Je me reproche amèrement de n'avoir pas évoqué le massacre des étudiants de le place TIENANMEN, dont nous évoquions avec tristesse et indignation le vingtième anniversaire, au 4 juin 2009. Voici ce que dit l'Agence Chine nouvelle, en date du 29 juin 1989 sur l'atmosphère qui règne dans les Universités, après l'effroyable répression qui a vu périr sous les balles de l'Armée prétendue Populaire et de Libération :
Environ un étudiants sur trois garde un silence qui en dit long. Après le 4 juin, toutes les Universités ont exigé de leurs étudiants qu'ils mènent une réflexion critique sur leur rôle dans le mouvement des deux derniers mois. De nombreux étudiants restent complètement butés et n'acceptent de discuter que de certaines propositions concrètes. Lorsqu'on parle avec eux de la manière dont on pourrait les aider à réformer leur pensée, ils gardent le silence. "Je ne sais pas" devient la réponse à toute question, et le silence le bouclier contre toute flèche. Lorsque les cours d'éducation politique ont été rétablis, certains étudiants ont collé des affiches dans leurs dortoirs et leurs salles de cours sur lesquelles était écrit : "Le silence est d'or". Certes, le calme est revenu dans les Universités, mais il y règne désormais un silence de mort. Lorsque le silence se brise, les étudiants évitent de parler politique. Ils ne s'intéressent plus à la situation du pays et se réfugient dans des histoires d'amour, de mah-jong ou d'autres passe-temps.
L'intérêt de ce texte vient de son origine, l'Agence Chine Nouvelle, que l'on pourrait appeler la Voix de son Maître.
L'apathie, le désintérêt pour la chose publique, le vide spirituel et moral, le développement de la corruption ont suivi ces moments où la jeunesse chinoise a cru qu'elle pourrait changer quelque chose à la conduite des affaires du pays par une clique d'illuminés, de fous de pouvoir, d'individus dépourvus de toute pitié. Pensons à ces jeunes qui ont laissé leur vie dans cette lutte inégale ; ils étaient probablement près de 3.000, pensons à ceux qui ont survécu à la boucherie et ont laissé une part d'eux-même, la plus pure, la plus enthousiaste dans cette terrible aventure. N'oublions jamais que c'est DENG XIAOPING qui a ordonné la répression, l'instauration de la loi martiale, et la promotion des officiers généraux qui ont commandé les tirs des chars et des fusils d'assaut, (dont ZHANG GONG, GUI HUI, ZHU DUNFA et ZHOU YUSHU). N'oublions jamais les noms de ces bourreaux.
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