Une femme tue trois de ses nouveau-nés, brûle le cadavre de l'un d'eux, et congèle celui des deux autres.
Un évêque intégriste ordonne illicitement quelques prêtres.
Un chef islamiste du Pakistan a sous sa domination plus de 1.000 enfants candidats au suicide.
On songe fortement à légaliser la pratique des mères porteuses dans notre pays.
Des miliciens iraniens tuent de sang-froid une jeune femme qui meurt sous les yeux horrifiés de millions de spectateurs internautes.
Le Magazine Elle fait l'éloge de la masturbation.
Trois femmes otages sont exécutées par leurs ravisseurs au Yémen.
La pratique religieuse a dramatiquement baissé en France, et seulement 110 prêtres ont été ordonnés cette année, alors qu'il en faudrait dix fois plus pour combler les vides laissés par les morts ou les départs.
Bien entendu, je n'entends pas établir un lien quelconque entre ces évènements choisis au hasard et parfaitement arbitrairement dans l'actualité religieuse et l'actualité politique internationale ou nationale. Je désire simplement susciter chez mes lecteurs une question : comment cela peut-il arriver ? Comment est-il possible de faire ou de penser ainsi ?
J'ai trouvé une belle citation de Marcel LEGAUT qui souligne avec une rare puissance que ces dérèglements ont une cause unique et qui tient à une conception erronée de l'homme qui prévaut dans les milieux politiques, culturels et médiatiques.
"La cause fondamentale de la crise actuelle que connaissent les nations et l'ensemble des confessions chrétiennes est plus facile à percevoir maintenant qu'à une date récente, bien qu'elle soit depuis longtemps latente. Aussi bien cette crise est-elle sans doute plus décisive que toutes les précédentes. Cette cause n'est-elle pas due à la disproportion croissance entre la connaissance du réel que l'homme atteint alliée à la puissance qu'il peut ainsi y exercer, et l'ignorance de sa grandeur intime qu'il blasphème en s'abandonnant aux déterminismes de toutes sortes qui régissent son corps et son cœur ?
Les Églises en sont responsables en grande partie par la manière dont leurs institutions ont conçu et orienté la vie religieuse de leurs membres. Elles ne les ont pas aidés à découvrir l'éminence de la condition humaine mais au contraire elles ont insisté auprès d'eux sur leurs déchéances trop évidentes. Elles ont cultivé chez eux la culpabilité au lieu de s'efforcer de leur faire prendre conscience de leurs responsabilités. Elles se sont attachées à leur faire observe une vie de simple moralité au lieu de les appeler, autant que cela se peut, à franchir, chacun d'eux à sa manière, le seuil de la vie spirituelle. Elle ont pensé à glorifier Dieu en insistant davantage sur le «néant» de l'homme qu'un magnifiant la grandeur potentielle qui sommeille en tout être conscient." (Méditation d'un chrétien du XXe siècle, pages 260-261.)
Les Églises en sont responsables en grande partie par la manière dont leurs institutions ont conçu et orienté la vie religieuse de leurs membres. Elles ne les ont pas aidés à découvrir l'éminence de la condition humaine mais au contraire elles ont insisté auprès d'eux sur leurs déchéances trop évidentes. Elles ont cultivé chez eux la culpabilité au lieu de s'efforcer de leur faire prendre conscience de leurs responsabilités. Elles se sont attachées à leur faire observe une vie de simple moralité au lieu de les appeler, autant que cela se peut, à franchir, chacun d'eux à sa manière, le seuil de la vie spirituelle. Elle ont pensé à glorifier Dieu en insistant davantage sur le «néant» de l'homme qu'un magnifiant la grandeur potentielle qui sommeille en tout être conscient." (Méditation d'un chrétien du XXe siècle, pages 260-261.)
Il y a urgence. Nous ne pouvons pas continuer dans cette voie qui nous mène à l'abîme. L'homme est revêtu d'une éminente dignité. Et celle-ci n'est pas à géométrie variable, comme l'a déclaré monsieur DELEVOYE, Médiateur de la République. La vie morale n'est pas fondée sur un recueil d'obligations et d'interdits. Elle se nourrit d'une puissante méditation sur le sens de notre vie, sur nos origines, sur notre mission et sur nos fins ultimes. Je ne sais pas comment il faut faire. Je sais simplement que nous pouvons commencer à changer notre façon de penser, de regarder l'autre, de consommer, de nous cultiver, de nous distraire.
Si vous avez des idées, donnez-les. Cliquez sur la rubrique "Commentaires". Vous aurez accès à une boîte de commentaires.