mercredi 12 mai 2010

Lettre ouverte à Madame Martine Aubry

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Madame,

Dans une interview récente accordée à France-Info, vous demandez que l'on fasse payer les responsables de ces horreurs (sous entendu, les attaques contre l'euro via la quasi banqueroute de la Grèce). Avec une rare hypocrisie, vous dites que l'on fait maintenant "ce que l'on aurait dû faire depuis un an, faire ce qu'avait promis de faire Nicolas SARKOZY, modifier les agences de notation, mettre des règles prudentielles pour les banques, cogner les bonus et stock-options". Et vous poursuivez, avec la hargne qui vous est si coutumière et qui plaît tant à ceux dont vous excitez le ressentiment et la haine : "il faut d'abord faire payer ceux par qui l'horreur est arrivée : les banques, le système financier, les porteurs de capitaux."
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L'horreur est arrivée, madame, parce que des pays gouvernés depuis des années par des régimes socialistes, (nommons les : la Grèce [avec un intermède conservateur], le Portugal, et l'Espagne, les trois pays attaqués aujourd'hui), ont emprunté plus que de raison, et sont incapables ou presque de rembourser la dette qu'ils ont contractée auprès de banques qu'ils ont été bien contents de trouver pour répondre à leurs demandes, des banques, qui du reste prêtent l'argent de leurs clients, et non celui de l'Etat. Ils ont pu ainsi satisfaire leur clientèle électorale, et par leur incompétence et leur démagogie, ils ont failli entraîner l'Europe dans un gouffre sans fond. L'Italie, dont vous moquez et haïssez le chef de gouvernement (il est "de droite"), fait partie des pays européens qui vont prêter des milliards d'euros à la Grèce. Les banques ne sont pas responsables des politiques économiques nationales, et il y a de la mauvaise foi à les accuser de ces turpitudes. Ce sont les politiques qui les pilotent. Regardez le résultat.
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L'horreur est arrivée, madame, parce que l'Europe est une lourde machine, et que monsieur SARKOZY n'y fait pas la pluie et le beau temps. A quoi aurait servi qu'il "cogne", selon votre si charmante expression, les bonus et les stocks-options, si les autres pays membres de l'Europe n'en avaient pas fait autant ? L'accuser d'avoir pris du retard dans ces prises de décisions témoigne soit de votre incompétence politico-économique, soit de votre mauvaise foi, soit, et préférablement des deux. Il est du reste assez significatif que vous utilisiez dans la première partie de votre critique, le si commode pronom "on", vague, flou, général. Qui mettez-vous derrière ce "on" ? Votre groupe a-t-il déposé, comme la constitution l'y autorise plus largement aujourd'hui, une proposition de loi allant dans le sens de vos désirs ? Il ne me semble pas. Les gouvernements socialistes ont-ils oeuvré à Bruxelles dans le sens que vous dites ? Il ne le semble pas non plus.
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La vérité est que vous n'avez aucune idée concrète à mettre sur la table, hormis celle, bien connue, et par forcément inacceptable en ces périodes de crise, "de faire payer les riches" (s'il en reste chez nous). Votre grand homme, le Président François MITTERRAND est le père de l'Euro, de l'acceptation de l'Uruguay Round, le convoyeur de la mondialisation. Il a ouvert les bras à une Europe devenue ingouvernable, car trop hétérogène. Vous n'avez aucun droit à la critique. Pas ça ! Pas vous !
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Veuillez agréer, madame, l'expression de mes hommages attristés.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Cher Monsieur. Je me permets de vous faire un commentaire et de vous faire part de mes compliments. Bravo pour ce beau texte. J'en ai beaucoup apprécié la lecture. Meilleurs sentiments.

gosein a dit…

Je considère que le problème n'est plus dans ce que dit Madame royal et dans toutes ces explications que l'on voit fleurir ici et là pour nous manipuler un peu plus, capter notre attention et orienter nos énergies vers la "consommation". Plus personne n'est dupe et il est temps de passer aux choses sérieuses. Nous n'éviterons pas les "soubresauts" violents, très violents. le temps de la "prévention", de "l'éducation", de la "socialisation", de la "complaisance" de la "bien-pensance" est terminé. Dans les périodes difficiles de l'histoire, toujours des hommes se sont levés et, ma foi comme disait Mr Poniatowsky:"L'histoire a peu ou pas de sens, une poignée d'hommes peut la déterminer...pourvu qu'ils le veuillent".
Alors qu'attendons nous ?

tippel a dit…

Je ne dirais qu'un mot, BRAVO

Philippe POINDRON a dit…

Merci à mes lecteurs. Je crois qu'il est temps de faire comprendre à nos concitoyens un certain nombre de choses et de leur faire part de la vérité. Merci à Francis dont les billets (cf. blogspirit. Le sémanticien ; je donnerai l'adresse exacte dans un billet ultérieur) son roboratifs.
A bientôt