mardi 24 novembre 2009

Exactitude, sincérité, vérité

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Chers lecteurs, vous l'avez constaté, je n'ai pas produit de billet hier. Je vais m'en expliquer le plus précisément possible. D'abord, je ne partage pas l'irritation que les commentaires divers expriment vis-à-vis de tel ou tel lecteur. Et il me semble parfois que ces commentaires ne sont pas exprimé en vérité mais plutôt en référence à un système de pensée préformé que j'appelle système idéologique. Bien entendu, j'aurai pu moi-même, chaque fois qu'une telle situation se présente, exprimer mon désaccord. Je ne l'ai pas fait, je le regrette.
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La lumière sur ce point m'est venue dimanche soir, à l'Eglise Saint-Ignace, desservie par les jésuites du Centre Sèvres. Un membre de notre petite fraternité de prière nous avait invité à venir à "La Messe qui prend son Temps", qui y est offerte tous les dimanches soirs aux étudiants et aux jeunes professionnels, mais aussi à tous ceux qui veulent bien passer près de deux heures à écouter un enseignement solide, à prier en silence, à partager le fruit de leur méditation avec leurs voisins de rangée.
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C'était la fête du Christ Roi. L'Évangile du jour relatait la fameuse scène où Pilate demande à Jésus : "Qu'est-ce que la vérité ?" et se voit répondre : "Quiconque procède de la Vérité écoute ma voix", par un Roi issu non de la Terre mais du sein du Père, un Roi dont le Royaume n'est pas de ce monde. L'enseignement fut d'une densité remarquable, accueilli dans un silence plein, attentif, réceptif. Impossible de dire plus sur ce silence habité, sur l'attention, la concentration des fidèles. On y insistait sur l'exactitude, qui a pour contraire l'erreur, et qui est l'adéquation de la parole avec les faits, sur la sincérité qui est l'adéquation de la parole avec les sentiments éprouvés par le locuteur et dont le contraire est le mensonge lequel a pour prince et père Satan. La père jésuite qui enseignait insista sur un point essentiel : la vérité n'est pas au terme d'un raisonnement ; la vérité est une personne, celle de Jésus ; être dans la Vérité c'est rencontrer Jésus, qui ne fait rien de lui-même mais fait ce que son Père lui indique. Et d'ajouter : l'exactitude et la sincérité sont les conditions essentielles de la rencontre, et Jésus est le seul chez qui la parole et l'être se confondent, sans erreur ni mensonge.
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En tant que scientifique, bien entendu, j'ai chassé l'erreur. Ce fut même mon métier. Et c'est la raison pour laquelle le relation minutieuse et aussi exhaustive que possible des faits me paraît essentielle à tout dialogue, aussi bien dans la sphère privée que dans l'espace public. Autant que faire se peut, j'ai cherché la sincérité, mais je réalise que par souci de plaire, ou de produire un effet, je n'ai pas toujours été sincère. Oui, c'est là que le bât blesse. Car nous avons beaucoup de mal à être sincère. Je vous renvoie à ce billet où je citais Arthur KATZ et Paul VOLK : "Ce n'est pas l'ignorance qui nous empêche de devenir vrais, c'est la lâcheté".
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Je remercie fraternellement Olibrius qui, maladroitement parfois, a pointé l'approximation, disons-le mot, l'insincérité de certains de mes propos, et leur absolutisme. Il m'a rendu un grand service. Je partage certaines indignations de Tippel, mais comment ne lui dirais-je pas que ces remarques procèdent d'un système de pensée préétabli, dans le cadre duquel il tente de faire rentrer les faits, racontés toujours avec exactitude, il faut le souligner, et avec courage, ce que nous ne savons pas toujours faire ? Bien entendu, les commentaires de Fourmi, d'Adèle, de Ropartz, de Norman, de Meise, et d'autres lecteurs m'ont toujours paru utiles.
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Ces réflexions ne sonnent pas le glas du Blog, mais une certaine inflexion. Je dirai pourquoi les remarques de madame AUBRY, les initiatives du Président SARKOZY me paraissent, les unes issues du père du mensonge, les autres, de la pauvre chair (au sens de Paul de Tarse) de l'homme, et parfois aussi du père du mensonge. Et je m'efforcerai de justifier ces analyses en étant le plus exact possible dans la relation des faits, aussi sincère que possible dans l'expression de mes sentiments et de mes opinions, et dans l'espérance que mes paroles soient vraiment celles d'un disciple.
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Bonne journée.
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6 commentaires:

tippel a dit…

Cher Monsieur, Tout d’abord je voudrais redire l’intérêt de votre blog, vos billets sont une source magnifique d’informations
importantes et variées.
Personnellement, je base mon jugement sur des faits réels, vu ou vécu, et pas sur un système de pensés préétablis, mais si ma pensée est reconnu comme telle alors celà ne me gène pas car elle ne se rattache à aucune idéologie, simplement à un désir de pouvoir vivre en sécurité dans un monde libre de mes mouvements avec la liberté d’entreprendre. Une forte croyance en Jésus Christ comme vous, modifierait peut-être ma pensée.
Vous voulez à présent «donnez une certaine inflexion» dans vos billets.
Souhaitons que cette inflexion aiguise toujours la curiosité de vos lecteurs.
Je voudrais aussi vous dire que dans les trois dernières lignes de votre billet, j’ai l’impression que vous vous faites(sans raison) de l’auto- flagellation. Syndrome de Tiberi ?
Je fais l'amalgame soit: parce ce que ceux qui ont étés élus, qui sont en charge des lois et de leurs applications ne font toujours pas le tri, comme le dit avec justesse et simplicité MEISE. Le respect de la loi commence aussi par l’achat d’un ticket de métro. La loi doit être suivie au pied de la lettre, même si elle comporte des failles dont certains profitent. Parce que la loi est la règle. Voici venu le temps des amalgameurs, suite aux groupuscules d’extrême droite, aux Bessons, aux Hortefeux, aux intégristes Cathos, aux lois Pétainistes, et aux imbéciles Le Penistes. Mais alors il faut faire le tri, pourquoi ne font ils pas le tri ? Oui pourquoi ! Quand je vois le traitement fait aux chrétiens d’orients ! Qui s'indigne de leur sort ? Ni les musulmans, ni les juifs. Ni, surtout, les catholiques français, ni la Cimade, ni le croissant rouge. Cette minorité est humiliée, persécutée parfois, ne trouve pas de travail (R Delpard, La Persécution des chrétiens). La grippe dite porcine (à tort d’ailleurs) à permis aux Egyptiens de faire abattre tous les porcs des Coptes (minorité chrétienne) . Les chrétiens de Terre sainte, ce lieu qui les vit naître et prospérer 600 ans avant Mahomet, étaient encore 20 % au milieu du XX e siècle, 2 % aujourd'hui. La sublimation du martyre ne peut expliquer, ce désintérêt pour leur culture. Oui il y a un abandon qui ressemble à un renoncement, les prières n’améliorent toujours pas leur sort. Comme en 1939 on passe par des multiples compromis avant la défaite. Selon "Riposte Laïque" « Une cité ne se forme pas à partir de gens pris au hasard. C'est pourquoi, parmi ceux qui ont accepté des étrangers pour fonder une cité avec eux, la plupart ont connu des guerres civiles. Par exemple, les tyrans de Syracuse, en ayant naturalisé les immigrés, ont dû subir des révoltes. Citoyens et étrangers en sont venus à se combattre".
Pardon cher Monsieur pour cette tirade qui ne vous est pas spécialement destiné.

Philippe POINDRON a dit…

Cher Tippel, merci pour votre long commentaire. Non, il n'y a pas d'autoflagellation de ma part, et j'aurai l'occasion de le prouver tout à l'heure. Simplement, je désire ne pas chercher l'effet, mais l'exactitude, la sincérité et la vérité. Il me serait facile d'être cruel, ou drôle. A quoi cela servirait-il si ce n'est à me mettre en avant ? Cela n'a aucun intérêt pour promouvoir la vérité.

Je continuerai de dire pourquoi madame AUBRY, si sympathique qu'elle puisse être dans son pariticulier, me semble être un esprit faux, pourquoi les penseurs du politiquement corrects sont les premiers acteurs de notre décadence, mais je m'efforcerai de ne pas utiliser les armes de la rhétorique et de l'insinuation. En tout cas, je vous trouve beaucoup de courage.

Je n'approuverai jamais les solutions préconisées par monsieur LE PEN pour résoudre la question de l'identité nationale, mais je ne dirai jamais que cette question ne se pose pas, et qu'elle n'a aucun rapport avec l'afflux incontrôlé d'étrangers, sans doute miséreux, mais que nous ne pouvons pas accueillir dignement. Si j'ai donné l'exemple d'HICHAM, c'est qu'il est particulièrement illustratif de ce qu'il est possible de faire avec un peu de bon sens, d'humanité, et de fermeté. Ce jeune homme est parfaitement intégré, ne renie pas ses origines, mais ne les mets pas en avant et ne tente pas de les utiliser pour en tirer des avantages.

Bien amicalement.

olibrius a dit…

J'irrite HIVER! TIPPEL me "rentre dedans"! Sur la forme pas de problème; c'est le jeu d'un blog ouvert. Sur la forme, je suis beaucoup plus embété. En effet, pourquoi est-ce que je ressens des odeurs d'exclusion, peut-être même de racisme. Est-ce que j'invente cela? Vous devriez savoir que la seule façon de retenir les immigrés chez eux est de leur fournir de ce qu'ils ont besoin, à commencer par du respect, puis du travail. Or, comment cela est-il possible ? Quand vous constatez les milliards d'euros engloutis dans ces pays au titre des aides diverses et qui se retrouvent chez nous dans des propriétés, des biens, des comptes en banque de quelque's-uns. IL y a quelques années un "ancien" (là-bas en Afrique ça veut dire cinquante ans ou plus) m'a dit une phrase terrible: "C'était mieux avant". Avant quoi? Leur indépendance! Méditez et n'excluez pas. Il y a longtemps j'ai failli voter pour le FN. Pourquoi? Ils ont de bonnes questions mais aucune de leur réponse n'est tout simplement humaine.

Philippe POINDRON a dit…

Cher Olibrius, je n'ai cessé de dire ce que vous dites. Nous donnons des milliards à fonds perdus à des dictateurs corrompus, des tyrans, voire des tortionnaires, pour permettre à AREVA de continuer à exploiter des mines d'uranium, à Total des gisements de pétrole, à je ne sais quel groupe agro-alimentaire d'avoir accès à des ressources naturelles africaines ou sud-américaines ou asiatiques spécifiques, sans voir la misère que nous engendrons et dont nous profitons. Je suis absolument d'accord avec, et je n'ai cessé de le dire : Donnons aux habitants des pays pauvres de quoi vivre dignement de leur travail dans leur patrie, et cessons de verser des larmes de crocodile sur une situation de mensonge qui fait bien l'affaire de tous.

En tout casz, Olibrius, vous n'êtes pas exclu de mon coeur. Et je vous invite fermement à continuer de commenter. Pas plus tard qu'hier soir, j'ai dit à un lecteur que vous irritez les raisons pour lesquels je tenais à vos remarques... Je préfère la vérité à l'influence ou au rayonnement.
Puis-je dire ici : fraternellement ?

meise a dit…

Cher Olibrius,
Dans le fond les choses sont très simoles, nous nous compliquons l'existence. La sincérité envers nous même et face à Dieu est toujours l'ultime question. Le reste ce sont des arrangements: soit pour vaincre nos peurs soit pour flatter notre ego... on s'arrange... même dans l'exégèse, on interprète selon ses capacités intellectuelles où selon les besoin du moment ou de l’époque.
Ce blog ressemble des fois à un tennis intellectuel, il faut être bref, rapide, irréfutable, érudit, … certains veulent être saignants, … A quoi cela sert ?
Une chose est certaine la haine provoque la haine et nuit surtout à celui qui hait.
La vrai liberté est de vivre dans la confiance de l’amour de Dieu avec toute la responsabilité que notre existence humaine implique.
Les héros du bien et de la bonté n’ont pas pu vaincre le mal de ce monde. Tout bien poussé à l’extrême se tranforme facilement en mal. La courbe de Gauss nous confirme que les extrêmes n’ont pas de chance de survie.
Je ne sais même pas exactement pourquoi j’écris ici.
Bonne journée à vous

olibrius a dit…

chère meise
décidément, je suis souvent d'accord avec vous.
cher PP
mais vous pouvez toujours dire fraternellement.