vendredi 10 septembre 2010

A mes amis enseignants

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Vous avez massivement fait la grève pour protester contre la suppression de postes (ce qui me paraît contestable) et contre cette mesure parfaitement idiote qui consiste à priver nos enfants et nos adolescents de la connaissance approfondie de leur histoire nationale, pour les ouvrir prétendument à d'autres histoires, ce qui est très bien et que je soujtiens. Je persiste à croire qu'il eût été de beaucoup préférable d'instaurer une discipline particulière, intitulée par exemple "Histoires et cultures du monde".
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Nombre d'entre vous se réclament de la "gauche", et défendent les valeurs de la république et la laïcité. Mais puisque vous aimez l'histoire, je voudrais vous rappeler - en relisant TAINE et notamment la troisième partie de son magistral ouvrage Les origine des la France contemporaine, en son livre sixième, chapitre III, section V - comment il a fallu violer les consciences et obliger les parents qui ne pouvaient payer les frais d'écolage des écoles libre (bien que des milliers de donateurs, en des dizaines de villes et villages aient contribué à ce que celles-ci accueillent les enfants et les adolescents dans des conditions financières acceptables) à subir la pression des intolérants au pouvoir.
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TAINE nous apprend que, dès l'instauration de l'école laïque, gratuite et obligatoire, l'état jacobin et anticatholique a investi 531 millions de francs or dans le lancement d'un pseudo-journal (dont je vous donnerai le titre dans quelques instants ; en fait c'est une image), l'a entretenu à raison de 131 millions de francs annuels), a imposé à 6 millions d'enfants d'être abonné à ce journal, de le lire tous les jours, dimanche exceptés, et de le lire six heures par jour. La gazette dont parle TAINE, en utilisant un titre symbolique pour la désigner c'est, on l'aura compris, le Journal laïque, obligatoire et gratuit pour les enfants de six à treize ans. TAINE veut dire par là que cette école n'était, n'est et ne sera jamais que le porte-voix d'une idéologie que 20 % des parents français, à l'époque de l'instauration de cette école, comme aujourd'hui, persistent à bouder.
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"Par ces 115.000 agents [nombre des instituteurs à l'époque], représentants et porte-voix, la Raison laïque qui siège à PARIS, parle jusque dans les moindres et plus lointains villages ; c'est la raison telle que nos gouvernants la définissent, avec le tour, les limitations et les préjugés dont ils ont besoin, petite-fille myope et domestiquée de l'autre, la formidable, l'aïeule brutale et forcenée qui, en 1793 et 1794, trône sous le même nom et à la même place. Avec moins de violence et de maladresse, mais en vertu du même instinct et avec le même parti pris, celle-ci exerce la même propagande ; elle aussi, veut s'emparer des générations nouvelles, et, par ses programmes, ses manuels, ses esquisses et ses résumés de l'Ancien Régime, de la Révolution et de l'Empire, par ses aperçus des choses récentes ou contemporaines, par ses formules et ses suggestions à l'endroit des choses morales, sociales et politiques, c'est elle-même, elle seule, qu'elle prêche et qu'elle glorifie."
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L'analyse est d'une pertinence éblouissante. Vous avez raison, chers collègues, de résister à des changements de programme qui n'ont d'autres buts que de nous faire avaler la disparition de la patrie, et l'abolition du sentiment patriotique. La France et les grandeurs et petitesses des Louis XIV et des Napoléon Ier, méritent mieux que ce coup de balai dédaigneux, à condition toutefois de ne pas mentir et de nous rappeler, par exemple, que Napoléon BONAPARTE a donné l'exemple du plus parfait totalitarisme en déclarant le 11 mars 1806 devant le Conseil d'Etat : "Dans l'établissement d'un corps enseignant, mon but est d'avoir un moyen de diriger les opinions politiques et morales". Voilà qui est fait, et bien fait ! Ne tombez pas dans le panneau. Restez libres et intellectuellement probes. Et surtout, informez-vous.
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PS : J'expliquerai un peu plus tard à mon ami Louis, pourquoi on a eu raison de marteler le nom de ce tyran sur la mire du Sud que chacun peut admirer dans le Parc Montsouris, côté du boulevard Jourdan, partie Ouest. Je lui expliquerai aussi pourquoi JAURES détestait TAINE qui était sa mauvaise conscience et qu'il n'a pas pu éviter d'évoquer dans son célèbre discours sur l'école laïque. J'ajouterai, en guise de préliminaire, que croire en Dieu ou ne pas y croire, dans tous les cas, c'est une croyance.
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3 commentaires:

tippel a dit…

Le nom de ce "tyran", n'est-il pas Louis XIV ?

potomac a dit…

Monsieur Poindron
Il m'a fallu remonter trés en arrière pour lire ce que disait Olibrius. Alors, on peut être d'accord ou pas; mais pourquoi votre "ami" tippel éprouve-t-il le besoin de vous protéger à deux reprises en prenant comme référence olibrius et consort.
Vu ce que je lis de vous, même si je ne suis pas toujours d'accord, et même si cela parait souvent trop intelectuel pour moi, je ne pense pas que vous refusez la contestation. Alors mon vieux tippel, couché!!! Arréter d'aboyer pour le compte d'autrui..qui ne vous le demande pas.
Monsieur Poindron, connaissez-vous Bernard Friot? C'est un bon écrivain de livres pour la jeunesse. mais il a sorti en 2 ans (?) deux livres, le premier: Et la cotisation sociale créera l'emploi; le second, dernièrement: l'enjeu des retraites.
Faites moi le plaisir de lire notamment ce dernier livre pour que je puisse connaître votre sentiment... c'est d'ailleurs ouvert aussi à tous vos lecteurs.
Merci d'avance.

Philippe POINDRON a dit…

A mes lecteurs,

(a) Non Louix XIV n'était pas un tyran et je donnerai bientôt de nombreux exemples - j'en ai déjà donnés d'ailleurs - quiu montreront comment la loi non écrite du Royaume venait limityer son pouvoir que le mensonge d'Etat persioste à déclarer absolu.

(b)Je vais lire Bernard FRIOT et je donnerai mon avis.

(c) Il m'afflu un certain temps pour déviner qui était Olibrius. C'est un ami très cher. Je l'avais soupçonné, mais sa femme m'avait démenti, car elle ignorait qu'il eût pris ce pseudonyme. Je le supplie de réintervenir.

(d) J'accepte toutes les contestations pourvu qu'elles soient courtoises et argumentées.
La preuve en est - je parle ici pour POTOMAC - que j'ai pris très au sérieux ses remarqudes.

A tous amitiés.