mercredi 2 juin 2010

Sagesse de la Chine

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De YANG XIONG (53 av. J.-C. - 18 ap. J.-C.), ce constat, dans son ouvrage le Fayan traduit en français par Maîtres mots :
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"Lorsque l'on élève son regard vers l'homme sage, on comprend l'homme moyen. Lorsque l'on élève son regard vers l'homme saint, on comprend l'homme sage. Lorsque l'on élève son regard vers le ciel et la terre, on comprend l'homme saint. Dans le monde se distinguent trois désirs : l'homme moyen désire se complaire, l'homme sage désire se redresser, l'homme saint désire devenir son propre maître. Se distinguent aussi trois critères : l'homme moyen prend pour critère le clan, l'homme sage le pays, l'homme saint le monde. S'ouvrent trois portes lorsqu'on suit ses désirs instinctifs, on entre par la porte des animaux, lorsque l'on suit l'esprit rituel et le sens juste, on entre par la porte des hommes, lorsque l'on suit la perspicacité solitaire, on entre par la porte de l'homme saint."
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J'aime cette pensée d'un grand maître confucéen. Elle me ramène à ce que disent des très grands philosophes et penseurs occidentaux sur le seul principe de changement social, qui est le comportement personnel, et elle souligne l'immense faiblesse de tous les hommes politiques : celle d'être des hommes de clans ; ils ne peuvent rentrer (le sage ne dit pas où, du reste) que par la porte des animaux.
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Je m'absente deux ou trois jours;

2 commentaires:

Romrik a dit…

Yang Xiang regardait-il les étoiles ?

Je me suis encore aperçu ce soir que bien plus que le coucher du soleil, il était d'autant plus agréable d'observer, fenêtre ouverte, le crépuscule.

Ce bleu si intense, tranchant avec ce noir qui l'envahi et ce jaune pâle à l'agonie d’une défaite.
Un duel observable sans retenue aucune...

Pourquoi les nuages ont occupés le pavés toute la journée, si c'est pour laisser un ciel vierge de tout artéfact arrivé 22h?
Si ce n’est pour mieux observer les étoiles filantes!
Et bien j'en est vu une!

Une superbe comme jamais vu auparavant: magnifique, filante, jaune, voir d’un rouge sublime, avec une queue toute orange: unique...

J'y ai cru un quart de seconde avant de m'apercevoir qu'elle passait devant les buissons...
C’était le mégot du voisin du dessus!

Et oui tout de suite ça casse tout le charme du crépuscule: mon âme s'en était allée avec les étoiles et zou...retour à la vie terrestre!

Magnifique la vie urbaine!!!
Ca me semble tellement irréel, ou plutôt tellement non-naturel...
Vivement la solitude d'un arbre!




Voilà, la conclusion d’un homme moyen qui se complaisait à observer le ciel et la terre afin de comprendre l’homme saint.
Et qui une fois devenu homme sage n’a eu comme désir que de se redresser pour suivre sa perspicacité solitaire, et entrevu la porte de l’animal…
Je n’aurais désormais comme seul critère le dégout d’un monde de clan: le clan de l’Homme par et pour l’Homme!

Philippe POINDRON a dit…

Cher Romrik,

Je vois que vous en avez enfin fini avec les examens ! Je m'absente pour deux jours, et juste avant de partir, je vais commenter votre poème, car c'est un poème n'est-ce pas ?
Le soleil ne fait pas que se coucher. Il se lève aussi, et rien n'est plus triomphal que le petit lever, majestueux, somptueux, solennel de l'astre du jour. Il n'y a plus de défaite, mais l'assurance de la vie, de la chaleur et de la lumière.
Chaque étoile filante est unique, comme Romrik est unique. Et nous traversons notre vie comme dans un ciel profond et bleu de nuit. Ce sont nos yeux qui nous trompent et nous font prendre pour un mégot ces astres éphémères. Et même si c'était un mégot, il en resterait la trace de sa lumière rougeoyante. Laissons l'écume sur les rivages, et ne voyons que l'horizon de la haute mer.
Allons, Romrik, pas de nostalgie ! De la solitude ? Oui, je la comprends, et, comme vous le l'aime. Mais nous sommes quand même des être de relation. Alors que dites-vous d'une solitude partagée ? Vous rencontrerez bien un jour, si ce n'est fait, l'âme soeur qui peuplera et vos heures et vos nuits.
A très bientôt.