Dans un récent billet, je parlais de ces résistants de l'intérieur qui sont la gloire de l'Église. En voici un dont j'ai connu la vie, grâce à un livre que m'a envoyé un ami de Strasbourg. Il était religieux, carme déchaux très exactement. Ses supérieurs l'envoient, avant la deuxième guerre mondiale, en 1934, à AVON ; on le charge d'y fonder un Collège. Il le fait. Le Collège est fermé en 1939 à cause de la guerre. Le Père Lucien BUNEL est fait prisonnier en juin 1940, et, en raison de son statut de religieux, libéré et démobilisé en novembre 1940. Révolté par l'occupation allemande et par les mesures antisémites, il entre dans un réseau de résistance, et il cache trois enfants juifs dans son établissement. Hélas, il est dénoncé et, le 15 janvier 1944, il est arrêté ainsi que ses trois protégés. Du 29 mars 1944 au 21 avril, il est interné au camp de représailles de NEUE BREME, puis envoyé au camp de concentration de MAUTHAUSEN jusqu'en mai 1944, et de mai 1944 au 28 avril 1945, au camp de concentration de GUSEN I. Il retourne à MAUTHAUSEN fin avril 1945. le camp est libéré par les américains le 5 mai 1945. Le Père BUNEL meurt des suites des mauvais traitements et tortures subis dans les camps de concentration à LINZ, en AUTRICHE, le 2 juin 1945.
Ses compagnons de misère communistes lui rendront un vibrant hommage posthume. Il aura en effet réconforté tous ceux qui se confiaient à lui, donné son pain à ses camarades affamés, enseigné, confessé, encouragé. Il aura pu célébrer trois fois la messe, pendant son affreuse captivité. Dans cette atmosphère de mort, dans ce camp où régnait ce qui nous apparaît comme le mal absolu, le Père Jacques de Jésus aura résisté.
Le 9 juin 1985, l'Etat d'Israël décerne la médaille des Justes au Père BUNEL. Et c'est sa vie que raconte Louis MALLE dans un film que je vous recommande "Au revoir les enfants !". Ce sont en effet les dernières paroles que le Père Jacques de Jésus a dites à ses élèves du Collège d'AVON.
Connaissez-vous l'annotation que l'on a retrouvée en marge de l'Evangile de Jean, dans le Novum Testamentum Latine que lisait le Père Jacques ? Je vais vous le dire ; c'est d'une rare puissance, et cela vaut pour tout homme de bonne volonté : Une bonne action n'est qu'une vérité réalisée.
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