Madame,
Une fois encore, en traitant le Président SARKOZY de MADOFF, vous avez montré le fond de votre pensée politique. Je ne vous ferai pas l'injure de croire que ce que vous laissez paraître de vos passions partisanes soit l'exact reflet de ce que vous êtes vraiment. Mais tout de même, j'ai le droit de m'interroger.
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Il y a deux sortes de vulgarité. L'une est tout extérieure. Et, hélas ! le Président de la République s'est montré vulgaire en traitant de "petit c..." un de nos compatriotes qui ne "voulait pas se salir les mains en serrant celles du Président", ou en apostrophant un contradicteur haut-perché, en lui lançant "descends de là-haut si t'es un homme...". Mais quand on est attaqué quotidiennement et bassement par une presse irresponsable, que l'on est accablé de responsabilités et de soucis, et que l'on est un être humain doté de sensibilité, on peut réagir d'une telle manière. Ma remarque n'est pas une excuse, juste une explication.
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L'autre vulgarité, est celle de l'âme. Et, madame, en traitant le Président de MADOFF, c'est bien celle-là que vous manifestez. Rien dans l'action du Président ne justifie ce qualificatif. Il n'a pas volé les Français pour son profit personnel, il n'a pas commis les malhonnêtetés dont cet escroc s'est rendu coupable (ce serait plutôt vos amis grecs, portugais et espagnols qui en empruntant inconsidérément, tout en s'adossant à la solidarité européenne qu'ils savaient nécessaire, les ont commises). Non. Monsieur SARKOZY, à vos yeux, n'a qu'un défaut : celui de n'être pas socialiste. Permettez-moi de vous citer Simone WEIL : "Les partis parlent, il est vrai, d'éducation à l'égard de ceux qui sont venus à eux, sympathisants, jeunes, nouveaux adhérents. Ce mot est un mensonge. Il s'agit d'un dressage pour préparer l'emprise bien plus rigoureuse exercée par le parti sur la pensée de ses membres". C'est ce que vous faites. Vous excitez les passions, mères de toutes les injustices, crimes et violences. Vous ne faites pas avancer d'un pouce le débat. Vous n'apportez aucune solution aux maux qui nous accablent, mais vous nous accablez de mots qui sont des maux rampants, gros de purulence, de bêtise et de bassesse. Vous sous-estimez le Peuple. Il mérite mieux que cela.
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Plus qu'une imbécillité de langage, plus qu'une injustice de jugement, en accusant aussi ridiculement le Président, vous avez fait monter la pression chez vos partisans mais vous avez restreint considérablement le nombre de ceux qui voyaient en vous une candidate crédible pour les prochaines élections présidentielles. Dieu nous garde de vous avoir comme magistrat suprême, si vous devez traiter de MADOFF tous ceux qui ne pensent pas comme vous. On commence par MADOFF, on finit par LANDRU !
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Veuillez agréer, madame, l'expression de mes hommages non seulement attristés, mais affligés.