Le colibacille, ce vulgaire microbe qui vit dans nos intestins, possède des gènes qui lui permettent d'utiliser le lactose comme aliment. Mais ces gènes ne manifestent leur présence (par la production, notamment de bêta-glactosidase et de bêta-galactoside perméase) que si du lactose est présent dans l'environnement.
Ainsi en va-t-il de l'être humain. Notre lactose à nous, c'est l'environnemen, non seulement matériel, mais aussi spirituel et relationnel. Voici un exemple. Nous avons dans notre cerveau une enzyme qui peut exister sous deux formes : l'une est dite courte, et l'autre longue. Il est parfaitement établi que les individus qui possèdent la forme courte, quand ils sont placés dans un environnement peu chaleureux et permissif, ne contrôlent pas leurs émotions comme ceux qui expriment la forme longue. Mais pour que ce moindre contrôle s'exprime, il faut cet environnement fâcheux.
Nous devons conclure que les comportements humains sont (au moins) le produit de l'interaction d'un patrimoine génétique avec un environnement et notamment, d'un environnement relationnel, affectif, culturel et moral.
Condamner d'un coup de langue et de revers de menton les propos - imprudents, et pas assez nuancés - d'un ancien ministre sur le déterminisme génétique des tendances pédophiles ou suicidaires témoigne d'une ignorance crasse, et me paraît tout aussi imprudent. Cela revient à imputer à l'environnement, et notamment à la culture et à la société ces comportements "déviants", c'est ne pas reconnaître en l'homme ce qui fait son éminente dignité (son libre arbitre) et lui ôter toute la responsabilité de ses actes (comme du reste le "tout génétique"). C'est aussi et surtout ne pas accepter que la culture et les systèmes de valeurs dominants ont une importance déterminante dans les choix éthiques et moraux des sujets. C'est aussi nier que le sujet n'est pas tout puissant et qu'il n'agit que dans les limites étroites de ce que la nature lui a donné. Bref, c'est ne pas reconnaître que l'homme est un sujet social.
Voilà pourquoi la loi qui condamne l'homophobie est une ânerie. Car de deux choses l'une : ou bien l'homosexualité est génétiquement déterminée (ce qu'un chercheur américain homosexuel a tenté en vain de démontrer), ou bien elle est une tendance culturelle. Dans le premier cas, il n'y a rien a condamner, dans le second, la condamnation comme la promotion de l'homosexualité relève de la culture et donc de la libre discussion. La vérité est sans doute entre les deux. Prudence, prudence, dans tous les cas.
Je terminerai en disant qu'il ne faut jamais enfermer un être humain dans ses paroles ou dans ses actes. Condamner ceux-ci sans juger celui-là, voilà l'exercice délicat auquel nous convie une saine anthropologie.
Politis-Philippe.
2 commentaires:
Il n'y a pas de pire aveugle que celui qui ne veut voir...
un exemple ... et il y en a tant d'autres... :
http://www.youtube.com/watch?v=xR7pHvh-y5A
Les propos violents ,et les attaques envers des parties entières de la population, ont été les outils préférés de l'équipe et du candidat sortant M. Sarkozy.
Non pas pour faire venir à eux les électeurs du Front National.. mais pour les rejoindre et s'installer dans leurs idées.
Et tout d'un coup lors d'une soirée, certainement sur les conseils d'un communiquant (un de ceux qui remplace les idées politiques par des effets de manches ...) les loups se transforment en agneaux ... avec à leurs cotés comme chien de berger, le repris de Justice Bernard Tapie (plateau de France 2)qui n'a de cesse d'aboyer, de s'agiter... d'incriminer... un comble !
Mais a bien y regarder, il y a une violence dans votre capacité de stigmatiser et de vous ériger en enseignant de la moralité politique. Il y'a une violence dans les propos de ceux qui accusent leurs adversaires d'être des malhonnetes, des mal polis... et qui avec la même violence s'approprient des virgintés nouvelles et une probité sans failles.
Essayez de voir, de regarder... d'entendre au-delà de vos certitudes... trop faciles!
Cher Golfi,
J'ai enseigné pendant 35 ans la bactériologie générale et la virologie à l'Université Louis Pasteur de Strasbourg. Pour ce qui est du colibacille, je crois pouvoir dire que je connais la question.
J'ai l'honneur de fort bien connaître l'un des plus grands neurobiologistes français, mondialement connu pour ses travaux sur l'agression ; c'est de lui que je tiens les données portant sur les enzymes cérébrales.
Par conséquent, ce que j'avance me paraît sinon exact, du moins scientifiquement fondé.
Voilà pour ce qui est du message sur Nature et culture.
Je ne vois pas bien en quoi la liberté que je prends de donner mon avis personnel est l'expression d'une violence inouïe. C'est dans votre façon d'argumenter qu'il y a de la violence, et une montagne de préjugés contre ceux qui ne pensent pas comme vous. Vous me jugez, cher Golfi, et c'est votre droit. J'ai personnellemenbt écrit exactement le contraire de ce dont vous m'accusez : il me semble possible de juger des actes, sans juger des hommes. Je ne sais pas si vous voyez la nuance.
Amicalement.
Politis-philippe
PS : je ne vois pas beaucoup de diférences entre les idées de monsieur LE PEN qui ne cesse d'ostraciser les immigrés, et madame LAUILLIER ou monsieur BESANCENOT qui ne cessent d'ostraciser "les riches" (ceux qui ne pensent pas comme eux et ne revent pas du grand soir)
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