Non, vous dis-je, ce n'est pas l'ignorance qui nous empêche de devenir vrai, c'est la lâcheté.
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1. Les citations du jour.
A méditer !
"[…]. De là ce paradoxe : tandis que les
classes laborieuses aspirent de plus en plus au temps libre, les hautes sphères
se tuent à la tâche et brandissent le surmenage comme signe de puissance. En ce
début du XXIe siècle, les masses adopteraient peu à peu le mépris
aristocratique du travail alors que les élites embrasseraient avec délectation
l’esclavage laborieux jadis réservé à la plèbe. Avec ce risque évident :
en se réappropriant le travail, les maîtres se réapproprient aussi les
destinées de la nation et finiront par entretenir tous les autres, réduits à
l’état de serfs divertis."
et
"Il est trop de notables des lettres, du
journalisme, de l’université qui jouent au renégat et le politiquement correct
en France, c’est de se dire incorrect. Manière de gagner sur tous les tableaux,
d’avoir un pied dedans, un pied dehors, de se croire en situation d’extériorité
absolue alors qu’on jouit par ailleurs d’une position établie et de tous les
avantages de la notoriété. […]"[Avis à monsieur Laurent JOFFRIN dont j'ai parlé dans le premier billet de ce jour.]
In Pascal BRUCKNER.
Misère de la prospérité. La religion marchande et ses ennemis.
[Bernard] Grasset, Paris, 2002.
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2. Commentaires.
Pascal BRUCKNER a bien vu les choses, me semble-t-il. Mais je vois d'ici les belles âmes s'écrier en coeur autour d'un homard grillé ou d'une louche de caviar dégusté religieusement (cf. le titre du livre) dans un grand restaurant de la capitale : mais cet homme fait du populisme, et celui qui le cite en fait autant ; tous les deux sont des démagos de la première grandeur.
Je vais remettre très sérieusement les pendules à l'heure. Premièrement, il faut, dans une société saine, qu'il y ait effectivement des personnes, qui par leurs talents, leur sens du bien commun, leurs vertus, soient appelées à gouverner le peuple. C'est l'évidence même. Il en existe et il se trouve souvent qu'elles travaillent dans l'ombre et dans l'humilité. Oui, il existe de très grands serviteurs de la Patrie (je ne dirai pas "de l'Etat" qui ne mérite pas d'être servi, du moins dans sa forme actuelle) et il serait injuste de condamner en bloc (comme cette imbécile de JOFFRIN le fait des participants à La Manif Pour Tous) la totalité des hauts fonctionnaires, des universitaires, des journalistes ou des hommes politiques, sans compter les grands patrons.
La question centrale est la suivante : est-ce la fonction qui honore l'homme ou l'homme qui honore la fonction ? Répondre à cette question, c'est trouver le critère de jugement qui nous permet de dire que tel ou tel journaliste, notamment des médias télévisés, est intellectuellement corrompu (bonjour Audrey PULVAR, bonjour Jean-François KAHN !) et tel autre, un homme ou une femme qui remplit sa tâche avec probité intellectuelle et sait reconnaître ses erreurs, qui nous fait dire que tel ministre est rempli de lui-même, que son ego est boursouflé et qu'il se targue de titre ou de travaux usurpés (bonjour monsieur PEILLON !) et que tel autre est un honnête homme, que tel ou tel homme (femme) politique est plus soucieux de publicité que d'efficacité (entrez monsieur MONTEBOURG !), de rentabilité politique que de justice (Salut Menton Pointu ! voir la photo ci-dessous, si elle résiste à la censure ; je vous ai reconnue Christiane !), que tel ex-ministre a cru pouvoir s'abriter derrière sa fonction et son entregent (Julie ! Julie !) pour échapper au fisc (qui se souvient encore de monsieur CAHUZAC ?).
Tous ces comportements sont humains, et nous ne savons pas comment nous nous comporterions si nous étions à la place de ces puissants. Mais la question vaut la peine d'être posée : pourquoi les "élites" en vue sont-elles détestées du Peuple ? Qu'est-ce qui pousse un véritable représentant de l'élite à accomplir sa tâche et assumer ses responsabilités avec ardeur, avec conscience, avec désintéressement et avec la seule satisfaction du devoir accompli ?
-3. Infos sur la Résistance.
Bilan de la Journée du Retrait de l'Ecole.
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4. La page culturelle (merci au Salon beige qui cite ce passage de Victor HUGO).
Lequel Victor eût été sans doute embastillé par Najat VALLAUD-BELKACEM pour avoir ainsi stéréotypé les petites filles... en fait, Najat pourrait être la dame d'honneur de Madame CAPDEVIELLE, élue par votre serviteur Reine des Imbéciles dans un récent billet. Voici ce délicieux passage.
"La poupée est un des plus impérieux besoins et en même temps un des plus charmants instincts de l'enfance féminine. Soigner, vêtir, parer, habiller, déshabiller, rhabiller, enseigner, un peu gronder, bercer, dorloter, endormir, se figurer que quelque chose est quelqu'un, tout l'avenir de la femme est là. Tout en rêvant et tout en jasant, tout en faisant de petits trousseaux et de petites layettes, tout en cousant de petites robes, de petits corsages et de petites brassières, l'enfant devient jeune fille, la jeune fille devient grande fille, la grande fille devient femme. Le premier enfant continue la dernière poupée."
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