vendredi 13 avril 2007

Intellectuels et politique

J'en ai par dessus la tête d'être manipulé par des informateurs de tous poils déconnectés de la réalité, et farcis d'idéologie. Voilà pourquoi je m'efforcerai, tous les jours si possible, de commenter l'actualité d'une part, et de discuter de choses plus profondes et plus constantes, de l'autre, pour contrebalancer, à ma modeste mesure, leur irresponsabilité.
Non à la pensée unique !
Je vais commencer par une citation tiré d'un livre dont je recommande absolument la lecture à toute personne de bonne volonté soucieuse de penser en vérité et d'agir en vue d'un bien.
"La démocratie moderne n'existe pas. Ce qui existe dans le pur décor théatral des démocraties, ce sont les minorités dirigeantes qui conquièrent l'ETAT VACANT et en occupent les postes de commande, soit directement soit par personnes interposées. Ces minorités qui détiennent les leviers de l'état démocratique ne peuvent agir QU'EN FAISANT COMME SI LA DEMOCRATIE EXISTAIT, sincèrement ou non, le sachant ou ne le sachant pas. Elles ne peuvent gouverner les citoyens qu'en les trompant et en les persuadant qu'ils détiennent tous les pouvoirs alors qu'ils sont privés du pouvoir essentiel de décision et de direction qu'ils possèdent verbalement et qui détermine tous les autres. Leur bonne ou mauvaise foi, encore un coup, n'a rien à voir en l'espèce. En aucune période de l'histoire, le citoyen n'a été plus démuni de pouvoir réel que dans la démocratie moderne. Et cependant tout se dit comme s'il était roi, et tout se passe alors qu'il est soliveau."
"On s'étonne parfois que la plupart des "intellectuels" soient "de gauche" et enclins à tout pardonner au communisme, on se demande souvent pourquoi les grands centres d'information : agences de presse, journaux, actualités cinématographiques, radio, télévision, université, centres de recherche, etc., sont truffés de révolutionnaires, de prosélytes de la subversion, ou d'aimables "libéraux" qui se prêtent en soufriant au rôle de fourriers du nihilisme. Le contraire serait surprenant. Malgré les exceptions, qui ne sont pas tellement nombreuses, et qui sont dues au hasard et à la nécessité de la lutte, tous ces centres sont peuplés de gens qui répugnent à la condition humaine et veulent en bouleverser les assises [...] parce qu'ils sont aussi loin que possible de la vie quotidienne des hommes, parce qu'ils sont les moyens d'expression d'un régime dont les membres, à des degrés divers, aujourd'hui au plus bas, sont presque tous amputés de leur relation fondamentale à la réalité et au principe de réalité. Le milieu de "l'information" est aussi éloigné que possible des milieux naturels ou s'écoule la vraie vie des hommes, où il ne se passe rien de "nouveau" que l'incessant renouvellement de la vie, où les finalités maîtresses de l'existence humaine se déploient paisiblement comme le cours des rivières et des fleuves vers l'Océan. [...] Les milieux d'information sont les salons de la démocratie où des êtres anonymes qui grouillent dans le régime se révèlent comme les microbes et les virus sous le microscope."
In
Marcel DE CORTE.
L'intelligence en péril de mort.
Editions du Club de la Culture Française, Paris, 1969.
Evidemment, avec cet amer constat, on ne fait pas bouger les choses. Mais l'auteur le veut ainsi : avant de faire, de construire, d'agir, il est nécessaire de penser et de penser d'une manière qui ne soit pas déconnectée du réel. Je partage ce point de vue.
Quelques remarques complémentaires. J'émets les plus grandes réserves sur les compétences politiques d'un candidat qui brigue la magistrature suprême, désire donc être le chef des armées, et qui croit qu'il suffit d'un sous-marin atomique pour assurer la dissuasion, c'est à dire la protection du territoire national contre toute attaque ennemie. Je ne juge pas du bien fondé de la dissuasion. Je dis que pour l'instant c'est notre doctrine de défense. Le candidat ne l'a pas remise en cause. Une telle ignorance est abyssale et dangereuse. J'ajoute que le même candidat vient de remplacer l'argumentation par l'injure envers un de ses compétiteurs. C'est tout simplement indigne de la fonction prétendue.
Rassurez-vous. Les autres candidats auront leur lot.
Politis-Philippe

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