samedi 21 mai 2011

Je ne sais plus ou donner de la tête

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Je ne sais plus où donner de la tête, tant il y a de choses à discuter, à argumenter, à exposer en ce moment. Tout de même, avant de produire un billet plus consistant, je n'hésite pas à vous faire part de cette pensée que l'on doit au Père La Victoire, Georges CLEMENCEAU :
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"La France est un pays extrêmement fertile. On y plante des fonctionnaires, il y pousse des impôts."
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Loin de moi l'idée idiote que les fonctionnaires sont inutiles ou parasites. (Je l'ai moi-même été, puisque j'étais enseignant ; je ne vais pas brûler ce que j'ai aimé faire.) Dans mon expérience personnelle, je dirai même que les qualités professionnelles et humaines des fonctionnaires en poste se sont admirablement étoffées. Il faut sans doute y voir une conséquence de l'élévation du niveau de formation. La question est de savoir pourquoi leur nombre a si considérablement augmenté, sans que la France en soit mieux administrée. Avis aux amateurs, s'ils ont des explications. Et petit clin d'oeil à ceux qui défendent le "Service public", à coups de grèves sans conséquences pour eux, mais terriblement nuisibles aux citoyens.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Cher Professeur, Cher Tippel,

Vos commentaires sur la France et son histoire récente sont très instructifs. À vous lire, je crois entendre le sifflement des balles des ennemis dans les tranchées, c'est comme si j'y étais. Je suis admiratif quant aux détails chiffrés de tous ces événements que vous fournissez.

Pour ma part, je citerai deux dates moins récentes qui ont profondément marqué ma vision de la France.

La première est 1757 : bataille sur les Collines d'Abraham à Québec, au Canada. Victoire des Anglais sur les Français. C'est-à-dire, perte totale et irrémédiable du continent nord-américain pour la France.

Dire que la France avait toutes ses chances d'exploiter ce nouveau monde aussi bien que les Anglais, sinon plus. Les Français étaient arrivés les premiers, traitaient les Indiens avec un grand respect. Pourquoi cette défaite, cet abandon ? C'est totalement incompréhensible. Avoir laissé passer cette chance et " donné " le futur du monde aux Anglais !

La seconde est 1793 : arrestation et condamnation à mort de Charrette, le dernier rebelle vendéen qui ne voulait pas de la République nouvelle, traite aux yeux de ces Républicains car Charrette avait l'intention de faire appel aux Anglais pour secourir désespérément le Royaume. Je ne sais pas si les Anglais étaient vraiment intéressés de combattre la France à ce moment-là. Je pense qu'ils avaient d'autres objectifs plus intéressants pour eux. Les Anglais étaient déjà entrés dans une autre phase de l'Histoire, celle de la révolution industrielle, la vraie " révolution , proprement dite.

( En passant j'ai toujours trouvé des similitudes dans les traits de caractères entre les Vendéens et les Québécois, cette résistance indécrottable d'indépendance, cette force de survie incroyable, et cette simplicité dans les choix de vie )

Pour parler comme le Professeur, la France des Lumières a sans doute trop ébloui les Français comme un conducteur qui croise un véhicule éclairé plein phare.

Cher Tippel, vous dîtes à juste titre, que le vrai ennemi de la France est un ennemi intérieur, la France est soumise à un virus qui la ronge, meurtrie par une occupation de l'intérieur, pour reprendre les mots d'un ami Breton. J'aime beaucoup cette vision.

Lorsque l'on demande aux Chinois et aux autres étrangers, quel est le pays le plus romantique au monde, ils vous répondrons sans hésiter une seconde : la France !

Pas assez pour direz-vous pour ce " grand " pays ? Je dirais : largement assez. Et c'est déjà pas mal. C'est la fameuse omelette et l'accueil unique de la Mére Poulard que les visiteurs ont dans leur souvenir et non pas ses autres plats certes aux goûts meilleurs mais moins proches des attentes des gens.

Chacun a le droit de porter son jugement sur l'histoire d'un pays, et l'histoire de ce pays dépasse même ces propres frontières. Et c'est bien là rendre hommage aux contributions de ce pays dans l'aventure de l'histoire humaine.

" Ah que la neige a neigé " , disait Nelligan, le jeune poète québécois, en regardant la neige tombée sur la vitre de sa chambre. Nostalgie des longs hivers douloureux, mais qu'il affectionnait du fond de son coeur.

Avec mes profonds respects, cher Professeur, cher Tippel .

Rougemer, 2011 05 22

Anonyme a dit…

Toutes mes excuse, pour la bataille d'Abraham au Québec, il faut lire 1759.