mercredi 23 juillet 2014

23 juillet 2014. Au retour d'Avignon.

-
Ce n'est pas l'ignorance qui nous empêche de devenir vrai, c'est la lâcheté.


Jamais cette maxime n'a été plus vraie. On tue les chrétiens en IRAK, mais aussi en SYRIE, en EGYPTE, au NIGERIA, au PAKISTAN. Silence dans les rangs. Silence contre pétrole et paix civile ? 
-
1. La citation du jour.
-
"Inscrit dans l'ordre des choses quand le monde était un cosmos, le principe hiérarchique relève du sortilège ou de l'hypnose dès que le ciel n'est plus un toit. La présence du surnaturel a cessé d'être une donnée de l'expérience, elle est maintenant du ressort exclusif de l'illusion. L'évidence se change en traquenard : la manifestation terrestre du divin devient une fiction grandiose et remplie d'effets spéciaux. Ce n'est plus la foi qui soutient l'édifice social. C'est la CREDULITE (majuscules de votre serviteur). L'artifice règne là où l'Eternel imprimait sa marque. En somme, le Tout-Puissant ayant quitté la scène, le mirage remplace le miracle, l'empire du trompe-l'oeil succède à la Splendeur de la Vérité et la Divine Comédie s'efface au profit de la grande comédie humaine. [...]."
In
Alain FINKELKRAUT.
L'humanité perdue. Essai sur le XXe siècle.
Le Seuil, Paris, 1996.

Stupéfiante précision du constat de notre nouvel Immortel dont l'imbécile madame TAUBIRA a dit récemment "qu'il avait cessé de penser" ! On a les ministres de la justice qu'on mérite.
-
2. Commentaires.
-
Je rentre d'Avignon, où, au sein de la Communauté Nouvelle d'Aïn Karem, j'ai participé avec des amies de la paroisse Sainte-Jeanne de Chantal à une mission  d'évangélisation de rue, ainsi qu'à un spectacle consacré à Edith STEIN.
On m'avait demandé d'animer un CAFE THEOLOGIQUE. Chaque jour, un thème nouveau était proposé à la discussion des passants qui voulaient bien s'arrêter, d'abord pour se rafraîchir - nous avions de l'eau fraîche et des sirops de menthe ou de citron pour l'agrémenter - ensuite pour discuter.
Le fait le plus stupéfiant, et qu'il convient de mettre en rapport avec ce que dit Alain FINKELKRAUT, est que parmi les gens intéressés, on comptait nombre d'artistes ou d'intermittents, provisoirement libérés de leur travail.
Je pense à Benoît, un jeune intermittent de 20 ans qui m'explique les raisons de la grève (nous parlions du bonheur). Je découvre plusieurs choses grâce à lui, et je comprends mieux le mouvement. Figurez-vous (a) que le régime de chômage des intermittents est un régime spécial, et non le régime général auquel je l'avais abusivement assimilé. Il est abondé par les employeurs et les salariés.(b) La raison de la révolte est claire : un intermittent qui gagne moins de 3500 euros par mois voit sa cotisation augmenter de 10 %, tandis que celle des intermittents gagnant parfois des sommes considérables (jusqu'à 40000 euros par mois) est plafonnée, sans que leurs indemnités soient pour autant limitées.
Je pense à Aura et Jean-Baptiste, 26 ans chacun. Ils font une parade pour leur spectacle. Ils sont en costume. Lui est grimé et ne parle en sifflant dans un petit appareil en cuivre avec quoi il peut moduler les sons pour nous les rendre compréhensibles. Le thème du jour est "Amour toujours ?". Il est visible qu'ils ont de l'inclination l'un pour l'autre. Aura, fine mouche, laisse entendre qu'elle voudrait épouser Jean-Baptiste. Elle est d'origine juive. Le couple est magnifique, et je ne puis m'empêcher de le dire. Jean-Baptiste ne dit rien, semble rêveur. On les reverra le lendemain à l'Eglise saint-Didier devant laquelle nous avons installé notre table. Ils visiteront une remarquable exposition consacrée au Linceul de Turin.
Et voici un autre jour Nathan. Il est anglais d'origine mais parle un français parfait. Il joue dans une pièce intitulée La Rose jaune à la Condition des Soies. Son partenaire le rejoint. Michel-Rachid incarne le souffle qui peu à peu va insuffler de l'esprit du souffle à un amour qui va se transformer. Michel-Rachid a travaillé avec Michael LONDSDALE. Et il ne cache pas qu'il s'interroge sur le sens à donner à sa vie et sur le christianisme.
Un autre jour, voici Mickel, un jeune Danois au français parfait (il a vécu plusieurs mois au Mans). La conversation n'est pas, à proprement parler, théologique, mais le jeune homme nous explique qu'il a quitté le luthérianisme danois pour rentrer dans l'Eglise catholique.
Illyiana, Nicole, Maud, Thibaut, Claudine, si jamais vous venez à me lire, sachez que vos visages m'habitent. Et vous aussi qui venez des confins du lac Baïkal (un couple improbable : lui est flamand, elle est russe ; ils sont athées). Et vous encore, étudiants venus d'Anvers qui avez dit simplement dans votre langue un Notre-Père devant l'église Saint-Didier.
Et vous Frédérique et vos enfants Maël (un garçonnet) et Margot (une adolescente), qui pleurez un mari ou un père mort à 30 ans, l'an passé, d'une tumeur du cerveau. Frédérique préfère aller à l'église tous les mercredis plutôt qu'au cimetière. Son travail ne lui permet pas d'aller à la messe le dimanche.
Ces comédiens, ces intermittents, ces passants écrasés par la douleur, je ne puis m'empêcher de penser qu'ils sont bien proche de leur Créateur, et qu'ils cherchent la Splendeur de la Vérité, la Divine Comédie, plutôt que le théâtre d'ombre dans lequel notre société marchande et idolâtre du plaisir veut nous maintenir.
-
3. Informations importantes.
-
Soutien aux chrétiens d'Irak : un rassemblement devant l'Assemblée Nationale (via le' Salon beige).




En quittant les lieux, les manifestants laissent un petit souvenir, la lettre arabe qui désigne les chrétiens à MOSSOUL, et les condamnent à l'exil ou à la mort. 


Il est nécessaire de rappeler que des musulmans ont donné leur vie pour défendre les chrétiens de MOSSOUL, et qu'à BAGDAD, une manifestation de soutien aux chrétiens a été également organisée par des musulmans. En France, les médias sont d'un silence stupéfiant (dixit Libération), et le Conseil Français du Culte Musulman doit être en vacances car on ne l'entend guère. Honneur aux uns pour leur courage, honte aux autres pour leur silence.
-
Un flashmob de La Manif Pour Tous à ROME devant le Sénat.  


Aucun commentaire: