Les journaux font grand cas d'une information d'importance capitale. C'est aujourd'hui le quarantième anniversaire de la mort de Che Ernesto GUEVARA. Le journal gratuit Metro donne deux interviews des plus intéressantes sur cet anniversaire : une d'Olivier BESANCENOT qui porte aux nues un héros passablement mythique, l'autre de Jacobo MACHOVER, écrivain et universitaire cubain. Et c'est dans ces interviews que l'on voit la différence entre l'idéologie, fille perverse de l'idéalisme, et l'expérience concrète, soeur du réalisme.
Monsieur BESANCENOT l'admet : "C'est vrai, dit-il, il a tué. Il a mené une guérilla sanglante contre la dictature de BATTISTA. Mais les exécutions reflètent le dilemne de toute quête de liberté : des innocents meurent dans la lutte." C'est stupéfiant, non ? de passer par pertes et profits la mort d'innocents, au nom de la défense ou de la quête de liberté. Monsieur BESANCENOT, qui vitupère les "tests" ADN, qui n'ont jamais tué personnes eux, sanctifient les meurtres politiques et les exonèrent de toute indignité. Périssent les hommes pourvu que mes idées demeurent ! Le reste de l'interview est strictement dépourvu de tout intérêt. Si, quand même ceci. "Question du journaliste : "L'utilisation [du Che] à des fins mercantiles, ça vous irrite ? ". Réponse de monsieur BESANCENOT : " C'est une des curiosité de l'histoire. Mais les révolutionnaires ne sont pas mal à l'aise. Ce sont plutôt les capitalistes qui devraient l'être. Et cela peut donner envie aux jeunes de découvrir qui il était." J'avoue ne pas bien comprendre pourquoi un révolutionnaire n'est pas mal à l'aise que l'on exploite commercialement l'image du Che, alors que les capitalistes devraient rentrer dans un trou de souris. J'y vois une explication : c'est que les droits attachés à l'image du Che sont reversés à l'Etat cubain. Un bon conseil jeunes gens. Si vous voulez savoir qui était GUEVARA, ne lisez pas le livre de monsieur BESANCENOT, intitulé "Che GUEVARA, une braise qui brûle encore." Vous ne saisirez qu'une ombre.
Monsieur MACHOVER a sur monsieur BESANCENOT un grand avantage. Il est cubain. Il a vécu de près la dictature de Fidel CASTRO, et il connaît par coeur Che GUEVARA. Que dit-il, Jacobo MACHOVER ? Ceci. "On veut présenter [Che GUEVARA] comme un rebelle romantique alors que c'était un stalinien fanatique. Il a ordonné et pratiqué de nombreuses exécutions. Il a fait condamner mort 180 personnes, dont des innocents, à la Cabana, la principale prison de Cuba. Il a assisté aux fusillades, car sa présence donnait du courage aux soldats. L'image du Che est le résultat d'une manipulation mondiale de la part du régime castriste, d'une complaisance sans limites des intellectuels et de la méconnaissance totale du public. [Che GUEVARA] inspirait de la terreur, était extrêmement arrogant, d'une froideur absolue vis-à-vis de ses victimes." Jeunes gens, si vous voulez savoir qui était Che GUEVARA, lisez le livre de Jacobo MACHOVER, "La face cachée du Che". Vous y découvrirez qui il était réellement : non pas une icône de la rebellion de l'adolescent contre l'injustice, mais une icône de la terreur et de l'utopie sanguinaire, une icône de l'ignoble. Vous pourrez toujours acheter des produits dérivés : T-shirt, casquette, draps de lit, poster pop-art, sac en toile, boxer, mug, horloge, le tout timbré à l'effigie de ce monstre. Mais vous ne devez craindre ni le ridicule, ni les cauchemars, ni la voix de votre conscience.
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