vendredi 5 février 2016

05 février 2016. Nouvelles de la Résistance. L'autoboursouflatif, encore un nouveau mode verbal

-
Ce n'est pas l'ignorance qui nous empêche de devenir vrai, c'est la lâcheté.
-
1. La citation du jour.
-
"Ce qui définit essentiellement le régime totalitaire, c’est l’idéologie au pouvoir. Elle en gouverne les gouvernants eux-mêmes. Ses plus éminents représentants n’en sont encore que des pions. Ils sont d’ailleurs broyés tour à tour par sa machinerie, l’échec devant peser sur tel ou tel et non sur une erreur de la Doctrine. Hannah ARENDT affirme en conséquence que le militant convaincu ne lui est pas nécessaire. Celui-ci serait même un être dangereux, susceptible de retournement. Comme il intériorise l’idéologie, il finit par la penser et risque d’en percevoir les failles. Plus convenable est celui qui la laisse faire, la dénigre un peu au besoin, mais ne lui reconnaît aucune réalité qui puisse lui faire face : « le sujet idéal du règne totalitaire n’est ni le nazi convaincu ni le communiste convaincu, mais l’homme pour qui la distinction entre fait et fiction (i.e. la réalité de l’expérience) et la distinction entre vrai et faux (i..e. les règles de la pensée) n’existent plus. »"
In
Fabrice HADJADJ.
La profondeur des sexes. Pour une mystique de la chair. (Collection "Les dieux, [et] les hommes")
Éditions du Seuil, Paris, 2008.
-
2. Commentaires.
-
Le texte est d’une limpidité extrême dans le cas du socialisme (mais pas seulement). Le socialisme des apparatchiks (qui n’a rien à voir avec le socialisme populaire, souvent naïf, mais toujours respectable) est l’incarnation nationale d’une idéologie mortifère qui tient fermement le pouvoir, y compris par le mensonge, la désinformation et la calomnie. Les premiers publient des livres (monsieur CAMBADELIS, aux dernières nouvelles en avaient vendus 326 ; monsieur VALLS 400), les seconds se lamentent d’avoir pour chef d’Etat un homme qui n’a fait que les décevoir par ses fausses promesses. Mais pour les chefs, ce n’est jamais la doctrine qui est en cause, c’est tel ou tel que l’on s’empresse d’expulser quand les affaires sentent le roussi : monsieur REBSAMEN s’en va du ministère de l’inversion de la courbe du chômage, madame TAUBIRA quitte (de son propre chef dit-elle, ce dont il est permis de douter) le ministère de l’injustice ; monsieur HAMON a été expulsé du ministère de la manipulation éducative nationale. Jamais ces hommes ne se sont posé la question de savoir si ce n’était pas leur doctrine sur le droit du travail, sur l’administration de la justice ou sur la transmission du savoir qui expliquait la croissance du chômage, la montée de la délinquance ou celle de l’illettrisme.
D’un autre côté, je veux dire du côté de l’idéologie qui se réclame de la liberté, on pond également des livres. Monsieur SARKOZY en aurait déjà vendu près de 80 000, je ne connais pas le compte de monsieur JUPPE. Je préférerais connaître celui de monsieur FILLON qui me semble avoir des propositions concrètes plus proches de la réalité que d'un système, qui a déclaré vouloir abandonner la politique s’il n’était pas retenu aux élections primaires, et qui pour cette raison me paraît être plus sérieux que les autres.
Bref, cette floraison de livres destinés à caler les vieux meubles m’a montré qu’il existait un autre mode verbal en français, l’autoboursoufflatif et je ne vois qu’un temps qui lui corresponde, le plus-que-parfait.
-
3. Informations diverses.
-
On va supprimer l’accent circonflexe !

Alors comment pourrai-je payer mon dû à l’hôtel du château, sis juste à côté du théâtre, près de l’hôpital, ô mon maître, ô ma chère âme ? Ah misère de misère ! Sous prétexte de se mettre à la portée de Mimile et Dudule (personnages inventés par les arrogants pour désigner ceux qui n’ont pas l’honneur de sortir de l’ENA), on simplifie, croit-on, la langue en la coupant de ses racines. Les professeurs mettront moins de temps à corriger les copies, mais en les corrigeant, il calculeront le nombre de mois qu’il leur faudra tirer avant de quitter un navire prenant l’eau de toute part, notamment par les trous faits dans les mots en raison de l’abandon de l’accent circonflexe !
-
Accueil de monsieur CAZENEUVE à NÎMES.



Aucun commentaire: