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Au lieu d’un château fort dressé au milieu des terres,
pensons plutôt à l’armée des étoiles jetée dans le ciel.
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MONTAIGNE
PARLE DU POUVOIR.
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"Si,
avons-nous beau monter sur des échasses, car sur des échasses encore faut-il
marcher de nos jambes. Et au plus élevé trône du monde, si ne sommes assis que
sur notre cul."
In
Michel
de MONTAIGNE.
Édition
présentée, établie et annotée par Pierre MICHEL. Préface d’ALAIN.
Tome
III, Livre troisième, chapitre XIII.
Le
Livre de Poche N°1397-1398.
Éditions
Gallimard, Paris, 1965. (Page 366.)
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CONTREPOINTS
DE Jean de La BRUYÈRE.
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"Que
faire d’Egésippe qui demande un
emploi ? Le mettra-t-on dans les finances, ou dans les troupes ? Cela
est indifférent, et il faut que ce soit l’intérêt seul qui en décide ; car
il est aussi capable de manier de l’argent, ou de dresser des comptes que de
porter les armes. ‘‘Il est propre à tout’’, disent ses amis, ce qui signifie
toujours qu’il n’a pas plus de talent pour une chose que pour une autre, ou en
d’autres termes, qu’il n’est propre à rien. Ainsi la plupart des hommes occupés
d’eux seuls dans leur jeunesse, corrompus par la paresse ou par le plaisir,
croient faussement dans un âge plus avancé qu’il leur suffit d’être inutiles ou
dans l’indigence, afin que la république soit engagée à les placer ou à les
secourir ; et ils profitent rarement de cette leçon si importante, que les
hommes devraient employer les premières années de leur vie à devenir tels par
leurs études et par leur travail que la république elle-même eût besoin de leur
industrie et de leurs lumières, qu’ils fussent comme une pièce nécessaire à
tout son édifice, et qu’elle se trouve portée par ses propres avantages à faire
leur fortune ou à l’embellir.
Nous
devons travailler à nous rendre très digne de quelque emploi : le reste ne
nous regarde point, c’est l’affaire des autres."
"La
fausse grandeur est farouche et inaccessible : comme elle sent son faible,
elle se cache ou du moins ne se montre pas de front, et ne se fait voir
qu’autant qu’il faut pour s’imposer et ne paraître point ce qu’elle est, je
veux dire une vraie petitesse. La véritable grandeur est libre, douce,
familière, populaire ; elle se laisse toucher et manier, elle ne perd rien
à être vue de près ; plus on la connaît, plus on l’admire. Elle se courbe
par bonté vers ses inférieurs, et revient sans effort dans son naturel ;
elle s’abandonne quelquefois, se néglige, se relâche de ses avantages, toujours
en pouvoir de les reprendre et de les faire valoir ; elle rit, joue et badine,
mais avec dignité ; on l’approche tout ensemble avec liberté et avec
retenue. Son caractère est noble et facile, inspire le respect et la confiance,
et fait que les princes nous paraissent grands et très grands, sans nous faire
sentir que nous sommes petits."
In
Jean de La BRUYÈRE.
Les caractères. Présenté par Marcel
JOUHANDEAU.
Le Livre de Poche, Classique, N°1478-1479.
Éditions Gallimard et Librairie Générale
Française (pour le copyright), Paris, 1965. (N°10 et N°41, du chapitre Du mérite personnel. (Pages 50 et 62.)
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COMMENTAIRES QUI SE SUFFISENT À EUX-MÊMES.
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"Vous le savez: ceux que l'on regarde comme chefs des
nations les commandent en maîtres; les grands leur font sentir leur pouvoir.
Parmi vous, il ne doit pas en être ainsi. Celui qui veut devenir grand parmi
vous sera votre serviteur. Celui qui veut être parmi vous le premier sera
l'esclave de tous." (Marc
10, 42-44).
Il
vous revient, chers lecteurs, de réfléchir à ces citations, et de voir à quoi,
et à qui elles nous renvoient… Et, en tant que parieur bénédictin, faire profit de cet enseignement.
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LIENS
ILLUSTRATIFS DES CITATIONS.
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Jupiter
assume et provoque.
Et
il contre-attaque (paraît-il).
Et
assure sa sécurité.
Par
tous les moyens !
Illustration
des Caractères, N°41 du chapitre : Du mérite personnel.
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