mardi 24 avril 2007

Il paraît que je suis violent

Un lecteur me reproche, dans un commentaire de mon texte sur "Nature et culture", d'être d'une rare violence dans ma propension à stigmatiser. Il me semblait pourtant avoir dit, de manière nuancée, qu'il fallait faire la différence entre les personnes et leurs actes. Mais peut-être n'ai-je pas été assez clair.
Je n'ai, quant à moi, rien à reprocher à ce lecteur. Bien entendu, je ne suis pas du tout d'accord avec lui. Mais il suffit d'analyser son vocabulaire pour voir combien il attribue aux autres les qualités qui nourrissent sa plume. Et c'est bien de cela dont nous souffrons. Sera-t-il possible un jour, en France, d'exprimer des opinions politiques divergentes sans tomber dans l'invective et le jugement a priori, et de les soumettre A DES CRITIQUES ARGUMENTEES EN RAISON ? Dans son célèbre ouvrage sur l'éthique de la communication, HABERMAS explique que pour dialoguer, il faut s'accorder d'abord et autant qu'il est possible sur le sens des mots, faire le crédit de la bonne foi à son interlocuteur, ne pas l'interrompre quand il exprime sa pensée, etc. Où allons-nous si nous suspectons la sincérité de nos adversaires politiques ?
Ce même lecteur m'a classé, un peu rapidement, dans la catégorie des "gens de droite", vous savez, de "ces gens du château" si aimablement évoqués par monsieur MAUROY. Après tout, pourquoi pas. Si être de droite, c'est s'intéresser d'abord aux faits, les rapporter avec autant de fidélité qu'il est possible, ne pas leur appliquer a priori une grille d'analyse qui les fasse rentrer de force dans nos schémas mentaux, alors oui je suis de droite. Mais alors il faut ranger beaucoup de scientifiques dans cette classe d'attardés mentaux que sont les chercheurs de vérité objective. Je ne suis pas bien sûr que ce soit vraiment le cas.
Je proposerais donc volontiers à mon contradicteur de répondre systématiquement à chacun de mes blogs, de la manière qui lui convient, et de laisser au lecteur le soin de choisir ce qui lui semble correspondre au réel.

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