jeudi 6 mai 2010

Avertissement

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Faisons calmement le point sur les événements qui se précipitent dans le monde.
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Ce qui saute aux yeux, tout d'abord, c'est que le monde est devenu un grand village. Rien ne s'y passe en un point, sans que l'information parvienne au point le plus éloigné. L'instantanéité de l'information est sans doute ce qui est le fait majeur de ce début du XXIe siècle. Elle a des conséquences politiques et économiques considérables.
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La seconde caractéristique est celle de la mondialisation des échanges économiques et financiers. Cette mondialisation qui va à un train d'enfer est voulue par les puissances d'argent, ou les puissances politiques désireuses de domination. La mondialisation, pour être efficace, exige une indifférenciation des peuples et des cultures, une uniformisation des désirs, l'extension de la consommation au détriment de la culture et de la pensée, la destruction des communautés naturelles (familles, groupements humains), le mélange des peuples par l'immigration, la promotion effrénée de l'individualisme, une présentation matérialiste de la liberté.
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Or l'argent est trompeur, il est corrupteur, il conduit à un faux sentiment de sécurité en donnant à ceux qui le détiennent un pouvoir sur l'avenir. Ce pouvoir se concrétise souvent, car nous plions le genou devant l'argent. Mais il est toujours provisoire.
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Or l'indifférenciation conduit à une exacerbation de la rivalité mimétique, et donc à la violence. La rivalité mimétique touche aussi bien les États (ils ont la bombe atomique, pourquoi pas nous ?) que les personnes (il a une belle voiture, pourquoi pas moi ?). Pour lutter contre l'indifférenciation, il est essentiel de maintenir les différences linguistiques (non à l'anglais comme langue universelle !), culturelles (non à l'américanisme), sociales (oui à la diversité des modes de vie).
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Or la rupture des communautés naturelles (familles, communes, provinces [et non pas régions comme les ont bêtement promues les socialistes en France : la région à la française est la projection locale de la tyrannie de l'Etat central]) isolent de plus en plus les personnes, les transforment en individus parfaitement démunis aussi bien contre les puissances d'argent que contre la tyrannie de l'Etat.
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Les puissances d'argent et les puissances d'Etat ont besoin d'avoir devant eux des individus (et non des personnes) isolés, pour pouvoir étendre leur Empire. Il ne dépend que de nous de ne pas leur obéir. Nul n'est obligé de regarder TF1, ou d'acheter tel ou tel objet : vêtements, téléphone mobile, ordinateurs portables fabriqués en Chine ou en Turquie ou au Pakistan. Nul n'est obligé d'obéir aux injonctions de la publicité. Nul n'est obligé de choisir SFR/Bouygues comme opérateur. Ce sont là des exemples.
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La religion n'est pas nécessaire à la morale. Il est parfaitement possible de vivre moralement sans croire. Pour un chrétien, la vie morale est une conséquence de la Foi ("Si vous êtes fidèles à mes commandements, vous demeurez dans mon amour" et non pas "Vous devez faire telle ou telle chose ; c'est le prix que je mets pour vous aimer"). Cette confusion ridicule entre morale et religion a fait que l'on a évacué (ah ! la laïcité à la française) l'enseignement de la morale à l'école. Je rappelle que la morale est un art de vivre qui nous permet de répondre à la question "que dois-je faire" (sous-entendu : "pour être un membre de la fraternité humaine").
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Ce dernier constat permet de comprendre que les spéculations boursières, les conduites politiques irresponsables, les délocalisations, ont plus affaire à la cupidité ou à la volontés de puisance humaines qu'au système économique, et qu'il est urgent de réintroduire la morale dans la conduite des choses du monde. Si ce n'est par l'éducation, alors il faut que ce soit par la loi.
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Je n'ai aucune illusion quant à la portée de mes remarques. Elles paraîtront, hélas, insipides. Je me risque à vous les présenter, en guise d'avertissement. Je ne veux pas être prophète de mauvais augure... Mais attendons-nous à des événements inouïs.
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