Monsieur PEROL a été choisi à l'unanimité par les Conseils d'administration de la Caisse d'Epargne et de la Banque Populaire pour diriger la Banque issue de leur fusion. J'ai dit hier que je reviendrai sur cette nomination qui serait le fait du Prince. On oublie que des personnalités de gauche comme messieurs BIANCO ou CHARASSE, ou encore messieurs ROCARD ou DELORS non seulement n'ont rien trouvé à redire à cette promotion, mais encore juge que monsieur PEROL est l'homme de la situation.
Que monsieur PEROL soit un proche du Président de la République est un fait avéré. S'ensuit-il pour autant qu'il en est la marionnette ? Faut-il lui faire le procès de la malhonnêteté ? Faut-il, selon le bon principe français, s'en méfier au prétexte qu'il a été secrétaire général adjoint de l'Elysée ? Qui ne voit que ces questions sont simplement l'écume des questions. Toujours la surface, les apparences, jamais la réalité, voilà la bonne méthode de l'opposition.
Les vraies, me semble-t-il, devraient porter sur les compétences banquières de monsieur PEROL, sur la manière dont il envisage le métier des banques, sur la façon dont il entend faire de la putative deuxième banque française un instrument au service de l'économie. De tout cela rien. Il est l'ami du Président, il est donc suspect. Faut-il que nous soyons aveugles ou bêtes pour nous laisser piéger par cette approche, destinée uniquement à nuire à l'ennemi et non à résoudre nos difficultés.
Et pourtant. N'est-ce pas monsieur SARKOZY qui a subordonné l'aide de l'Etat aux banques, à l'abandon des bonus indécents par leurs responsables ? Ce n'est certes pas le minuscule Benoît HAMON qui s'agite dans les couloirs des rédactions en criant à la stratégie d'influence du Président de la République (feu monsieur MITTERRAND était autrement expert en cette matière), ni l'inconséquent et très décevant monsieur BAYROU qui réagit en fonction de ses seuls intérêts électoraux futurs. Nous sommes dans une situation économique très grave ; tout devrait être fait pour unir les français dans un effort commun qui impliquerait d'abord et bien entendu les plus fortunés. Non ! Il s'agit de diviser, de dresser les "classes sociales" comme ils disent, comme si le désir de tous les citoyens n'était pas justement de s'élever dans l'échelle sociale. On a vraiment l'impression d'un décalage incroyable entre les idées fumeuses de ces gens et la réalité psychosociale. MARX n'est pas mort, ni HEGEL.
Encore un petit effort, et nous pourrons devenir aussi égalitaires que CUBA. En voilà un progrès qu'il est beau aurait dit le regretté COLUCHE.
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