jeudi 13 janvier 2011

Mondialisation et foi

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En 2004, le cardinal LUSTIGER invitait quatre cardinaux étrangers francophones et un métropolite orthodoxe résidant en France, à donner chacun une conférence de carême en la cathédrale Notre-Dame de Paris. Le thème général de ces conférences tournait autour de la question : "Qui nous fera voir le bonheur ?". Il revenait au Métropolite Emmanuel ADAMAKIS, évêque des orthodoxes pour la France, exarque du Patriarche Oecuménique, de commenter la béatitude : "Heureux les doux : ils obtiendront la terre promise". Le texte de la conférence de ce prélat est d'une haute tenue. Dans la section appelée La globalisation et la parole de la religion, Mgr ADAMAKIS indique que certains promoteurs de la globalisation (autre mot pour désigner la mondialisation) appartiennent aux courants extrêmes de la tradition réformée et cherchent à niveler les objectifs économiques du monde occidental ; pour arriver à cette fin, ils ont besoin d'affaiblir progressivement les traditions religieuses et nationales. Il en est d'autres qui, à l'inverse, dans une perspective internationaliste de l'organisation de la société, sont hostiles ou défavorables au rôle que la nation ou la religion peut jouer dans la vie des peuples. Dans les deux cas, le bonheur mis en perspective par les architectes de la mondialisation est purement matériel. Voilà pour le contexte de la citation que je vais maintenant vous livrer :
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"[...] le scepticisme des religions face au défi de la globalisation est compréhensible ou, du moins, justifié. En effet, l'analyse du phénomène indique que la globalisation a pour dessein d'affaiblir non seulement l'antagonisme religieux, mais aussi les relations spirituelles des religions avec les nations au cours de l'histoire. Aussi, indépendamment de leur disposition positive à l'idée de globalisation, les religions ne peuvent ignorer les visées éventuelles de cette proposition. Dès lors, elles observent une attitude critique et exigent d'avoir une réponse claire à des questions cruciales.
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Premièrement, si la globalisation vise à soumettre les traditions nationales, religieuses et culturelles à un système politique, économique, culturel et social qui serait univalent et monotone - exprimant l'idéologie des Etats-Unis d'Amérique ou du monde occidental au sens large - et dont le principal objectif est d'imposer des intérêts ou des valeurs économiques aux valeurs religieuses, spirituelles ou sociales constituant le patrimoine culturel des peuples, alors cette proposition ne peut pas être acceptée par les religions et se heurtera à une forte réaction au sein de la société.
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Deuxièmement, si la globalisation cherche à mettre en relief l'unité du genre humain et de l'écosystème dans leur interdépendance naturelle, avec comme objectif principal de faire progresser le dialogue constructif entre les religions et les cultures en vue de protéger plus efficacement la paix, la justice sociale et les droits de l'homme dans les relations entre les hommes et les peuples [...], alors cette proposition sera amplement acceptée par les religions et sera systématiquement soutenue dans les sociétés aujourd'hui hésitantes."
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Nous voyons bien que les objectifs les plus clairs de la mondialisation, ceux que nous percevons dans notre vie quotidienne, par les effets qu'elle entraîne, sont purement économiques ; ils ressortent d'une tradition ultralibérale qui estime que la regulation des échanges doit être confiée à la main invisible du marché, si chère à Adam SMITH. Pour voiler la nudité indécente de la parèdre de MAMON, ils ont recours au voile léger des Droits de l'homme, des ONG, des cache-misères et des cataplasmes du préchi-précha inventés par la Communauté internationale et les organismes. Je pense à l'UNICEF et à ses mâles ambassadeurs, à ses jolies ambassadrices, à l'OMS et ses coûteuses campagnes d'informations contre des épidémies fantasmées. Il serait injuste de nier l'utilité de ces institutions. Mais je crains fort qu'elles ne servent d'alibi aux banquiers, au FMI, à l'OMC, à la Banque Mondiale, qui ne voient pas plus loin que le bout du dollar, et pèsent leur action avec des poids d'or.
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Messieurs CHIRAC et JOSPIN, en refusant que l'on inscrive dans le Traité constitutionnel, concocté sous la houlette marmitonneuse de monsieur GISCARD d'ESTAING, les origines chrétiennes de l'Europe, l'un pour des raisons électorales, l'autre pour des raisons idéologiques où rentrent sans doute une bonne part d'hostilité au christianisme, messieurs CHIRAC et JOSPIN, dis-je, ont été de bons promoteurs de cette mondialisation qui nous ruine, exacerbe les sentiments anti-occidentaux de nombre de peuples africains ou asiatiques et tout spécialement des pays de confession majoritairement musulmane. Ils n'ont pas servi les intérêts de leur patrie.
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