mardi 5 juillet 2011

C'est toi, ce n'est ni ton père ni ta mère

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Monsieur de TALLEYRAND-PERIGORD disait avec un humour grinçant : "Un Ministère qu'on soutient est un Ministère qui penche". Il en va de même des hommes politiques. Dans sa dérisoire tentative d'imputer à de mystérieuses et ténébreuses officines parisiennes la mésaventure de DSK, François LONCLE donne l'impression de soutenir la Tour de Pise. France Info, avec cette mauvaise foi qui caractérise la plupart des journalistes de sa rédaction, avait publié du reste sur son site un petit articulet dans lequel il évoquait "un curieux timing" dans la manière dont la direction d'Accor aurait alerté les services de l'Elysée. Curieusement, alors que je cherchais de nouveau ce poulet, il a disparu. Pourquoi ? Comment ? Qui l'a supprimé ? Je ne saurais le dire. Peut-être est-ce que je ne cherche pas bien ? Peut-être suis-je victime d'une illusion ?
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A tous ces messieurs et dames qui distribuent des bons points ou des bonnets d'âne au gré de leurs amours politiques, j'aimerais rappeler ce que dit un texte bouddhique ancien, le Majjhima Nikaya :
"Cette mauvaise action qui est tienne n’a été faite ni par ta mère, ni par ton père, ni par personne d’autre. Toi seul as fait cette mauvaise action, seul tu en cueilleras le fruit" (Majjhima Nikaya, Tome III, p.181 de la traduction de V. TRECKNER et R. CHALMERS, Londres, 1888-1899 ).
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Il y a bien longtemps et belle heurette (ou belle lurette, si vous préférez) que nous avons perdu l'habitude d'endosser pleinement la responsabilité de nos actes. C'est que nous ne savons plus ce qu'est une personne. Nous ne voyons dans la foule de nos concitoyens, dans le grouillement des peuples, qu'un ensemble d'atomes humains, qu'un agrégat d'individus, dépossédés de leur "Je", réduits à leur "moi", transformés de sujet en objet. Or il me semble que la grandeur de l'homme réside justement dans l'acceptation des conséquences des actes qu'il a posés. Il n'y a pas de liberté, s'il n'y a pas de responsabilité.
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Dans l'affaire qui nous occupe ici, celle de DSK, il convient de dissocier les côtés juridiques de la mésaventure des côtés moraux (au sens que j'ai si souvent rappelé, et qui n'a rien à voir avec un catalogue d'obligations ou d'interdits). Il m'apparaît qu'il y a plus de grandeur dans la résistance à ses pulsions que dans la complaisance à leur égard. Monsieur LONCLE peut essayer de faire porter à d'autres que son ami la responsabilité d'un acte questionnable, il n'en reste pas moins vrai qu'il "s'est passé quelque chose" dans cette suite luxueuse du Sofitel (DSK y avait été surclassé ; il ne l'avait pas choisi ; je précise cela par probité), et que ce quelque chose ressemble fort à un acte compulsif. Monsieur LONCLE donne un bien mauvais signal à nos concitoyens en essayant de gommer cet aspect de la personnalité de DSK.

1 commentaire:

Souffle a dit…

Ne serait-il pas possible de ne plus rester dans la fange?

Je crois qu'il vaudrait mieux dans ce genre d'"incident" de ne pas continuer le relayer . C'est faire d'une part trop d'honneur à cet homme que de lui consacrer encore un billet ou encore un article dans les journaux - et d'autre part où est la vraie politique en ce moment? Ne peut-on pas choisir de laisser complètement tomber ce bazar et de parler des questions importantes qui agitent notre monde , de mettre en avant des faits pertinents qui restent ignorés que de continuer à nager dans le caca et de respirer tous les jours des puanteurs nauséabondes?

Question vocabulaire, effectivement ces deux "personnalités" se rejoignent - et encore plus qu'on ne le pense : rappel > un "con" désigne en argot le sexe féminin. Plutôt drôle quand il est adressé à un représentant du sexe masculin...
Mais que les sujets d'actualité tournent sans arrêt autour d'un con ou d'un cul, ça commence à bien faire et en même temps nous rabaissent.