Voici trois historiettes très significatives.
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Première historiette :
Au mois de janvier 2011, comme ils le le font toujours depuis 8 ans, les responsables protestants et catholiques des "24 heures de Vie" demandent à la Préfecture du Bas-Rhin l'autorisation d'organiser une marche nocturne (40 personnes environ) aux flambeaux tout autour de l'ellipse insulaire de STRASBOURG. La marche est silencieuse. Le groupe s'arrête en des endroits importants de la ville, et prie en silence pour les magistrats devant le Tribunal, les journalistes devant le bureau des Dernières Nouvelles d'Alsace, les hommes politiques régionaux devant le Conseil Régional, etc.
Ne voyant rien venir, les responsables téléphonent à la Préfecture la semaine dernière. Réponse : nous n'avons pas reçu votre demande. Ça peut arriver. La marche est donc annulée.
Samedi soir, grande soirée de témoignage à l'église du Christ ressuscité. Foule impressionnante. Laurent GAY, un ancien toxicomane, vient raconter comment il est sorti de l'enfer et comment il a rencontré Jésus et le salut.
Par hasard ou providentiellement, un adjoint au maire de STRASBOURG, Jean-Jacques GSELL, est dans l'assistance. L'un des responsables discute avec lui avant l'ouverture de la soirée. Au cours de la conversation, il lui dit notre tristesse de ne pouvoir faire cette marche de nuit comme nous le faisons régulièrement (dans tous les sens du terme) depuis 8 ans. Il s'étonne et dit avoir signé l'autorisation que la Préfecture lui avait transmise pour avis, et nous donne, avec sa carte de visite et son numéro de téléphone personnel, l'autorisation de faire cette marche, en précisant qu'en cas d'ennuis, on peut le contacter à n'importe quelle heure de la nuit.
Fort de cette autorisation, nous décidons de faire comme d'habitude. De toute façon, ce sera la huitième fois qu'avec Merry, la responsable protestante de la marche, nous partirons dans la nuit, et jamais on ne nous a demandé quoi que ce soit, simplement une petite visite de la police municipale pour nous demander si tout va bien.
Nous partons. Pas de problème. A la hauteur de la grand' rue, alors que nous marchons en silence, après une très émouvante rencontre de plusieurs jeunes de confession musulmane, impressionnés par notre témoignage d'unité et de prière, une voiture s'arrête. Une portière s'ouvre. Sort de la voiture un policier, de la Police Nationale, qui me demande si j'ai l'autorisation préfectorale de déambuler. Je lui explique la situation, calmement. Il me demande une pièce d'identité que je lui donne non moins calmement avec le tract imprimé relatif à ces 24 heures de vie. Je dois en outre lui indiquer l'itinéraire, et la durée approximative qui nous reste à couvrir pour rentrer à l'église Saint-Nicolas. Au moment de partir, je lui dis que nous prions aussi pour lui, et quand il me répond qu'il ne croit à rien, je lui réponds qu'il n'en pas moins fils du Père. Et je m'interroge sur cette intervention, la première du genre depuis huit ans. Je crois que quelqu'un a prévenu la Préfecture que nous avions bravé l'interdiction préfectorale et qu'un fonctionnaire zélé a demandé l'intervention de la Police Nationale pour nous faire peur. Ce n'est pas une certitude, seulement une interprétation.
Ah ! comme j'aurais voulu qu'il soit avec nous, ce policier, rue des Tonneliers, pour discuter avec tous ces jeunes qui n'étaient pas tous à jeun ou lucides, et au coin de la rue de l'Ecurie pour faire de même avec des étudiants qui hantent les bars de nuit. Lucas, Jean-Baptiste, François, Florian, Gauthier, Sabine, Hélène, Olivier, Paul et tant d'autres. Ils avaient soif, et l'on aurait voulu nous empêcher de leur donner à boire. Quand on a le privilège d'une vraie rencontre et qu'au lieu de parler de réussite, de fesses et de fric, on parle de l'essentiel, alors tout s'ouvre, et ça on ne peut pas nous empêcher de le faire. Il vaut mieux obéir à Dieu qu'aux Hommes.
Je commenterai tout à l'heure plus en avant l'aspect politique de cette affaire.
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Seconde historiette.
La cathédrale de REIMS a quelques fenêtres qui s'ornent de verre blanc. Il est question d'y mettre de vrais vitraux. Voici la recommandation de l'architecte des bâtiments historiques : "Surtout pas de scènes religieuses pour ces vitraux ; vous comprenez, il n'y a pas que des chrétiens qui visitent cet édifice". Par discrétion, je ne puis donner le nom de l'évêque à qui la confidence à été faite. Mais je la tiens de lui, par un intermédiaire digne de toute confiance, puisque c'est à lui directement qu'elle a été faite. Ah ! Il est loin le temps ou l'administration des postes éditait, après la première Guerre mondiale, des timbres à l'effigie de l'Ange de REIMS pour financer les travaux de restauration d'un monument ravagé par les flammes en septembre 1914. Quand je vous dis que les imbéciles (au sens de BERNANOS) prolifèrent partout, je ne fais pas exception du corps des Architectes des Bâtiments historique.
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Troisième historiette.
L'initiative des 24 heures de vie s'est répandue dans les villes du Grand Est. Après avoir essaimé à COLMAR et MULHOUSE, depuis l'année dernière METZ et NANCY organisent selon les mêmes modalités, une journée analogue. Dans une de ces deux villes, les responsables ont été convoqués à la Mairie : "Comment, vous organisez trois manifestations dans la journée (ce qui est faux) ? Mais qu'est-ce que ça signifie ?" Ils frisent le refus, et il faut l'intervention d'une proche d'un édile, pour qu'enfin l'autorisation soit accordée.
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Voilà ce qu'est un état laïcard, un état qui a la frousse des croyants quels qu'ils soient, un état qui voulant intervenir comme il peut dans la question des prières du vendredi organisées par les fidèles musulmans dans les rues, s'efforce de traiter symétriquement tous ceux qui préfèrent obéir à Dieu qu'aux hommes. Voilà où nous mène la bêtise capitale de messieurs CHIRAC et JOSPIN, pères actifs du refus d'inscrire dans la Constitution Européenne avortée, les origines chrétiennes de l'Europe. Ce n'est pas l'aveuglement de ces responsables qui changera quoi que ce soit à la réalité. Simplement il ôte à notre pays le droit de traiter les chrétiens actuels, héritiers des chrétiens anciens, comme les descendants de ceux qui peu à peu ont forgé notre culture, nos paysages et nos moeurs.
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Il se trouve, et je conclus, que la seconde lecture de la messe d'hier était tirée de la première lettre de Pierre. Je ne pensais pas, dans la nuit de vendredi à samedi, que j'aurais à me comporter vis-à-vis de policier comme Pierre le recommandait aux disciples de Jésus : "Vous devez toujours être prêts à vous expliquer devant tous ceux qui vous demandent de rendre compte de l'espérance qui est en vous ; mais faites-le avec douceur et respect. Ayez une conscience droite, pour faire honte à nos adversaires au moment même où ils calomnient la vie droite que vous menez dans le Christ". Extraordinaire comme coïncidence, non ?