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Au lieu d’un château fort dressé au milieu des terres,
pensons plutôt à l’armée des étoiles jetée dans le ciel.
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VOILA
L’ÉVOLUTION INÉLUCTABLE DE L’ÉTAT.
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"Nouvelle
forme de la puissance qui engendre un nouvel espace de connaissance.
L’affirmation de l’État même lorsqu’elle n’est qu’en germe, dès lors qu’elle
s’appuie sur ce fondement, c’est l’affirmation d’un savoir possible de la constitution de la société par elle-même.
L’État est toujours secrètement athée. Il ne croit pas à l’œuvre divine. Il a
de bonnes raisons de ne croire qu’à la sienne. Et s’il s’empare de la religion,
c’est pour devoir finalement la détruire. Un jour il lui faudra l’abolir pour
vraiment s’établir. Ni Dieu, ni nature au-dessus de lui, rien dans les lois de
la société qu’il soit éternellement voué à respecter. Pas de limite à son droit
à changer. Omnipotent et productif, il fait voir partout l’artifice et la
marque d’une création dans la communauté humaine. Jusque dans le sujet
humain : pas d’arrêt de la fabrication sociale sur une intangible nature
psycho-anthropologique qui dicterait ses exigences à l’institution. L’homme de
l’État ce sera l’homme nouveau. Sous
l’effet de cette négation en marche de la nature, dans cet effacement de toute
transcendance autre que celle de l’État lui-même, surgit un nouveau mode
d’explication de la communauté politique. Le social en tant que tel devient
pensable. L’État s’imposant radicalement à la société, impose une autre pensée
du social."
In
Étienne
de La BOÉTIE.
Le
discours de la servitude volontaire. Texte établi par Pierre LÉONARD. Et
La
Boétie et la question du politique. Textes de Félicité de LAMENNAIS, Pierre
LEROUX, Auguste VERMOREL, Gustav LANDAUER, Simone WEIL et de Miguel ABENSOUR,
Marcel GAUCHET, Pierre CLASTRES et Claude LEFORT. (Petite Bibliothèque Payot
N°134.)
Payot
et Rivages, Paris, 2002.
Chapitre
Présentation de l’ouvrage par Miguel
ABENSOUR et Marcel GAUCHET, Page 40
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CONTREPOINT
D’UN ADMIRATEUR DE LÉO STRAUSS.
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"Léo STRAUSS (1899-1973) soutient que
la philosophie antique et médiévale, sous les espèces de ce qu’il appelle
« la philosophie politique classique », est généralement mieux à même
de nous guider, de nous permettre de penser et de faire face aux choix décisifs
de nos vies, que la philosophie moderne et contemporaine. Telle est l’opinion
qui semble être celle de cet auteur étrange et déroutant, opinion qu’il s’est
faite relativement tôt (dans les années trente du XXe siècle) et
qu’il a conservé et approfondie tout le reste de sa vie. C’est assurément là
une gageure, et cette opinion fait de lui le philosophe le plus singulier et le
plus déroutant de l’histoire de la philosophie moderne. Il est étrange en effet
de nier ce qui est tenu par tous les contemporains pour une évidence, à savoir
que la philosophie « évolue » et que « naturellement » la
philosophie d’aujourd’hui est adaptée à notre temps puisqu’elle en est issue.
Par ailleurs, s’il est vrai qu’il a existé jusqu’au XXe siècle des
partisans de la philosophie classique (en particulier le thomisme, mais où
est-il encore sérieusement enseigné ?), aucun ne s’est avancé masqué comme
STRAUSS derrière l’apparence d’un historien de la philosophie. Les partisans de
la philosophie classique se sont présentés au cours des Temps modernes comme
des défenseurs de l’ordre politique pré-démocratique (monarchiste, par exemple,
ainsi Joseph de MAISTRE) ; or STRAUSS ne cache pas son souci de défendre
la démocratie, en particulier la démocratie libérale moderne, contre la
tyrannie et en particulier contre la tyrannie communiste. On peut donc être
« démocrate » sans être « progressiste ».
In
Léo STRAUSS.
Nihilisme et politique. Traduit de
l’anglais et présenté par Olivier SEDEYN. ("Rivage poche/Petite
bibliothèque". N°460. Collection dirigée par Lidia BREDA.)
Payot et Rivages, Paris, 2004.
Texte de présentation (remarquable) d’Olivier
SEDEYN, page 7.
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COMMENTAIRE
PERSONNEL.
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Ma
foi, je dois dire que je me reconnais très bien dans cette analyse de SEDEYN
sur la philosophie, et sur les prétentions autoritaires, totalitaires,
inhumaines de l’État, illustrées magnifiquement par les événements actuels, dénoncées par ABENSOUR et GAUCHET. J’ai
étudié pendant un an, et avec une certaine ardeur, la philosophie thomiste.
Cette étude m’a mis du plomb dans la tête, permettez-moi de vous le dire. Pour
ce qui est de mon horreur de l’État, il n’y a rien de nouveau. Je ne cesse de
la dire depuis l’ouverture de ce Blog. Ce qui ne veut pas dire que je rejette l’ordre
politique. Je rejette le politique qui veut détruire tout ce qui ne plie pas
aux manigances du Prince, nie l’ordre de la nature, et fait passer le fric
(pudiquement appelé « économie ») avant l’homme. Je résume : je préfère obéir à Dieu qu'aux hommes. Je n'obéis à ces derniers que pour autant qu'ils servent le bien commun lequel ne se confond jamais avec celui d'une idéologie, d'un clan, ou de sociétés que je nommerai pas. C'est cela, me semble-t-il qui rentre dans le pari bénédictin : choisir de vivre d'une certaine façon, etiam in perilium.
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LIENS
ÉDIFIANTS.
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Chronique
des cinglés (suite, mais pas fin) !
Silence
étourdissant des médias !
Les
lunettes d’Alexandre ! Et tout et tout !
A
lire et à diffuser largement cette analyse parfaitement rationnelle et
factuelle.
et
compléter par la lecture de La Cause du Peuple.
Philippe
de VILLIERS parle de l’Europe macrono-libéro-mondialo-vendue, une Europe contre
les Nations.
Donnez
à une école du pari bénédictin !
http://www.ebse.fr/ (École hors contrat, qui
ouvre à ALOXE-CORTON).
Et
ma chère Eugénie BASTIÉ cite très pertinemment deux de mes auteurs préférés ! Merci à vous
Eugénie.
Est-ce le début de la fin ?
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