jeudi 18 février 2016

18 février 2016. Les pauvres, seuls, savent aimer !

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Samedi dernier ! Je dois aller à la poste du boulevard Murat. Sur le terre-plein qui donne sur l’église Sainte-Jeanne de Chantal, Porte de Saint-Cloud, assis un banc, un vieil homme, voûté, comme ratatiné sur lui-même, vêtu d’habits râpés, presque en lambeaux, attend, use le temps, espère sans doute. Un maigre baluchon à ses pieds contient toute sa fortune. C’est un SDF.
J’ai un grand regret de ne pas lui avoir adressé la parole et, comme mu par le remord je me retourne, lorsque je vois venir vers lui une femme d’un certain âge, pauvrement vêtue. Elle est d’origine africaine. Je la vois tirer de son sac une poche en plastique ; c’est un sandwich qu’elle va donner à son frère en pauvreté. Je ne sais pas si elle connaissait ou non. Mais ce geste me bouleverse et me ramène à mon indifférence, à mon égoïsme. Quelle leçon vient de me donner cette femme ! Seuls les pauvres savent ce qu’est la pauvreté ! Seuls les affamés savent ce que veut dire avoir faim ! Que Dieu me pardonne mon indifférence.

Peu de jours après, le site de l’Evangile au quotidien donne à méditer ce texte de saint Césaire d’ARLES. Il n’y a pas de coïncidence, rien que l’action d’une providence miséricordieuse !

"Saint Césaire d'Arles (470-543), moine et évêque 
Sermon 26,5 (trad SC 243, p. 89s rev) 

« Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume »

« Le Christ, c'est-à-dire la miséricorde céleste, vient chaque jour à la porte de ta maison : non seulement spirituellement à la porte de ton âme, mais aussi matériellement à la porte de ta maison. Car chaque fois qu'un pauvre s'approche de ta maison, c'est sans aucun doute le Christ qui vient, lui qui a dit : « Chaque fois que vous l'avez fait à un de ces petits, c'est à moi que vous l'avez fait. » N'endurcis donc pas ton cœur ; donne un peu d'argent au Christ, dont tu désires recevoir le Royaume ; donne un morceau de pain à celui dont tu espères recevoir la vie ; accueille-le dans ton logement, afin qu'il te reçoive dans son paradis ; donne-lui l'aumône pour qu'il te donne en retour la vie éternelle. 
Quelle audace de vouloir régner dans le ciel avec celui auquel tu refuses ton aumône en ce monde ! Si tu le reçois pendant ce voyage terrestre, il t'accueillera dans son bonheur céleste ; si tu le méprises ici dans ta patrie, il détournera son regard de toi dans sa gloire. Un psaume dit : « Dans ta cité, Seigneur, tu méprises leur image » (Ps 72,20 Vulg) ; si dans notre cité, c'est-à-dire dans cette vie, nous méprisons ceux qui sont faits à l'image de Dieu (Gn 1,26), nous devons craindre d'être rejetés dans sa cité éternelle. Faites donc miséricorde ici-bas ;...grâce à votre générosité vous vous entendrez dire cette heureuse parole : « Venez, bénis, recevez en héritage le Royaume. »"

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