Les clins d'oeil du quotidien m'ont toujours plu. En voici un. Je le dois à mon boulanger. Il a - saine habitude - le réflexe d'envelopper dans un étui de papier idoine la baguette toute chaude et point trop cuite que j'aime à lui demander. Souvent, ces étuis de papier sont imprimés de publicités diverses. Celui que j'avais hier dérogeait aux habitudes. Il portait, outre le nom du boulanger, une maxime. Je vous la livre et je la livre aussi aux hommes politiques : Nous n'héritons pas la terre de nos pères ; nous l'empruntons à nos enfants. Profonde réflexion que tous les prometteurs devraient méditer. On peut toujours distribuer des richesses qui n'ont pas été produites. Mais c'est au prix d'un endettement que devrons apurer nos enfants. Voilà pourquoi, même si je peux comprendre les raisons faussement compassionnelles des hommes de gauche, je crois qu'ils font erreur en promettant de distribuer et d'investir dans des dépenses de fonctionnement sans s'assurer que la production de richesses suivra. Il y a un corollaire à cette opinion purement personnelle : les mieux lotis doivent accepter de voir rogner, ne fut-ce que de 3 à 4 % leurs revenus. J'ai trouvé scandaleux la réaction de l'opposition au mode de financement du RSA. Il est facile de prôner le partage, quand on le fait peser sur les épaules de ses adversaires politiques. Mais le 1,1 % prélevés pour financer cette mesure est insuffisant. On ne peut pas se satisfaire de voir la misère se répandre comme une peste.
Je vais demander à mon boulanger d'imprimer des étuis avec cette autre maxime : Qu'as-tu fait de ton frère ?
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