Chère Charlotte,
Nous nous sommes vus hier soir, et tu m'as donné à entendre que ça devenait lassant, ces billets consacrés à la loi TAUBIRA. En réalité, tous portent comme premier titre, certes : "Nouvelles de la Résistance" mais tous ne portent pas sur la critique de cette loi. Je vais m'efforcer d'expliquer les raisons de mon obstination à défendre ce que je crois juste et fondé en raison.
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Je lutte, sans me faire d'illusion, et à la mesure de mes moyens, ma plume et mes lectures (et Dieu sait si je lis !), contre une civilisation aliénante dont les plus éminents défenseurs sont nos actuels gouvernants. De quoi s'agit-il :
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Nous vivons dans une civilisation dans laquelle il semble que les nouveautés techniques tiennent lieu de réflexion, de pensée et de sens. Or (et Jacques ELLUL l'a très bien montré dans son ouvrage De la Révolution aux révoltes) (cf. "S'il y a 'problème' du technicien ce n'est pas parce qu'il devient une classe révolutionnaire mais parce qu'il détient les pouvoirs effectifs et qu'il progresse non par sa vertu ou sa prise de conscience mais porté par la croissance technique, et qu'il ECARTE LES AUTRES PARTICIPANTS etc.") Le sens de la vie est confisqué par ces élites techniciennes (qu'elles soient politiques, scientifiques ou industrielles) qui savent et qui pensent pour nous, nous abreuvent de normes, de traçabilité, de transparence, de savoir technique, de I-phone, de 3-G, de 4-G, de jeux vidéos, mais n'ont aucune idée de la légitimation du politique laquelle consiste à conduire tout homme à la fin qui lui est due. Du moment que c'est possible, c'est bon ! Or s'il est des nouveautés techniques qui sont des progrès, il en est d'autres qui ne le sont pas. C'est tout le problème du discernement.
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C'est ainsi que nous avons cette loi inique, mais aussi la loi concernant la recherche sur l'embryon humain, sur l'euthanasie, sur la prétendue morale laïque ou la proposition de loi sur la "stérilité sociale", laquelle entend promouvoir PMA et GPA pour permettre aux paires homosexuelles d'avoir des enfants. En somme les nouveautés techniques tiennent lieu de morale. Elles sont promues dans un seul but : faire tourner les très grosses industries internationales, lesquelles ne se soucient que d'une chose, engranger des bénéfices, par tous les moyens. Pour y arriver, il est nécessaire de standardiser les comportements et les désirs, et de gommer les différences de sexe, de peuples, de races, de religion. De sexe par la théorie du gender, de peuples, par une immigration incontrôlée et complaisante, des races par la négation des différences culturelles (lesquelles n'induisent aucune hiérarchie de qualité : la culture asiatique n'est pas la culture européenne ou africaine, c'est tout. Alors on essaye de nous entuber du Justin BIEBER ou je ne sais quel chanteur coréen lesquels reprennent les canons esthétiques marchands des grandes boîtes internationales de production), de religion par l'effacement (surtout en France) de toutes références chrétiennes. Mais comme le pétrole est important pour faire tourner les industries du CAC 40, on ménage les pays musulmans arabes qui en sont les principaux producteurs.
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En somme c'est toute une histoire, un ensemble de tradition, une culture qui sont en train d'être niés par nos gouvernants. Ils ne sont pas les seuls responsables. Ils sont simplement à la traîne des Etats-Unis, lesquels sont aux mains de la finance. Or il est avéré que les différences entre les hommes, leur maintien et leur expression sont des facteurs de paix, et que l'instauration de standard de comportement, de richesse, de culture engendre la violence. La rivalité mimétique est fondée sur le désir du désir de celui qui nous ressemble (cf. René GIRARD).
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Si tu veux bien lire attentivement mes billets, tu verras que c'est cette lutte contre l'uniformité et ce combat pour la personne (et non pour l'individu) qui en guident l'esprit. Cela suppose de regarder les choses bien en face, de les nommer, de les juger. Je reviendrai dans un prochain billet sur un petit texte de Marcel GAUCHET qui parle des sources de la morale.
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Je ne veux pas te lasser, très chère Charlotte. Nous aurons l'occasion de revoir cet aspect de la vie si nous arrivons à organiser les cours de philosophie dont je t'ai déjà parlé. A bientôt. Et avec mon amitié et mon affection.
Philippe
1 commentaire:
Pour une question qui vient de la nuit , la réponse a été lumineuse.
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