dimanche 6 septembre 2015

06 septembre 2015. Nouvelles de la Résistance. Un évêque, un vrai, Mgr Dominique Rey. Premier billet du jour

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Je pille encore, pour ce premier billet du jour, un article publié sur le site du Boulevard Voltaire, plus exactement une interview de Mgr REY, par Charlotte d'ORNELLAS.

« Nous refusons d’être les otages de moralismes mondains et médiatiques »
Interview de Mgr REY, évêque de FREJUS et TOULON par Charlotte d’ORNELLAS.

"L’Église prône sans cesse le dialogue mais une partie de celle-ci le refuse avec le Front National… Vous avez choisi d’inviter Marion Maréchal le Pen à l’université d’été de l’observatoire sociopolitique de votre diocèse. Pourquoi ?
L’Eglise est « sacrement de l’unité du genre humain » (Concile Vatican II). Elle est donc un lieu de communion, et cette communion se fait autour du Christ et du message de vérité qui retentit dans son Eglise. Pour rassembler dans l’unité les « brebis dispersées », Jésus-Christ s’est adressé à tous dans sa vie publique, même à ses contradicteurs et à ses adversaires, même à ceux qui lui crachaient au visage. Nous n’allons pas commencer à faire l’inverse et attiser la culture du rejet et du déchet. Paul VI disait : « l’Église est en conversation avec le monde. »
L’Église dialogue avec tous, même avec ceux qui la rejettent, refusent ou déforment son message de salut. Il revient ensuite aux chrétiens d’opérer, au cœur de ce dialogue, un discernement évangélique pour retenir ce qui est conforme à l’enseignement du Christ, porter un regard critique, voire dénoncer ce qui contrevient à sa doctrine sociale. À la suite de nombreux sociologues, je constate une tendance profonde de notre société post-moderne à la fragmentation sociale, au repli narcissique et anxiogène sur soi, mais aussi à la polarisation médiatique par le prêt-à-penser qui entretient la radicalisation de certains groupes et promeut une lecture idéologique dialectique. On rejette ceux que l’on soupçonne de rejet ! Face à cette spirale clivante, l’Église promeut la rencontre avec tout homme, quelque soit sa race, son opinion. Mais accueillir et écouter ne sera jamais cautionner ou canoniser une position politique. Je note qu’à la table ronde de la Ste Baume, se trouvaient rassemblés dans un débat contradictoire Marion Maréchal le Pen (FN), Hervé Mariton (Les Républicains) et Simon Renucci (DVG), Arnaud Le Clere (Sens Commun) Les questions qui leur ont été adressées ont été sans concessions, (l’accueil de l’étranger, quelle conception du libéralisme et de l’Europe ?) Dans des échanges directs et sereins, les critiques n’ont pas manqué mais elles se sont exprimées dans un climat de respect mutuel sans tomber dans l’invective ou la diabolisation.
Dialoguer avec les autres partis ne semble pas poser problème, pourtant aucun n’est irréprochable du point de vue catholique ?
Beaucoup de principes d’humanité sont aujourd’hui maltraités. Je ne vois aucun parti politique qui soit en totale adéquation avec la doctrine sociale de l’Église. La Conférence des Evêques de France a dénoncé à plusieurs reprises certaines postures et thèses du Front National. On pourrait aussi relever l’incompatibilité de certaines positions de plusieurs partis politiques par rapport au Magistère de l’Église. Il est donc de notre devoir de nous adresser à toutes les sensibilités politiques sans nous transformer en moralistes pour décerner les bons points et les brevets de respectabilité. L’Église s’adresse à des gens qui ne pensent pas comme elle. Elle croit en la force de la Vérité qu’elle tient du Christ. Tous les médias utilisent les débats contradictoires pour éclairer l’opinion publique. L’université d’été a choisi cette procédure en permettant à des opinions divergentes de se confronter à partir des points non négociables de la pensée de l’Église que relevait en son temps Benoît XVI : respect de la vie humaine depuis sa conception jusqu’à sa mort naturelle ; protection de la famille « naturelle » ; liberté de conscience et d’expression de sa foi ; accueil du pauvre, de l’étranger et des personnes fragiles ; solidarité entre les hommes et entre les peuples ; valorisation du travail humain, sauvegarde de la planète…
N’était-il pas temps d’inviter à la table des discussions un parti plébiscité par un grand nombre de Français ?
Que l’on soit d’accord ou non avec le Front national, nous ne pouvons que prendre acte qu’il a bénéficié de beaucoup de suffrages de nos concitoyens (près de 40 % dans le Var). L’Église fait le choix d’écouter toutes les personnes, même celles qui ne se rallient pas à ses convictions. Le pape François nous invite à nous ouvrir aux périphéries existentielles. Les périphéries politiques en font partie. À titre personnel, je n’ai aucun problème à recevoir des élus de droite, du centre ou de gauche, d’extrême droite ou d’extrême-gauche et à dialoguer avec elles toutes ! On ne peut réduire l’invitation adressée à Mme Marion Maréchal le Pen à une promotion et à une labellisation du FN, même si certains médias ont voulu nous en convaincre. Plus l’Église s’ouvre au monde, plus elle est elle-même, mais dans cette ouverture vers l’universel, il nous faut refuser d’être les otages des moralismes mondains et des récupérations médiatiques qui nous enferment dans le politiquement correct et briment la liberté du dialogue. Plus largement, cette polémique questionne la manière dont on pense aujourd’hui le positionnement de l’Église par rapport à la vie politique et par rapport aux médias. Tel était le thème des universités de la Sainte Baume."
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Je précise que le Grand Séminaire du diocèse de FREJUS-TOULON est plein de candidats au sacerdoce, et que le diocèse compte un grand nombre de communautés nouvelles, apostoliques et caritatives. Il doit bien y avoir une raison.
Un autre évêque est en train de renouveler la vie de l'Eglise de BAYONNE, Mgr Marc AILLET. Ce sont là des pasteurs qui, quoiqu'en disent les médias, savent unir justice et charité (curieusement, cersont là les deux principes de la morale selon SCHOPENHAUER, athée convaincu !)


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