dimanche 9 octobre 2011

Un joli portrait

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Je n'y peux rien ! Mes lectures me ramènent constamment vers la Chine, ses historiens, ses philosophes, ses historiens. Au moment où les sympathisants dits "de gauche" sont appelés à désigner leur candidat aux prochaines élections présidentielles, et après avoir lu les compte-rendus des débats qui ont précédé ces élections "primaires", je suis poussé à vous faire connaître le portrait que le légiste HOUEN YU-YUE (orthographe selon la notation de l'EFEO) fait de LI SSEU, (un soi-disant lettré, se réclamant des anciens rois, et adepte d'un CONFUCIUS dont il avait tordu la bienveillante doctrine au seul profit de sa caste) au premier empereur QIN SHI HUANGDI. La traduction du texte chinois est sans doute due à ÉTIEMBLE, dont j'ai récemment parlé.
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"Que veulent donc ces prétentieux lettrés qui attaquent en toute occasion un gouvernement qu’ils devraient admirer et auquel certainement ils ne refuseraient pas leur admiration s’ils étaient mieux renseignés ? Pourquoi louer sans cesse les anciens et accabler de reproches Votre Majesté ? Ne serait-ce pas pour créer dans les esprits un lent mécontentement et pour pousser ensuite la population à une révolte ouverte ? Ô, mon maître, prenez garde, ces gens-là sont plus à craindre que vous ne le pensez. Moi qui observe et surveille leur conduite depuis longtemps déjà, qui suis exactement renseigné sur leurs menées et qui les connais à fond, je vois en eux vos plus dangereux ennemis. À chaque heure, on les voit se glisser de maison en maison, de rue en rue, et répandre partout sur vous les bruits les plus outrageants. Au dire de ces gens, vous êtes un prince rempli d’orgueil, qui a la cynique prétention de surpasser tout ce qu’il y a d’estimable dans l’antiquité, un homme exalté, inquiet et révolté, qui veut tout bouleverser et renverser l’Empire. Dès que vous promulguez une loi, ils la jugent injuste ou inutile. De même quand vous promulguez un  décret, ils le tournent, le critiquent, ainsi que les termes dans lesquels il est rédigé, et s’efforcent de vous rendre méprisable. Si vous entreprenez quelques travaux publics, ils disent que vous trompez le peuple, que vous accablez vos sujets et en faites des victimes de vos humeurs. Rien de ce que vous faites ou dites ne leur convient."
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C'est  très exactement l'impression que donnent ces messieurs (Manuel VALLS excepté, le plus malin des six, et le plus en prise avec la réalité) quand ils critiquent l'actuel gouvernement : évocation des mânes de feu le Président MITTERRAND, hommage aux grands ancêtres du socialisme, nostalgie du bon vieux temps où les radicaux faisaient construire dans leur circonscription électorale des lignes de chemin de fer qui n'ont jamais servi (oh, ils ne furent pas les seuls), où l'on bouffait du curé ouvertement (aujourd'hui, c'est sournoisement), où l'on négociait des légions d'honneur au plus offrant ou au mieux pensant.  Soyons juste. Tout ne fut pas nul quand ils étaient au pouvoir et régnaient sur la France. Ce serait inepte de le prétendre, et je ne le dirai pas. En matière sociale, il y eut jadis de très bonnes décisions. Mais le péché de ces messieurs, comme celui de leurs actuels successeurs, c'est de vouloir régner par tous les moyens sur les esprits, en colonisant la culture et l'enseignement, en adulant leurs porte-voix (je veux parler de nombreux journalistes), et en faisant croire au peuple qu'il est possible d'être riche, heureux et libre, sans travailler, sans aimer sa patrie, sans épargner. Ils prétendent (par exemple), imposer aux jeunes médecins le lieu où ils devront s'installer (belle liberté) ; leurs alliés prévisibles proposent de porter certaines tranches d'imposition à 70 % (madame JOLY) voire à 100 % (monsieur MELANCHON) (belle richesse) ; nombre d'entre eux militent pour la libéralisation de la vente de drogues (belle conception du bonheur). Tout est faux dans leur vision de l'homme ! Ils ont une conception purement politique du bonheur, et ils veulent nous l'imposer. Voilà leur péché originel.
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Si vous signez votre adhésion aux valeurs de gauche avant d'aller voter, soyez conscient de ce que vous signez. C'est tout pour aujourd'hui.

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