Fabuleux Musée du Louvre. J'y vais très régulièrement et je copie minitieusement les notes et notices de tous les objets qui jalonnent la remarquable section consacrée à l'Egypte pharaonique, dans son aspect thématique.
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J'y suis encore allé vendredi soir, "en nocturne", comme l'on dit pour désigner les vendredis où le musée est ouvert jusqu'à 22 heures. Après la visite, un passage obligé à la librairie du Musée, absolument unique dans le domaine des arts couverts par le Louvre, me permet de prendre connaissance des nouveautés. Il m'arrive (souvent) de me laisser tenter par des petits livres. Et justement, vendredi, j'en ai trouvé un que je trouve bien instructif : Sagesses de Mésopotamie. Il y a dans cet opuscule plusieurs sections consacrées aux Proverbes que les Sumériens, les Babyloniens, les Assyriens et même... les Egyptiens (ce qui nous éloigne de la Mésopotamie) ont ciselé au long de leur longue histoire. A les lire, on se rend compte que l'homme n'a guère changé depuis ces temps anciens. Echantillon de ces Proverbes dont on dit qu'ils sont la sagesse des nations.
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Collection sumérienne I.
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8. "Que mon bien demeure intact ; c'est ton bien que je veux consommer !"
Voilà qui fera estimer quelqu'un dans la maison de son camarade !
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11. Tu ne me dis pas ce que tu as trouvé.
Tu me dis seulement ce que tu as perdu.
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55. La pauvre n'a qu'à mourir ; qu'il ne reste pas en vie !
Quand il a du pain, il n'a pas de sel ;
Quand il a du gazi (il s'agit d'une sorte d'aromate ; note du transcripteur), il n'a pas de viande ;
Quand il a de la viande, il n'a pas de gazi. [Ce proverbe vise tous les contemporains du sage qui se plaignent de n'en avoir jamais assez.]
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86. Celui qui fait voile avec le vent dans la loyauté,
le dieu [du soleil et de la justice] UTU cherche toujours pour lui un havre sûr.
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87. Celui qui fait voile avec le vent à des fins de méchanceté,
toujours, loin des côtes, il le mène au naufrage.
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L'enseignement de SHURUPPAK.
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Le calomniateur embrouille les yeux comme avec un fuseau ;
ne le regarde pas devant les yeux :
Il entame toujours le jugement du coeur.
Celui qui toujours profère des injures,
martèle seulement la peau, mais il tue [...].
Proférer des injures ramène toujours les délibérations sur une mauvaise cause ;
l'esbroufe est comme un abcès, comme une herbe qui donne mal au ventre. [Entrez, Stéphane GUILLON, on parlait de vous justement.]
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Celui qui cesse le travail laisse la maison aller à la ruine. [Bonjour les syndicats, on parlait de vous justement.]
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Je vous quitte en vous laissant deviner lequel de nos contemporains pourrait être la cible de ces proverbes. Je me suis amusé à en dévoiler deux... Mais cherchez bien, vous en trouverez d'autres.
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Bon dimanche.
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