lundi 30 juillet 2018

Lundi 30 juillet. Nouvelles du pari bénédictin. L'inéluctable dérive de l'Etat ; le refus du parieur


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Au lieu d’un château fort dressé au milieu des terres, pensons plutôt à l’armée des étoiles jetée dans le ciel.
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VOILA L’ÉVOLUTION INÉLUCTABLE DE L’ÉTAT.
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"Nouvelle forme de la puissance qui engendre un nouvel espace de connaissance. L’affirmation de l’État même lorsqu’elle n’est qu’en germe, dès lors qu’elle s’appuie sur ce fondement, c’est l’affirmation d’un savoir possible de la constitution de la société par elle-même. L’État est toujours secrètement athée. Il ne croit pas à l’œuvre divine. Il a de bonnes raisons de ne croire qu’à la sienne. Et s’il s’empare de la religion, c’est pour devoir finalement la détruire. Un jour il lui faudra l’abolir pour vraiment s’établir. Ni Dieu, ni nature au-dessus de lui, rien dans les lois de la société qu’il soit éternellement voué à respecter. Pas de limite à son droit à changer. Omnipotent et productif, il fait voir partout l’artifice et la marque d’une création dans la communauté humaine. Jusque dans le sujet humain : pas d’arrêt de la fabrication sociale sur une intangible nature psycho-anthropologique qui dicterait ses exigences à l’institution. L’homme de l’État ce sera l’homme nouveau. Sous l’effet de cette négation en marche de la nature, dans cet effacement de toute transcendance autre que celle de l’État lui-même, surgit un nouveau mode d’explication de la communauté politique. Le social en tant que tel devient pensable. L’État s’imposant radicalement à la société, impose une autre pensée du social."
In
Étienne de La BOÉTIE.
Le discours de la servitude volontaire. Texte établi par Pierre LÉONARD. Et
La Boétie et la question du politique. Textes de Félicité de LAMENNAIS, Pierre LEROUX, Auguste VERMOREL, Gustav LANDAUER, Simone WEIL et de Miguel ABENSOUR, Marcel GAUCHET, Pierre CLASTRES et Claude LEFORT. (Petite Bibliothèque Payot N°134.)
Payot et Rivages, Paris, 2002.
Chapitre Présentation de l’ouvrage par Miguel ABENSOUR et Marcel GAUCHET, Page 40
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CONTREPOINT D’UN ADMIRATEUR DE LÉO STRAUSS.
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"Léo STRAUSS (1899-1973) soutient que la philosophie antique et médiévale, sous les espèces de ce qu’il appelle « la philosophie politique classique », est généralement mieux à même de nous guider, de nous permettre de penser et de faire face aux choix décisifs de nos vies, que la philosophie moderne et contemporaine. Telle est l’opinion qui semble être celle de cet auteur étrange et déroutant, opinion qu’il s’est faite relativement tôt (dans les années trente du XXe siècle) et qu’il a conservé et approfondie tout le reste de sa vie. C’est assurément là une gageure, et cette opinion fait de lui le philosophe le plus singulier et le plus déroutant de l’histoire de la philosophie moderne. Il est étrange en effet de nier ce qui est tenu par tous les contemporains pour une évidence, à savoir que la philosophie « évolue » et que « naturellement » la philosophie d’aujourd’hui est adaptée à notre temps puisqu’elle en est issue. Par ailleurs, s’il est vrai qu’il a existé jusqu’au XXe siècle des partisans de la philosophie classique (en particulier le thomisme, mais où est-il encore sérieusement enseigné ?), aucun ne s’est avancé masqué comme STRAUSS derrière l’apparence d’un historien de la philosophie. Les partisans de la philosophie classique se sont présentés au cours des Temps modernes comme des défenseurs de l’ordre politique pré-démocratique (monarchiste, par exemple, ainsi Joseph de MAISTRE) ; or STRAUSS ne cache pas son souci de défendre la démocratie, en particulier la démocratie libérale moderne, contre la tyrannie et en particulier contre la tyrannie communiste. On peut donc être « démocrate » sans être « progressiste ».
In
Léo STRAUSS.
Nihilisme et politique. Traduit de l’anglais et présenté par Olivier SEDEYN. ("Rivage poche/Petite bibliothèque". N°460. Collection dirigée par Lidia BREDA.)
Payot et Rivages, Paris, 2004.
Texte de présentation (remarquable) d’Olivier SEDEYN, page 7.
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COMMENTAIRE PERSONNEL.
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Ma foi, je dois dire que je me reconnais très bien dans cette analyse de SEDEYN sur la philosophie, et sur les prétentions autoritaires, totalitaires, inhumaines de l’État, illustrées magnifiquement par les événements actuels, dénoncées par ABENSOUR et GAUCHET. J’ai étudié pendant un an, et avec une certaine ardeur, la philosophie thomiste. Cette étude m’a mis du plomb dans la tête, permettez-moi de vous le dire. Pour ce qui est de mon horreur de l’État, il n’y a rien de nouveau. Je ne cesse de la dire depuis l’ouverture de ce Blog. Ce qui ne veut pas dire que je rejette l’ordre politique. Je rejette le politique qui veut détruire tout ce qui ne plie pas aux manigances du Prince, nie l’ordre de la nature, et fait passer le fric (pudiquement appelé « économie ») avant l’homme. Je résume : je préfère obéir à Dieu qu'aux hommes. Je n'obéis à ces derniers que pour autant qu'ils servent le bien commun lequel ne se confond jamais avec celui d'une idéologie, d'un clan, ou de sociétés que je nommerai pas. C'est cela, me semble-t-il qui rentre dans le pari bénédictin : choisir de vivre d'une certaine façon, etiam in perilium.
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LIENS ÉDIFIANTS.
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Chronique des cinglés (suite, mais pas fin) !


Silence étourdissant des médias !


Les lunettes d’Alexandre ! Et tout et tout !




A lire et à diffuser largement cette analyse parfaitement rationnelle et factuelle.


et compléter par la lecture de La Cause du Peuple.


Philippe de VILLIERS parle de l’Europe macrono-libéro-mondialo-vendue, une Europe contre les Nations.


Donnez à une école du pari bénédictin !

http://www.ebse.fr/ (École hors contrat, qui ouvre à ALOXE-CORTON).


Et ma chère Eugénie BASTIÉ cite très pertinemment deux de mes auteurs préférés ! Merci à vous Eugénie.




Est-ce le début de la fin ?

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