mercredi 9 février 2011

Rectification, nuances et additions

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Quand j'ai écrit mon billet, hier, j'ignorais que monsieur FILLON eût emprunté un avion du gouvernement égyptien à des fins personnelles. Si je l'avais su, je n'aurais pas pas attaqué avec autant de virulence les réactions de l'opposition. En effet, il me semble qu'il y a dans cet emprunt quelque chose de malsain. Je comprends bien qu'il est parfois difficile de résister à des sollicitations de nature politique quand on est soi-même un homme politique. Mais je suis déçu, dans ce cas particulier, par un homme qui me semble intègre et éloigné des turpitudes de la tourbe politicienne.
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Longue discussion hier soir avec un grandissime ami, avocat, qui ne partage pas mon indignation quant à la réaction des magistrats. Beaucoup d'arguments, essentiellement d'ordre juridique, et quelques précisions : (a) Tony MEILHON a commis un viol alors qu'il était en prison pour des raisons autres qu'un crime sexuel. Il ne l'a pas été d'abord pour ce viol. (b) Il semblerait que c'est la chancellerie, à Paris, qui décide du degré de priorité des dossiers à traiter par les magistrats. Je n'ai aucune raison de douter de ce point ; il en résulte que c'est à Paris que le dossier de Tony Meilhon n'a pas été jugé comme prioritaire ; c'est donc à Paris qu'il faut chercher les responsables de ce dysfonctionnement. Juridiquement, compte tenu de la misère sexuelle des prisonniers, et selon mon ami, il était impossible de classer Tony MEILHOn dans les pervers sexuels dangereux. (c) La plainte de madame MEILHON mère n'a pas eu de suite immédiate, mais il paraît que c'est normal ; il y a toujours un délais entre une plainte et son traitement juridique ; il paraît que le manque de moyen de la Justice est criant, et justifie ces retards.
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Tout de même, mettre sur le compte d'une erreur de plume, la transformation d'une mesure de contrôle en un mandat d'amener me paraît un peu grosse...
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Fidèle à la méthode que j'ai définie il y a quelques semaines, je pose la question qui permettra à chacun de se faire une opinion :
Supposons qu'un magistrat de Nantes ou d'ailleurs ait perdu une fille dans les conditions de LAETITIA, comment aurait-il réagi ?
Il me semble que tout le reste est littérature.
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En somme, la société des hommes est très imparfaite ; les hommes aussi. Il nous faut admettre ce postulat. On aimerait seulement qu'au lieu d'avoir des dictionnaires juridiques devant soi, les justiciables aient des hommes avec un coeur de chair.
Pour ce qui est de l'attitude des hommes politiques, je dirais volontiers qu'elle n'est l'apanage ni des hommes de gauche ni des hommes de droite, mais de l'homme, tout simplement. Il n'y a pas une bonne turpitude de gauche et une mauvaise de droite ; il y a une turpitude tout court.
Pour ce qui est du Concorde utilisé à des fins privées par un certain Président, je maintiens que ma source est ultra-sûre. Je ne fais que rapporter son propos. Mais en absence de preuves et de témoins susceptibles de témoigner, je mets un point d'interrogation et crédite d'incertitude (très, très moyenne) cette confidence.
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