Les aliments de la science sont les faits et non les idées. Pasteur le disait du reste fort bien : "Amassons des faits pour avoir des idées" ne cessait-il de répéter. C'est pourquoi dans mon précédent billet, je contestais vivement la présentation a priori de l'intervention du Président SARKOZY, faite par le journaliste chargé ce soir-là du journal télévisé. Bien entendu, je ne nierais pas qu'il existe des faits de conscience. Mais ils valent pour des faits de conscience et ne s'imposent point à la raison, parce qu'ils sont purement subjectifs. Il me semble qu'il y a là tout le problème du politique. On a beau critiquer l'approche technocratique des problèmes sociaux, il reste vrai qu'elle apporte un éclairage utile à leur résolution. En somme faire de la politique c'est allier une analyse juste des faits objectifs, à une prise en cmpte des faits de conscience, individuels ou collectifs, essentiellement subjectifs, et décider en tenant compte des deux catégories de réalités. Mais il me semble que l'on peut modifier les états de conscience en faisant appel à la raison d'une part, et à la bienveillance de l'autre. Il est intéressant de rappeler ici un aphorisme d'EINSTEIN : Il est certain qu'à la base de tout travail scientifique un peu délicat, on trouve une conviction, analogue au sentiment religieux, que le monde est fondé sur la raison et peut être compris. On peut résumer simplement, comme l'a fait Pierre-André GUASTALLA dans son Journal, en disant : Impuissance du raisonnement sans l'affectivité ; évidemment, impuissance aussi de l'affectivité sans raisonnement. Une fois mis en branle, le raisonnement avance sans le secours de l'affectivité. Le reviendrai sur ce livre, écrit par un jeune et brillant philosophe, engagé dans la Résistance et mort à l'ennemi à l'été 1944 (le 27 août).
jeudi 12 février 2009
Esprit scientifique et information
Libellés :
Affectivité,
Ethique du journalisme,
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Raison
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