Discussion passionnante avec un ami. Je lui disais l'amour profond et viscéral que je porte à ma patrie. Lui se disait "citoyen du monde". Je lui rétorquais : "Je ne crois pas que cela soit effectivement possible de revendiquer factuellement ce type de citoyenneté. Il y aura pour longtemps encore des passeports, des papiers d'identité, des contrôles aux portes d'embarquement des aéroports, des visas, qui viendront nous rappeler l'existence des NATIONS, et pour nous rappeler, heureusement, nos différences". Je me demande en effet si mon ami ne confond pas NATION, dont l'expression dans le moment présent est l'ETAT régnant sur un espace, et PATRIE, la terre dont l'expression est l'HISTOIRE et qui règne sur nos mémoires, nos familles, notre langue et notre culture.
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Mais il me disait quelque chose à quoi j'adhère totalement : moi aussi je préfère la justice à tout autre considération. Mais je formulerais ma préférence d'une manière un peu différente : je préfère la justice à ma nation. L'Etat qui prétend l'incarner n'a qu'une existence éphémère ; il est fragile ; il est tyrannique, souvent injuste. Voilà pourquoi je ne saurais accepter ce que disent et font les Anglais : Right or wrong, my country is my country ; qu'il ait tort ou qu'il ait raison, mon pays est mon pays. Ils ont une curieuse manière de procéder, les Anglais, et qui va à l'encontre de ce que notre tempérament batailleur de Français nous fait dire et faire : Never explain, never complain ; ne jamais expliquer, ne jamais se plaindre, disent-ils. Nous, nous passons notre temps à nous flageller nous-même, à décortiquer, à analyser, à insinuer, à supputer, à jouer avec les mots, au point, par exemple, que la candidature de madame LAGARDE comme Directeur du FMI risque d'être compromise par ces acharnés de la transparence qui lui font un mauvais procès dans l'affaire de l'arbitrage Crédit Lyonnais-Bernard TAPIE. C'est que leur transparence est très opaque. Dans quelle lumière baigne-t-elle ?
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La qualité de Français ne saurait nous valoir aucun avantage sur les autres peuples. Mais aucun désavantage non plus. Ayons une juste estime de nous-même, ni trop, ni trop peu.
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PS : vous trouverez juste avant le petit billet "Ils ont du culot" que, sans l'avoir voulu, j'ai collé ici
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PS : vous trouverez juste avant le petit billet "Ils ont du culot" que, sans l'avoir voulu, j'ai collé ici
2 commentaires:
Cher Professeur,
Votre phrase si bien amenée, me fait penser à la phrase que l'on attribue à Sun Wen 孙文 ou le docteur Sun, ou bien je ne sais plus quel nom lui ont donné les Anglais à l'époque. Bref le premier président chinois.
Il disait il y a cent ans : que faut-il sauver : l'Empereur ou bien la Chine. C'était une question fermée et sans réponse, alors il dit : la Chine évidemment.
Il ne voulait pas que la Chine soient dans les mains des Étrangers. Il ne voulait plus que la Chine soit dans les mains de cette dynastie corrompue et incompétente à gérer le pays.
Si les Anglais ont une vision différente des Français, c'est bien comme cela. C'est ce qui fait l'harmonie du monde. Et essayer de les comprendre est une main tenue vers l'ouverture.
Si toutes les fleurs étaient rouges, bah ma foi, ça serait un peu désolant, et ça sentirait le fusil et la chaine. Or la nature a donné à chaque fleur une couleur particulière. Je ne pense pas que le coquelicot si rouge si doit-il, dise quoi que ce soit à la marguerite aux blanches pétales. Chaque fleur a le droit d'avoir la couleur qu'elle veut sous le ciel bleu et le soleil brillant.
Quant à moi, pour la santé et l'avenir du monde, j'ai bien hâte de voir un chef du FMI issu d'un pays émergent.
Avec mes respects, cher Professeur.
Cher Rougemer, oui, l'uniformité est désolante. Et il est bon que la Chine ait été sauvée et non cet empereur incapable et son régime corrompu.J'ai toujours combattu la prétention des occidentaux, née avec les Lumières dont on nous rabat les oreilles depuis la Révolution, à vouloir régenter le monde. Je préfère la justice à une nation injuste ou dominatrice. Mais j'aime ma patrie et cela n'a rien à voir avec un quelconque désir de domination. Je crois que c'est à l'amour de leur patrie que les Français doivent d'avoir survécus à tant de drames. Sauront-ils continuer ? Je ne sais. Pour ce qui est du FMI, je comprends tout à fait votre désir de voir un homme ou une femme neufs venus d'un pays émergent. Ce que je conteste ici c'est l'acharnement imbécile des médias français contre une candidate de valeur et qui, pour autant que je le sache, ne s'accroche pas à cette candidature. Peut-être, en effet, le temps est-il venu de faire la place à des idées nouvelles et moins arrogantes. Personnellement cela ne me gêne aucunement. Juste estime de soi-même, rien de trop, rien de moins.
Remarque : ce que j'aime dans la pensée chinoise, entre autre, c'est justement que le rouge du coquelicot ne doit sa brillance qu'au blanc pur du lys. Il n'y a pas dans cette pensée de cette dialectique idiote qui nous tue. Le yin n'existe que par le yang ; ils ne s'opposent pas mais se complètent et s'appellent l'un l'autre. On a encore du chemin à faire avec la casserole de papa MARX et de grand-papa HEGEL.
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