dimanche 21 février 2016

21 février 2016. Poème sur Evangile de la Transfiguration

Transfiguration





Le soleil éclatant au-dessus du Thabor
Dardait dru ses rayons sur la cime éventée.
La Méditerranée, aux mouvants reflets d’or
Loin, battait le rivage à l’antique beauté.

Il avait demandé aux trois qui le suivaient
De monter vers l’azur par un étroit sentier.
Perdus dans leurs pensées, avec lui ils allaient
Silencieusement au flanc du mont altier.

Jacques, Pierre et Jean, les disciples aimés
Peinaient sur le chemin qui menait à la Gloire
Point de layons moussus, de vallons embaumés,
Pour, sur ce chemin-là, emporter la victoire.

Ils étaient arrivés. Splendide fut le ciel
Quand son dôme soudain se vêtit de lumière,
Qu’une nuée moirée à la couleur du miel
Recouvrit de son dais la terre tout entière.

À côté de Jésus, deux hommes se tenaient.
L’un portait une barbe et poignait un bâton
Il était majestueux et ses yeux flamboyaient.
De très profonds sillons barraient son vaste front.

L’autre serrait sur lui une table de marbre
Sur quoi étaient inscrits les dix commandements.
Était aussi gravé du pieux Jessé l’arbre
Et l’astre du Messie brillant au firmament.

Alors, ses vêtements furent plus blancs que neige,
Une lumière ardente éclaira Son Visage ;
Des anges le grand chœur qui se presse à ton siège
En adorant ton Fils, s’inclina en hommage.

Un nuage subtil enveloppa la terre
Et revêtit les trois d’une ombre parfumée.
L’encens des Chérubins remplit lors le parterre
De l’Assemblée des Saints, ô Père très aimé.

« Comme on est bien ici, comme l’endroit est calme !
Veux-tu que nous dressions trois tentes de lin fin
Pour toi et tes amis, là-bas sous cette palme ?
Vous pourrez discuter sous l’œil des Séraphins. »

Pierre était hors de lui et ne savait que dire.
Où aurait-il trouvé ces abris de fortune
En ce lieu désert, où le rocher se mire
Dans le saphir du ciel et l’ambre de la lune ?

Des anges dans le ciel, enfin, on entendit
Le chœur puissant chanter la gloire de l’Agneau.
Une colombe d’or sur Jésus descendit :
« Il vous baptisera dans l’esprit et dans l’eau.

C’est mon Fils bien-aimé, en Lui est mon amour,
Toute ma complaisance et ma dilection.
Sans cesse écoutez-le ; au jour de son retour,
Vous l’accompagnerez pour juger les nations ».

Puis ils ne virent plus que le Maître tout seul
Qui leur donna pour ordre de ne rien révéler
Jusqu’à ce que voyant le signe du linceul
Ils comprennent enfin qu’il leur faudrait parler.

Stupeur, tremblements, joie, minutes suspendues !
Ils voyaient dans le Fils le reflet éternel
De la bonté de Dieu pour les âmes perdues,
Et n’oublieraient jamais ce moment solennel

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