Le magazine Valeurs actuelles publie un interview de Nicolas BERNARD-BUSS(E), incarcéré honteusement et dans des conditions plus que questionnables pour avoir manifesté son opposition à la loi dite TAUBIRA. Il est intéressant de noter que le directeur de cette publication affirme être sur écoute et qu'un journaliste de son équipe voit lui aussi ses divers comptes Facebook et Twitter perturbés par une censure vigilante, dont l'un et l'autre attribuent la paternité à monsieur Manuel VALLS. D'abord les extraits de l'interview de Nicolas, puis un commentaire, et au passage un petit salut à madame Nathalie DUTARTRE qui semble s'être fait un honneur et un devoir d'avoir agi comme elle l'a fait : servilement et, disons le mot, bêtement (au sens de BERNANOS). J'ajoute que je salue avec une amitié non feinte mais légèrement ironique les lecteurs appointés par le pouvoir pour suivre les écrits de tous ceux qui ne pensent pas bien, dont les miens. Donc, voici l'extrait !
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"«Petit bourgeois,
qu'est-ce que tu fais là ? (...)Tu dois être un gros pervers, on va te défoncer
en prison», ont lancé des détenus à Nicolas-Bernard-Buss, dans le fourgon de police l'amenant à
la prison de Fleury-Mérogis, le 19 juin dernier. Unique opposant à la loi
Taubira à avoir été incarcéré, le sort de Nicolas, jeune militant
de 23 ans, devenu le symbole de la répression policière contre le collectif de
la Manif pour tous. L'opposant avait été condamné à deux
mois de prison ferme, avec mandat de dépôt, par le tribunal correctionnel de
Paris. Dans l'hebdomadaire Valeurs actuelles du 8 août, le militant
revient sur la peine qu'il a purgée du 19 juin au 9 juillet. Insultes, coups,
maltraitance, il décrit comment il est devenu un «objet», traité comme du
«bétail».
Tout est allé très
vite entre les deux jours qu'il passe en garde à vue à sa condamnation: «Je
n'ai pas le temps de réfléchir». L'épisode de la fouille intégrale semble
l'avoir traumatisé: «On me déshabille, les vêtements sont fouillés, les
coutures déchirées. À la première plainte, ce sont des coups, des insultes, des
brimades. (...) Trois heures plus tôt, je n'aurais jamais pensé voir la prison.
Je suis désormais le détenu numéro 404 247», explique-t-il. Il juge avoir subi
un traitement «dégradant, déshumanisant et profondément humiliant». Privé de
douche pendant plusieurs jours, il décrit l'état insalubre de sa cellule de
trois mètres carrés: «Il y a des excréments dans les coins, du vomi séché aux
murs, la paillasse est imbibée d'urine. Il me reste soixante-deux jours à
endurer, dans une position d'infinie faiblesse, libre de rien, privé de tout».
Pour tenir, son
«esprit développe une capacité de résistance. Je me sentais en danger, j'étais
maltraité dès qu'on me déplaçait, bousculé en toute occasion. Je me suis
interdit le désespoir et j'ai prié. Même déshumanisé, je n'ai pas craqué en
prison, ni depuis d'ailleurs. Mais ça va forcément finir par arriver.» L'enfer
des nuits avec les «bruits de la prison» est le plus dur pour le militant.
«C'est le plus violent. En permanence, des détenus sont en train de crier, de
taper, de pleurer -des sanglots épouvantables-, de se cogner la tête contre les
barreaux. J'entends des cris de démence, de folie, parfois des ricanements,
juste à côté. C'est nerveusement insupportable. Il y a de quoi devenir fou.» En
isolement total pendant trois semaines, il a seulement eu des contacts avec
l'aumônier, ses avocats et des députés. Voisin de cellule du braqueur Rédoine Faïd, il a pu
discuter avec lui par la fenêtre: «Si tu t'évades, prends-moi avec toi!», a-t-il
lancé à celui qui était parvenu à s'échapper de la prison de Sequedin en avril.
La mobilisation des
militants à l'extérieur lui «redonne un moral d'acier» et permet de rendre sa
vie en prison «moins éprouvante». Rien que les deux premiers jours, il reçoit
700 lettres de soutien. Alors que les surveillants n'ont pas le temps lire
l'intégralité de ces premiers courriers, plus de 1000 lettres lui sont
destinées le troisième jour. «Ce fut un réconfort immense», conclut-il."
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