lundi 10 octobre 2011

Esprit de parti, esprit faux, esprit de système...

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Je comprends fort bien le contentement des responsables du PS. Ils ont obtenu un très grand succès en organisant ces élections primaires. Du côté de la majorité, un seul élu a reconnu ce succès. Monsieur COPE a tenté, lui, de le limiter en constatant, ce qui est juste mais un peu court, que 4 % seulement des Français avaient participé à ce vote. Ce n'est pas ainsi qu'il va rallier des sympathisants à sa cause.
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Mes lecteurs réguliers savent combien que je ne puis pas rentrer dans l'esprit de parti. Pour des raisons que j'ignore, il semble être plus fortement ancré dans le coeur des électeurs socialistes que dans celui des électeurs de la majorité, où il y habite plus le souci des élus que celui des électeurs.
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Alors, pour éclairer ma position, il m'est infiniment délicieux de proposer à votre réflexion ces deux petits passages de la Note sur la suppression générale des partis politiques, ouvrage que l'on doit au génie que fut Simone WEIL :
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"Les partis sont un merveilleux mécanisme, par la vertu duquel, dans toute l'étendue d'un pays, pas un esprit ne donne son attention à l'effort de discerner, dans les affaires publiques, le bien, la justice, la vérité."

et

"Un homme qui adhère à un parti a vraisemblablement aperçu dans l'action et la propagande de ce parti des choses qui lui ont paru justes et bonnes. Mais il n'a jamais étudié la position du parti relativement à tous les problèmes de la vie publique. En entrant dans le parti, il accepte des positions qu'il ignore. Ainsi, il soumet sa pensée à l'autorité du parti. Quand, peu à peu, il connaîtra ces positions, il les admettra sans examen."
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C'est la raison pour laquelle, hier, je faisais allusion à la signature que l'on demandait aux votants des primaires, une signature d'adhésion "aux valeurs de gauche", et suggérais qu'on y réfléchisse à deux fois avant de le faire. Je n'ai aucune illusion. La passion l'emportera sur la raison, et nous rencontrerons les mêmes désillusions si le candidat socialiste est élu Président de la République, jusqu'à ce que les yeux s'ouvrent. Symétriquement, je prédis les mêmes désillusions au cas, pour l'instant improbable, où ce serait le candidat de l'actuelle majorité.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Cher Professeur,

Il y a bien longtemps que je n'ai commenté vos articles.

En ce qui concerne celui-ci :

Bien que nous ayons pris des chemins différents, nous nous rejoignons à bien des carrefours :

Tant que les peuples laisseront le pouvoir dans les mains de politiciens professionnels ne cherchant que leur gloire personnelle, corrompus par l'argent sale, aux bottes des riches de ce monde, la vraie démocratie ne pourra voir le jour.

Il faut avoir lu 1984 de George Orwell pour comprendre ce qu'est un parti politique. Un lavage de cerveau !

En laissant ces valets politiques dirigés les États et les peuples nous arriveront vers un nouveau. féodalisme.

Est-ce vraiment cela que nous voulons ?

Je vous souhaite une bonne journée. Amicalement.