mardi 11 mai 2010

L'avis d'un grand spécialiste

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Jacques TESTARD est le père des premières fécondations in vitro. Qui de nous ne se souvient d'Amandine, le premier enfant né en France grâce aux travaux de ce très grand et très humain chercheur ? Le Magazine hebdomadaire gratuit "L'invisible" (www.l1visible.com), édité par la Communauté de l'Emmanuel, publie de lui une brève interview, dans son numéro 4, de mai 2010. On m'accordera que l'avis de ce scientifique vaut bien celui des hommes politiques qui travaillent sur la "modernisation" des lois sur la bioéthique. Voici donc un extrait de cette interview.
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"Question : Que pensez-vous de la recherche sur les embryons ?
Réponse : Je n'y suis pas favorable dans les conditions actuelles, non pour des questions de dogme ou de religion, mais parce que je pense que l'embryon humain - dont nous sommes tous issus - mérite notre respect. Au nom de la "recherche" sacralisée ou de l'économie triomphante, la bioéthique a bien du mal à rester morale : pourquoi ne pas mener d'abord des recherches sur des cellules d'embryons animaux et sur les cellules souches d'adultes, animaux ou humains ?
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Question : Existe-t-il des alternatives ?
Réponse : Des cellules banales, comme celles de la peau, peuvent grâce à un traitement approprié, recouvrer des caractéristiques de cellules souches. Ces cellules - dites iPS - sont déjà impliquées dans des protocoles médicaux et des spécialistes les jugent au moins aussi prometteuses que les cellules embryonnaires. Leur emploi ne posant aucun problème d'éthique, faut-il poursuivre les recherches sur les cellules embryonnaires ? En outre, d'autres cellules souches non embryonnaires sont aussi disponibles pour la recherche (cellules du cordon ombilical, de la moelle osseuse, etc.)."
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Jacques TESTARD ne se réclame d'aucun dogme ou d'aucune église. Simplement, c'est un esprit droit, très au fait des progrès de la recherche, et fin connaisseur du monde scientifique. Plutôt que de se fier à des cercles de pensée ou des lobbies d'origines diverses, poursuivant des buts différents, voire divergents, mais tous d'accord pour promouvoir ce type de travaux, le législateur devrait s'en remettre plutôt à ceux qui connaissent la question.
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J'ai moi-même arrêté d'utiliser des embryons issus d'avortements thérapeutiques ou de confort, après une première série d'expériences que je regrette amèrement. Il faut avoir vu un petit d'homme de dix semaines de gestation, démuni et privé de vie, pour se rendre compte de l'immoralité de ces recherches.
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1 commentaire:

Geneviève CRIDLIG a dit…

La mise au jour de la vérité dans ce domaine entraîne forcément une interrogation sur la vérité dans d’autres .
Comme c’est pénible de ne pas pouvoir faire confiance de prime abord et que, faute d’une connaissance plus avertie, on se fasse gruger – avec des conséquences souvent irréversibles comme dans l’exemple donné.

L’expérience et la reconnaissance d’une erreur d’estimation pourront-elles contribuer à la vérité ? Vivre d’espoir dans la longueur du temps.