Qui n'a jamais entendu parler du Discours de [sur] la servitude volontaire écrit par Étienne de la BOETIE - le très cher ami de MONTAIGNE - quand il avait 16 ans ? Les Editions Arléa en ont publié une énième version, annotée et présentée en français moderne par Claude PINGANAUD. La présentation à elle seule est déjà remarquable. PINGANAUD, fort justement, me semble-t-il, y dit ceci qui devrait être médité par tous les peuples que démange le prurit de la Révolution :
-"Dans la Servitude volontaire, La Boétie établit que c'est le consentement des asservis et non la puissance du tyran qui fonde la tyrannie. C'est l'acquiescement des peuples à leur sujétion, qui découle de leur envie, de leur égoïsme, de leur convoitise, qui permet à un seul, relayé par un réseau ténu, mais fortement hiérarchisé et solidaire, d'asseoir son pouvoir avec l'assentiment de tous."
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Il apparaît donc, selon cette analyse, que la tyrannie dure tant que chacun y trouve son compte à l'échelle individuelle. Et il est vrai que les contestataires de l'ordre tyrannique, (SOLJENYTSINE, SAKHAROV, LIU XIAOBO le Prix Nobel chinois emprisonné, pour ne pas parler des chouans qui l'étaient aussi à leur manière), n'ont pas vu d'abord leur confort, leur petite personne, mais la justice et la vérité. Il est assez évident que la TUNISIE et maintenant l'EGYPTE ont vu et voient naître et se développer la contestation, parce que la vie a augmenté, le chômage se développe, en même temps que la corruption et la confiscation des richesses nationales par un petit groupe s'appuyant sur un réseau ténu. Pour aimer la liberté, il ne faut pas l'aimer d'abord pour soi, mais pour tous. L'autre, encore une fois l'autre, est au coeur de la justice, de la liberté et de la vérité. Et si la réponse à ces questions relève de la conscience personnelle, il est non moins évident que l'on ne sauve pas tout seul !
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Je m'absente pour une très grosse semaine, et reprendrai mes billets le lundi 7 février. Vous avez donc le temps de réagir, de proposer, de contester ou d'approuver.
7 commentaires:
Cher Professeur.
Oui en effet un petit texte majeur, que celui de La Boetie, un texte que je chéris depuis mon plus jeune âge. Merci de le partager.
Vous avez eu la phrase qu'il fallait : " . Pour aimer la liberté, il ne faut pas l'aimer d'abord pour soi, mais pour tous. "
Cependant voilà, le problème c'est que TOUS ne veulent pas la liberté.
Vous aurez bon faire toutes les révolutions que vous voulez, tant qu'il y aura quelques gens serviles, vous n'avancerez à rien. Ils trahiront la liberté pour leur petit bien être et feront remettre un autre tyran au pouvoir.
Lao Zi disait que plus il y a de lois plus il y a de voleurs. Il savait bien ce qu'il disait.
Tant que le peuple a le ventre plein, il ne bougera pas. Le peuple bouge quand il n'a plus rien à se mettre sous la dent. Et vu le nombre d'obèses aujourd'hui, cher professeur, rien n'est prêt de bouger. L'alimentaire est le plus gros business de la planète.
Merci encore pour vos précieux articles. Je vous souhaite un heureux festival du printemps, et une heureuse année du Lapin.
Rougemer 20111127
Personnellement, je m’en tiendrai à une comparaison avec notre pays, la France, et sa dictature librement consentie dont la presse est la principale cause.
« Un peuple ne renonce à la liberté que dans la mesure où il est trompé ou contraint » dit Etienne de la Boétie.
Aujourd’hui, le peuple français est trompé par la propagande de la presse écrite et parlée. Quasiment la totalité est aux ordres d’un seul et unique système idéologique qui règne sans partage depuis 1981. Leurs journaux, souvent au bord de la faillite, sont subventionnés. Par exemple le quotidien LIBERATION, journal des bobos, est constamment en déficit, il équilibre ses comptes avec les aides publiques à la presse: 9 centimes par exemplaire payé. Soit, environ 3,8 millions d'euros (selon le rapport Cardoso). L'Humanité, journal incontestable d’opinion du parti communiste, qui ne représente que 1,9% de l’électorat, reçoit 54 centimes d’euros par exemplaire. Changement à la tête de LIBERATION, pour remplacer Laurent JOFFRIN (de son vrai nom Mouchard, ancien des jeunesses socialistes, qui, lui-même, avait succédé à un autre journaliste de gauche, l’ancien trotskiste d’opérette Serge JULIE aujourd’hui sur la radio RTL), par Nicolas DEMORAND, journaliste étiqueté à gauche qui vient d’une radio classée très à gauche, EUROPE 1. JOFFRIN prendra la direction du NOUVEL OBSERVATEUR dont le propriétaire Claude Perdriel se classe lui-même à gauche. Le directeur de la publication est Denis Olivennes, (de son nom d’origine Olievenstein), un ancien militant de la Ligue Communiste Révolutionnaire, il fut aussi membre du gouvernement socialiste sous Bérégovoy. Il cumule la présidence de la radio EUROPE I, qui appartient à un certain LAGARDERE, grand ami de notre président SARKOZY, et du Maire socialiste de PARIS, Bertrand DELANOE. Pour clore un détail de l’histoire, LIBERATION appartient à un homme étiqueté plutôt à droite, Edouard de ROTHSCHILD. Curieusement ces entrepreneurs ont choisi des gens de gauche, voire de l’ultra gauche pour diriger leurs journaux, ces financiers de la droite mondialiste ont de fortes amitiés et des intérêts avec les partis de gauche. On pourrait faire les mêmes analyses avec le MONDE, l’EXPRESS, le POINT, le CANARD ENCHAINE, etc. Comme on peut le voir, droite et gauche fonctionnent avec une grande amitié en dehors des périodes présidentielles, si rien ne change, tout ceci explique en partie cela. Un seul et unique parti, l’UMPS. Il y a bien tromperie sur une grande échelle.
Cher Tippel. Je garde votre commentaire. Il est très instructif. Merci et bonne année du Lièvre.
« Les uns possèdent le Royaume par l'élection du peuple, les autres par la force des armes.
La ruse de ces tyrans, consiste à organiser les loisirs de leurs serviteurs les plus proches qui en font autant pour leurs propres serviteurs, et ainsi de suite » écrit Etienne de la Boétie au 17ème siècle. Trois siècles plus tard, nos tyrans qui n’ont ni courage ni idées, nous amusent avec la foire aux décibels de ‘la Fête de la Musique’ ‘la techno-parade’ du flamboyant serviteur Jack Lang, ou de ‘la Fête des Voisins’, ou avec la récupération de fêtes religieuses comme le 8 décembre à Lyon. La télé, avec ses journalistes zélés, nous proposent de faux débats d’idées. Nous retrouvons les amis crypto-socialistes, présentés comme d’éminents historiens, sociologues, spécialistes en toutes matières ; les milliardaires du foot, financés par des municipalités plus souvent de gauche, qui achètent des milliers de billets avec l’argent du contribuable pour les copains, seconds couteaux de la politique. Il y a les honneurs moins onéreux comme la Légion d’Honneur, honteusement attribués aux amis saltimbanques d’un jour. Ces drogues sont, pour ces ‘artistes’ du mauvais goût, les appâts de la servitude, la compensation de leur liberté ravie, les instruments de la tyrannie. Les tyrans d'aujourd'hui, font toujours quelques jolis discours sur le bien général, l'ordre public et le soulagement des malheureux. Ecoutez les discours du Président actuel, rarement suivis d’effets. Les flatteries du pouvoir UMP pour la gauche sont parfois visibles, avec deux exemples sur des centaines invisibles de gogos instrumentalisés, Eric Besson socialiste proche de Ségolène Royal, ou la propulsion de Dominique Strauss-Kahn, socialiste aux poches pleines, vers le F.M.I. et futur candidat à la présidentielle 2012. Flatterie des homosexuels avec la girouette de porcelaine Frédéric Mitterrand, flatterie des quartiers interdit avec la graveleuse Fadela Amara, flatterie encore pour l’étoile noire Rama Yade, et flatterie des maghrébins avec Rachida Dati. Cette facilité de tromper le peuple, les tyrans eux-mêmes la trouvent fort extraordinaire. « Ils se couvraient volontiers du manteau de la religion et s'affublaient quelquefois des attributs de la divinité pour donner plus d'autorité à leurs mauvaises actions. » Avec la monté de l’islam, flatterie par la mise en place du ‘Conseil Français du Culte Musulman’, ou du projet ‘l’Union pour la Méditerranée’.
SUITE « Ce n'est plus l'étalage de la force armée, qui lui assujetti le pays », Non ! Il y a la spoliation de l’économie financière au bénéfice de ses complices, de ses compagnons de plaisir, les copartageants de ses rapines. Sous la direction sans partage des socialistes dès leur arrivée au pouvoir en 1981. Le Crédit Lyonnais, la compagnie pétrolière ELF, et bien d’autres, sont devenu pour le contribuable de couteuses victimes. « Ils corrompent aussi comme ils ont corrompu le tyran. Ces 600 en tiennent 6000, et ainsi de suite... » Ils sont devenus la gauche gavés de caviar, qui fait son marché en vélib, rosette rouge ou bleu à la boutonnière chez Fauchon. « C'est ainsi que le tyran asservit les sujets les uns par les autres ». La résistance à la misère et à l'oppression ne passe pas, pour La Boétie, par la violence et le meurtre. Non, ils ont mis en place des lois qui restreignent la liberté de parole et condamnent lourdement de courageux contestataires ou opposants politiques : les députés Christian Vanneste sur le sujet de l’homosexualité, ou Bruno Gollnisch sur l’histoire, devenu un sérieux adversaire politique, ou le journaliste Eric Zemmour sur les statistiques ou les races Ils tombent dans les griffes de la loi du communiste Gayssot. Le tyran a ses tribunaux dédiés à ce qu’ils appellent les «dérapages », avec juges spécialisés pour la répression, lourde condamnation financière et d’inéligibilité des déviants. A cela des journalistes, acceptés dans le sérail à la seule condition qu’ils se pratiquent l’autocensure. Leurs associations chiens de garde, ou supplétifs non officiel du tyran UMPS, sont grassement subventionnés par les socialistes, mais aussi par l’UMP, ou son ancienne appellation le RPR. « La servitude de la masse du peuple devient ainsi volontaire ; ce sont eux qui " se coupent la gorge " et qui, en acceptant le joug, dénaturent la nature humaine, pétrie de franchise et de liberté. Les hommes échapperont donc à leur horrible sujétion en reconquérant leur vérité première. »
Cher Tippel. Je vous remercie d'avoir pris la peine d'écrire ces deux commentaires. Loin de France, en pensée et ou de corps, on ne se rend pas compte de tout ce que vous décrivez, même si l'on entend des échos comme venus d'une vallée bruyante. Je n'ai jamais eu personnellement un intérêt particulier pour les personnes dont vous parlez. Ces gens-là d'ailleurs, je les plains, car ils sont devenus prisonniers de leur condition. Je ne les envie pas. Comme le dit La Boétie, j'ai pris le parti de ne plus " servir " et je suis devenu " libre ". Au moins, la langue française aura apporté une certaine réflexion sur la condition humaine. À lire vos commentaires prochainement. Avez-vous un blog ?
Cher ROUGE MER, Merci pour vos compliments. Je ne possède pas de blog, car cela demande un gros investissement, et une très grande culture générale, et universitaire que je ne possède malheureusement pas. Avec mes bonnes amitiés.
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