jeudi 6 octobre 2011

De la vérité

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Dans l'introduction, brillantissime, qu'il donne à une réédition (dans les Cahiers Rouges ; Grasset, Paris, 1975) du livre de Julien BENDA, La trahison des Clercs, livre que je me suis procuré sur les indications de Pierre-Henri THOREUX, André LWOFF cite Miguel de UNAMUNO :
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"Le visage de la vérité est redoutable, le peuple a besoin de mythes, d'illusions, le peuple a besoin d'être trompé. La vérité est quelque chose de terrible, d'insupportable, de mortel."
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On ne saurait mieux dire. Et je ne saurais mieux dire à nombre de mes lecteurs qui parfois me taxent de contradiction ou de mollesse condamnatoire. Je vous donnais hier un exemple des mensonges que notre République entretient sur notre histoire nationale. Je pourrais commenter les mensonges dont nous abreuvent les actuels responsables politiques de tous horizons. C'est inutile pour l'instant. Simplement, je voulais rappeler ici que je ne me soucie point des idéologies, mais de justice, de vérité, de raison (toutes vertus dites "cléricales", au sens de "propres au clerc" selon BENDA), et d'expériences personnelles (ce que ne cite pas cet auteur) sans prétendre y parvenir, hélas. Mais en tout cas, j'essaye. Mais je n'aurai garde de me compter au nombre des intellectuels. Je m'efforce de penser.
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Dans mon billet d'hier, je ne défendais point l'abbé du CHAYLA, assassiné par les camisards. Ce meurtre est ignoble et injustifiable. Il a été suscité, hélas, par les mauvais traitements que le curé de PONT-DE-MONVERT a fait subir à de nombreux huguenots qui ne voulaient point se convertir. D'aucun côté, le commandement d'amour de JESUS n'y trouve son compte. Et j'accusais formellement les instaurateurs de la République (de Jules FERRY à CLEMENCEAU) de mensonge. La démocratie ne trouve pas son compte dans les omissions et les silences pudiques sur les ignominies, les massacres (NANTES, LYON, BORDEAUX, PARIS, tout l'Ouest de la FRANCE, et ailleurs) révolutionnaires qui ont enfanté ce monstre, ou plutôt ce JANUS BIFRONS qu'est la République française ; sur combien de cadavres, sur combien d'injustices, de vols, de spoliation, d'oppression, de tyrannie, notre devise s'est-elle levée ? Liberté, Égalité, Fraternité vraiment ? Il y a bien du chemin à faire pour qu'elle commence à trouver un minimum d'incarnation dans l'espace public. Certes, il a fallu casser bien des oeufs pour faire une telle omelette. On voit l'omelette, mais on ne voit plus les coquilles.
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C'est que la vérité, comme le soleil, ne peut se regarder fixement.

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