mardi 17 mai 2011

Le printemps des poètes

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Je n'aime guère sa poésie. Elle est pleine d'enflures ; elle trahit l'effort et le recours au dictionnaire des rimes. Mais enfin il a produit quelques vers admirables. Pourquoi a-t-il prostitué son génie par une polygraphie boulimique ? Il aurait dû mûrir ses oeuvres dans le silence de sa retraite de JERSEY ou ailleurs. Une grand-tante paternelle, fort cultivée, mais un tantinet bigote détestait cet homme à femmes qui comptait certes plus de maîtresses et d'aventures que les dix doigts de la main. Aussi se moquait-elle de lui et s'efforçait-elle de m'apprendre un pastiche de ses poésies. Il m'en reste quelques bribes que je cite de mémoire : "Jusqu'où, ô HUGO, hisseras-tu ton nom ? Quand donc au corps qu'académique on nomme, jucheras-tu ce nom, rare homme". C'était injuste et méchant. Il faut en convenir.

Alors restons-en à sa prose. "Il n'y a pas cent socialismes, dit-il, il y en a deux. Le mauvais et le bon. Il y a le socialisme qui veut substituer l'Etat aux activités spontanées, et qui, sous prétexte de distribuer à tous le bien-être, ôte à chacun sa liberté. Un couvent, mais un couvent où l'on ne croit pas ; une espèce de théocratie à froid, sans prêtre et sans Dieu.

Il y a le socialisme qui abolit la misère, l'ignorance, les inégalités démenties par le droit ou par la nature."

C'est bien, me semble-t-il, tout le problème des actuels responsables socialistes français. Nombre d'entre eux (pas tous, bien sûr) sont les adeptes du premier socialisme. Ce sont des idéologues totalitaires. D'autres, fort estimables, cherchent à atteindre les buts du "bon socialisme". Comment ne pas être d'accord avec le combat contre l'ignorance, la misère et les inégalités démenties par le droit ou par la nature ? Mais faut-il être socialiste pour défendre ces objectifs ?



Et puisque nous en sommes à parler des poètes, voici quelques vers attribués à RONSARD, qui m'ont été transmis par un très cher ami. Je ne jurerais pas qu'il soit vraiment de la plume de l'un de nos plus charmants auteurs, mais enfin si non e vero...
"France de ton malheur tu es cause en partie,

Je t'en ai par mes vers mille fois avertie.

Tu es marâtre aux tiens et mère aux étrangers

Qui se moquent de toi quand tu es au danger,

Car la plus grande part des étrangers obtiennent

Les biens qui a tes fils justement appartiennent."

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