La chaîne ARTE a récemment diffusé une émission sur le procès des 24 hauts responsables du IIIe Reich, et elle a consacré sa première séquence au cas de GOERING. Elle montre notamment comment Robert JACKSON, juge à la Cour Suprême des Etats-Unis et ancien procureur général de son pays, réfléchit avant d'établir les chefs d'accusation dont il entend charger les prévenus, et comment il accumule des preuves, aussi bien écrites que filmées. Finalement, le tribunal retiendra quatre chefs, celui de complot (pour lequel nombre d'accusés seront blanchis), de crime contre la paix, de crimes de guerre et de crime contre l'humanité. Les accusés ont eu le droit de choisir un ou des avocats de leur choix, à l'exclusion toutefois d'avocats convaincus de nazisme. Le procès s'ouvre le 20 novembre 1945 et se termine le 1er octobre 1946. Le tribunal prononce douze condamnations à mort (par pendaison, ce que certains accusés, dont GOERING ne voulaient pas ; celui-ci se suicidera au cyanure la nuit de l'exécution), 7 condamnations à des peines de prison (beaucoup d'accusés accompliront leur peine en totalité), et 3 acquittements (ce qui déclenche la protestation des représentants soviétiques, lesquels voulaient envoyer tout le monde ad patres).
Bien des militaires et de politiciens alliés auraient préféré que l'on exécutât purement et simplement ces hommes qu'ils considéraient comme des monstres. Plus sagement les responsables politiques ont préféré instruire la cause des accusés de la manière la plus équitable possible : chefs d'inculpation, présentation des preuves, procédure américaine accusatoire (qui justement oblige aux preuves), interrogatoire de témoins à charge et à décharge. Ce fut une sage décision, et nous retirons de ce procès l'impression qu'il n'a pas été fait à ces criminels ce qu'ils avaient fait à des millions d'innocents. Ce fut l'honneur des nations démocratiques. Et, bien que personnellement je sois résolument contre le peine de mort, je ne pense pas que ces condamnations aient été injustes, et je ne verse pas de pleurs sur le sort de ces hommes.
Que vient donc faire ici le procès de NUREMBERG ? Vous ne voyez pas ? Cherchez un peu. Au risque de m'attirer bien des remarques acerbes, des injures et des horions, je ne crois pas que justice soit faite après l'exécution de BEN LADEN. Sa maison était protégée et défendue, c'est une affaire entendue. Il avait pensé, inspiré, désiré d'horribles attentats. C'est exact. Mais lui-même n'avait pas d'armes quand il a été abattu. Il m'aurait semblé préférable de le capturer, de le ramener vivant aux USA et d'instruire à son encontre un procès international. Bien sûr, j'imagine que la chose était difficile, voire impossible. Mais tout de même je reste abasourdi devant les scènes de liesse qui ont accompagné l'annonce de sa mort. Le recueillement et la tristesse d'avoir dû en arriver là auraient été plus dignes. Cette joie insane, c'est la manifestation la plus passionnelle de l'esprit de vengeance. Et je serais doublement infidèle à René GIRARD et à son analyse de la violence circulaire, et à ce que dit JÉSUS, si je n'exprimais pas ici une profonde consternation devant les réactions des uns et des autres, y compris et surtout des responsables politiques. Non je ne crois pas que justice soit faite. Tout au plus que la vengeance a eu lieu.
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4 commentaires:
Ben Laden a été exécuté comme il le méritait, il voulait faire la guerre (sainte parait- il) et bien quand on veut faire la guerre (la vraie) il faut s’attendre à recevoir une balle dans la tête.
Les soldats du camp adverse étaient composés des fantômes de toutes les victimes innocentes du terrorisme islamiste, avec ses 3000 torches vivantes du 11 septembre se lançant dans le vide, elles ne savaient pas qu’elles étaient en guerre contre les islamistes.
Cette antique racaille barbue avec sa galette à la crème a fini par rencontrer son ennemi les armes à la main. Car si lui n’avait, parait-il, pas d’armes dans les mains à 5 heure du matin, ses sbires en avaient, il a enfin rencontré la justice.
Les milliers d'Américains qui ont célébré cette nouvelle ont eu raison. Ils n'ont pas oublié le 11 septembre. « Ils sont aujourd'hui un peu moins en deuil et en souffrance » comme le dit (Le Point.fr).
Le juger c’était exposer à la mort certaine, tous les otages des mahométans dans le monde.
Et n’oubliez pas, cher Philippe Poindron, que ce barbu encapuchonné est un héros pour certains jeunes des quartiers de France, alors un procès… encore des voitures brulées.
Les "pleureurs" professionnels sont là, je leur fais confiance pour hurler à l’injustice d’un procès "équitable".
Cher Tippel,
J'enregistre votre point de vue. J'y répondrai de manière plus générale.
voir la réaction argumentée et sagement mesurée de Pierre Henri Thoreux sur son blog
on ne saurait mieux dire
Bonjour cher Philippe,
Je suis vraiment très partagé en lisant votre post. Il soulève nécessairement d'autres questions de fond.
- quelles auraient été les bases juridiques pour juger cet homme? Vous conviendrez que les notions jurisprudentielles américaines diffèrent notablement de bien d'autres pays. Faut il alors le juger individuellement au nom de chacun des crimes qu'il a commis dans chacun des pays à travers le monde?
- quelle aurait été la légitimité de sa capture? Sauf erreur, il n'y avait pas de souveraineté américaine sur le lieu où il était.
- entre sa capture et son jugement combien d'innocents auraient encore perdus la vie par des prises d'otages et des exécutions sommaires au nom de sa libération?
Et de manière plus profonde:
- Quel est l'intérêt de mettre cet homme en prison? Ne pensez vous pas qu'il a déjà nuit à suffisamment de personnes? S'il avait été jugé pour être exécuté, combien de temps additionnel cela aurait pris? Comment les familles des victimes auraient réagi? N'est ce finalement pas aussi une sorte "d'exhibition" de relayer à travers le monde que "la bête" sera exécutée et lui donner du crédit?
- Quelle aurait été la légitimité de la justice des hommes? Pensez vous honnêtement que les accusés de Nuremberg seraient jugés de la même manière aujourd'hui qu'ils ne l'ont été il y a 60 ans? Je ne pense pas.
Enfin, nous devons nous de juger cet homme qui n'a pas hésité un instant à vaporiser ces quelques TROIS MILLE pauvres innocentes âmes qui ne faisaient rien d'autre que de travailler pour nourrir leurs familles ce jour là. Pour moi, le droit d'être jugé dans une démocratie devrait se faire pour peu que l'on respecte quelques principes de base de la vie, mais ici? ... c'est finalement comme en guerre. Quand on se retrouve nez à nez avec un fusil, on ne réfléchit pas; car c'est le premier qui actionne la manette qui tue l'adversaire. Ben L est selon moi dans ce cas
Pour finir, j'ai été éduqué et instruit dans la logique du questionnement; ne jamais croire ce qui est dit sans en avoir été complètement sûr. Sans être pour autant un conspirationniste, mais en gardant en tête les méthodes "musclées" des interrogatoires américains, je ne serais pas surpris que notre homme ait été déclaré mort, simplement pour mener bien tranquillement, dans un endroit secret, les interrogatoires nécessaires pour démanteler cette lèpre islamiste qui pourrit la liberté et la démocratie des hommes. Tant mieux dans ce cas.
Cet homme, selon moi, ne mérite que d'être oublié par l'histoire. C'est le pire châtiment que les hommes peuvent lui infliger, et va bien au delà de toutes questions de bien fondé d'avoir droit à un jugement.
Au plaisir de vous lire
Bien à vous
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