvette. Ou bien, comme ceux de la jungle de CALAIS, ils attendent dans des conditions misérables de passer en Grande Bretagne. Ils excitent la pitié et, ce qui est bien naturel, se voient offrir des aides ponctuelles par des personnes généreuses. On doit les admirer, car il n'est pas question de fermer ses entrailles à un frère qui a faim. Mais on doit les mettre en garde contre les effets pervers d'une telle aide, et leur faire comprendre qu'il n'est pas d'autres solutions politiques acceptables que de renvoyer ces malheureux dans leur pays d'origine.
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On voit bien qu'il ne s'agit plus là d'identité nationale, encore que des idéologues voudraient nous le faire croire. Une absence de droit ne saurait créer de droit. C'est ainsi. Où alors qu'on n'exige pas de nos compatriotes qu'ils aient un comportement civique.
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J'espère voir été clair.
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3 commentaires:
votre dernière phrase ne nous permets pas de voir ce qui est clair... seriez-vous d'origine étrangère?
(C'est de la provoc naturellement)
Merci cher Monsieur Poindron pour cette mise au point très claire que beaucoup de nos compatriotes (la majorité silencieuse) auraient aimé avec votre talent exprimer.
Vous avez omis une catégorie, qui pourrait être celle qui pose le plus de problèmes: des sans papiers qui se sont procurés des vrais faux papiers en les payant fort cher à des trafiquants et qui ont ainsi abusé leurs employeurs, qui les paient, les déclarent et se retrouvent un jour face à un dilemme et une situation de fait accompli sans qu'il puisse leur être reproché quoi que ce soit. Et ce sont ces "sans vrais mais avec faux papiers là" qui manifestent et sont soutenus par des mouvements de grève de nos syndicats nationaux.
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