Un de mes lecteurs me presse de donner un avis sur les résultats du référendum qui a eu lieu en TURQUIE le 13 septembre de cette année. Pour dire les choses comme je les sens, je n'ai pas de compétences particulières pour donner un avis motivé. Mais je me suis quand même renseigné.
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Le référendum a été soumis au suffrage des 50 millions de votants que compte la TURQUIE. Il a été proposé par le Premier Ministre Recip Tayyik ERDOGAN, leader du parti islamo-conservateur au pouvoir. Il visait à permettre le jugement de militaires, auteurs de coups d'Etat ou de tentative de coups d'Etat, devant des juridictions ordinaires, d'une part, et à changer le mode de désignation des juges à la Cour Constitutionnelle, de l'autre. Il a été approuvé par 58 % des votants. Ainsi se trouve modifiée la constitution de 1980, promulguée après un coup d'état militaire qui a fait de très nombreuses victimes. Le parti kurde avait appelé à l'abstention. Ce résultat est un grave échec pour monsieur Kemal KILICDAROGLU, le leader du parti kémaliste, parti attaché à la laïcité telle qu'elle a été instaurée par Kemal ATATÜRK après la première mondiale.
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Les défenseurs traditionnels de la laïcité turque sont les militaires et les juges, et l'opposition kémalistes voit dans l'initiative de monsieur ERDOGAN une tentative de ré-islamiser le régime. D'après ce que j'ai lu, il semble que les modifications proposées n'aient aucun caractère confessionnel. Elles ont été saluées (inconsidérément selon moi) par plusieurs membres de la Commission Européenne qui, à la remorque des Etats-Unis, désirent voir la TURQUIE adhérer à l'Union, (malgré les réticences de madame MERCKEL et le refus affiché du Président SARKOZY), et voient dans ces modifications un pas important vers la démocratie.
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Il ne faut pas accepter la rentrée de la TURQUIE dans l'Union Européenne. La TURQUIE est une grande puissance asiatique, peuplée de quelque 70 à 75 millions d'habitants. Et la possession d'un confetti territorial sur la rive européenne du BOSPHORE ne saurait effacer ces deux réalités, l'une géographique, l'autre démographique. La TURQUIE jouxte l'IRAN, l'IRAK et la SYRIE. Il lui est impossible de surveiller les frontières qui la séparent de ces pays. La faire rentrer dans l'Union augmenterait encore la perméabilité de ces fragiles barrières et donneraient licence à de nombreux esprits malintentionnés pour rentrer en Europe afin d'y exercer leur trafics (drogues, notamment) ou leurs attentats. Par ailleurs, le poids démographique de la TURQUIE lui donnerait dans les instances exécutives de l'Union, une influence sans aucun rapport avec son importance économique et politique. Enfin, intégrer dans l'Europe une population musulmane de cette importance reviendrait à bouleverser un équilibre culturel et religieux déjà bien fragile.
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De plus, il faut savoir que l'on parle des langues turques, relativement intercompréhensibles, de la Mer EGEE à l'Océan Pacifique. Rien ne dit qu'un homme politique intelligent et ambitieux ne parvienne à fédérer ces nations turcophones d'Asie centrale et extrême-orientale, et à les incorporer dans une Union Européenne dont la TURQUIE serait devenue membre.
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Le projet intégrationniste est d'une rare folie et je doute que les Grecs, chassés de l'antique IONIE par les Turcs, ou les Arméniens, massacrés en 1915, goûtent une telle intégration.
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Voilà, cher POTOMAC, ce que je peux dire, mais encore une fois sans aucune compétence particulière, seulement une intuition.
1 commentaire:
Nous sommes globalement d'accord. Autant je souhaite que l'Europe devienne quelques chose comme les Etats-Unis d'Europe autant je revendique le refus à la Turquie d'entrer dans cette Europe: ce serait le ver dans le fruit. Il est clair que le gouvernement actuel n'ose pas trop aller plus loin dans l'islalisme (encore que l'épouse du premier ministre ne se déplace que voilée) à cause des sanctions eventuelles. N'empêche que les militaires et les juges (dans la plus parfaite illégalité of course) étaient les seuls remparts aux dangers potentiels déjà exportés en France.
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