jeudi 26 avril 2007

Solutions concrètes (bis)

Monsieur NIHOUS, candidat malheureux à la présidence de la république, a défendu avec talent la cause de la ruralité. Il a raison. Hormis quelques régions à forte concentration urbaine ou très touristiques, la Fance est un désert. Je m'en suis aperçu, il y a une vingtaine d'année, lorsque je l'ai traversée à pieds de Paray-le-Monial à Ussel, ou, depuis des lustres, pendant des vacances passées dans ces régions superbes que sont le Rouergue, l'Auvergne, le Quercy ou les zones de moyenne montagne.
Il me semble qu'il y a des solutions concrètes qui permettraient d'enrayer cette désertification navrante. Supposons que quelques communes, regroupant un nombre significatif d'habitants (2500 au minimum) décident de s'associer pour attirer des professionnels de proximité (de préférence des familles, mais non obligatoirement). Il suffit de mettre à leur disposition un local commercial et un logement refait à neuf, au moyen d'un bail emphytéotique. On ne fait rien sans visibilité, sans inscription dans la durée. On peut imaginer que le bail soit donné à titre gracieux pour une dizaine d'années, et qu'ensuite, le prix du loyer soit modique. Le contrat d'association intercommunal est du type gagnant-gagnant si plusieurs professionnels sont attirés et répartis dans les diverses communes contractantes : une épicerie-mercerie-quincaillerie-dépôt de gaz, un garage et une pompe à essence (il faut alors que l'essence soit au même prix que dans les hypermarchés : cela est tout à fait possible si les grossistes en carburant bénéficient de bonus d'impôts ou de taxes pour les livraisons à ces professionnels particuliers), un électricien-plombier-sanitariste (il en existe), un café-cybercafé-dépôt de poste, etc. Pour que ces professionnels ne soient pas des assistés, ils doivent accepter de prendre des risques, notamment en empruntant à des taux préférentiels, les emprunts étant garantis soit par le conseil général, soit par le conseil régional. Il faut aussi qu'un revenu minimum leur soit assuré lors des cinq premières années d'exercice par les communes.
Supposons maintenant que trois ou quatre familles de deux ou trois enfants soient ainsi fixées dans ces zones : plus d'enfants, moins de fermeture de classes. Plus de proximité, moins de déplacements en voiture pour les habitants, et moins de pollution. Plus de services, moins d'exil. Des emplois, de la vie et en plus une nouvelle sociabilité. Bien entendu, les communes qui s'associeraient de la sorte seraient plus aidées par la puissance publique (notamment les collectivités territoriales) que celles qui préfèreraient se rencagnarder sur elles-mêmes.
Pourquoi une telle solution, adoptée par certaines communes, n'est-elle pas envisagée plus généralement ? Pour une raison très simple : la modernité a besoin de salariés, pas d'hommes et de femmes libres. Il lui faut des moutons uniformisés pour écouler ses produits fabriqués en masse et souvent inutiles. Et il faut avoir le courage de le dire, c'est une nécessité du capitalisme, lui-même conséquence du progrès technique. Et il faut aussi avoir le courage de dire que le socialisme et son avatar tyrannique, le communisme, ont prospéré avec le développement d'un salariat de misère.
Ainsi, voilà une autre proposition concrète (outre celle que j'ai déjà faite en m'inspirant d'Henri HUDE et qui consisterait à exiger des actionnaires qu'ils détiennent leurs actions au moins pendant le laps de temps séparant deux assemblées générales de la société dont ils sont les propriétaires partiels, ou alors qu'ils soient très fortement imposés s'ils ne respectent pas ces délais. Ainsi pas de spéculation boursière possible). On ne peut pas servir deux maîtres : l'argent et l'homme dont la perfection, pour moi, est Jésus.

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