Je m'absente jusqu'au 26 août inclus, et reprendrai mes billets le mardi 27. Comme je l'ai dit déjà, je ferai une petite intervention sur la procréation, à la veillée qui aura lieu à SAINT-NAZAIRE, le dimanche 25 au soir. Souvent j'ai pu donner ici l'impression que je combattais farouchement les opposants à mes vues. Je me suis efforcé, bien mal, d'argumenter, et quelquefois d'ironiser. Mais en pensant à cette veillée du 25, j'ai dans le fond de mon cœur cette pensée de KIERKEGAARD dont nous pourrions, nous les Veilleurs, faire notre charte, et qui, je vous demande de me faire le crédit de la bonne foi, ne m'a jamais vraiment quitté, même dans les charges les plus virulentes :
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"... Gagner un vaincu ! Quel bel usage du mot gagner ! Ecoute un peu ! Quand nous disons qu'on 'gagne' une victoire, tu entends aussitôt la violence du combat ; mais si nous disons qu'on gagne quelqu'un, qu'on le gagne à sa cause : quelle douceur infinie règne dans cette expression ! Qu'y a-t-il de plus flatteur que ce mot et cette pensée de 'gagner' quelqu'un ? Qui pourrait penser ici à une lutte ? Pour toute lutte il faut en effet deux adversaires et, à ce moment, il n'y a qu'un seul en lui : l'homme sans amour ; car l'amant est, dans son esprit de conciliation, son meilleur ami et veut gagner à lui le vaincu."
S. KIERKEGAARD. Vie et règne de de l'amour. Traduit du danois par P. VILLADSEN, Editions Aubier, Paris, 1946. (Je n'ai pas consulté le livre dans son entier mais est trouvé cet extrait dans un ouvrage consacré au DAO DE JING de LAO ZI.)
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Je désire commenter ce texte dans la perspective qui est celle des Veilleurs : la non-violence, l'argumentation, le respect de l'autre, la culture, la générosité. La vérité n'est la propriété de personne. Elle se fait jour petit à petit dans l'esprit des hommes qui la cherche. Et elle se trouve à plusieurs (c'était une des grandes idées maîtresse d'Edith STEIN, sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix, co-patronne de l'Europe et disciple de HUSSERL). Si nous acceptions de discuter dans le souci de cheminer vers la clarté de la vérité, et non point dans celui de prendre le pouvoir, ou de s'y maintenir, d'avoir raison d'un adversaire, voire d'un ennemi honni, nous pourrions trouver sinon un accord, du moins un apaisement des conflits. Il faut bien reconnaître que ce gouvernement et monsieur HOLLANDE n'ont rien fait dans ce sens. Et c'est pourquoi, ils sont déjà vaincus, car "si l'on a pour arme la charité on est sûrement victorieux. Celui qui pratique cela est invincible, le Ciel le secourt et il est protégé par sa miséricorde" (DAO DE JING, chapitre 67).
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A tous les Veilleurs, cet appel urgent au combat du cœur et de la raison, de la persévérance et de la fermeté, de la douceur et de la patience. Et je dis à ceux d'entre vous qui seront là à SAINT-NAZAIRE : merci d'être là.
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Pour des raisons de départ en voyage, je publie ce billet ce soir, 21 août.
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