dimanche 7 février 2016

07 février 2016. Nouvelles de la Résistance. Les vrais journalistes vivent en Chine, pas en France.

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Je prie mes lecteurs habituels d'excuser le retard de publication de mon billet quotidien.

Et plus que jamais, au point de désespoir où nous risquerions de tomber, il nous importe de nous persuader de ceci :

Ce n'est pas l'ignorance qui nous empêche de devenir vrai, c'est la lâcheté !
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1. La citation du jour.
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Dans les années 2000, le  Nanfang Zhoumo (南方周末), journal de la Chine continentale communiste, était réputé pour son éthique professionnelle et sa volonté de dire le vrai. Il y eut pourtant de nombreuses purges parmi les rédacteurs et les journalistes. Deux d’entre eux, ZHAI Minglei et LIU Chufang ont défié un certain ZHANG Dongming, PDG du journal qui ne respectait pas les principes jadis édifiés par les créateurs du journal et avait procédé à des purges sévères dans le personnel de la rédaction. Ils ont donc protesté publiquement. Voici en quels termes LIU Xiaobo décrit leur action tout en les citant :

"Les deux journalistes précisent ainsi les raisons de leur action

1° « Il existe certes de vérités que l’on ne peut pas dire, mais il est absolument inadmissible de dire des mensonges, ou de faire des reportages scélérats pour flatter tel ou tel. »
2° « Quand on est le porte-parole des gens ordinaires et un lieu d’expression pour les intellectuels de la tendance libérale, on se doit d’être extrêmement vigilant à l’égard du pouvoir et du marché.
3° « Les journalistes peuvent accepter le silence mais pas le mensonge. » Comme l’explique nos deux journalistes : « Nous détestons les fausses informations publiées dans ce cadre. » « Nous pensons bien que les collègues du journal, y compris M. ZHANG, éduquent leurs enfants en leur recommandant de ne pas mentir. Mais si nous ne pouvons garantir nous-même que nous ne mentons pas, comment demander à nos enfants d’être des personnes honnêtes ? »
4° Leur protestation, outre qu’elle cherche à protéger les droits des journalistes et la réputation professionnelle du Nánfāng Zhōumò est aussi une prise de conscience personnelle, comme le dit ZHAI Minglei : « J’aime passionnément mon emploi de journaliste au Nánfāng Zhōumò et je n’oublie pas un seul instant ma responsabilité professionnelle, mais je ne peux pas continuer à travailler dans cette situation où la réputation du journal est souillée. » LIU Chufang explique à son tour : « Il y a peut-être des gens qui pensent que les journalistes peuvent dire des mensonges, mais je ne puis l’accepter. Je refuse absolument de mentir et tiens à assumer la responsabilité de mes reportages."
In
LIU Xiaobo.
La Philosophie du porc et autres essais (pages 218 et 219). Ouvrage déjà cité ici même à plusieurs reprises.
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2. Commentaires.
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Nous aimerions avoir dans les équipes rédactionnelles des journalistes de cette trempe. Hélas, il n’y en a pas.

Dans le Point du 11 juin 2013, on lit cet articulet :

"Le journaliste Clément Weill-Raynal, auteur des images du "Mur des cons" filmées au Syndicat de la magistrature (SM), a été mis à pied pour une durée de sept jours par la direction de France Télévisions, a-t-il annoncé. Sa mise à pied "prend effet à partir de demain, mercredi 12 juin", précise-t-il en dénonçant "une sanction injuste prise pour des motifs politiques". La direction de France Télévisions reproche à Clément Weill-Raynal d'avoir manqué de "loyauté" et de ne pas les avoir "informés" qu'il était "l'auteur des images" de ce "Mur des cons" au siège du SM, où figuraient les photos de ceux ou celles qui avaient tenu des propos considérés comme hostiles au SM et qui avaient provoqué un scandale. "En vertu de la loi sur la protection des sources des journalistes, je n'avais pas à informer ma direction que j'étais l'auteur des images", assure le journaliste, qui "envisage de contester par les moyens légaux la sanction de mise à pied."

Dans ma candeur naïve, j’imaginais  que toutes les rédactions des chaînes publiques auraient fait grève pour protester contre cette sanction. Il n’en fut rien. Et le magazine Le Point lui-même ne semble pas avoir été à la pointe (si je puis m’exprimer ainsi) de la protestation.

Dans la page du scan télé du Figaro, daté du 27 octobre 2015, on lit ceci :

"Mauvaise nouvelle pour Philippe Verdier. Selon les informations de L'Express, le chef du service météo de France 2 a été convoqué par la direction des ressources humaines de la chaîne pour un entretien préalable en vue de son licenciement.
C'est son livre, intitulé Climat Investigation, qui lui vaut aujourd'hui cette éviction. Dans cet ouvrage paru au début du mois d'octobre, le journaliste-présentateur partageait son scepticisme sur les résultats de la conférence des Nations unies organisée autour des changements climatiques. Par ailleurs, ce climato-sceptique avait adressé une lettre ouverte à François Hollande dans laquelle il dénonçait le manque d'intérêt du gouvernement pour cette cause. Avec l'approche de la COP 21, cette prise de position est mal tombée. Dans les colonnes de Paris Match la semaine dernière, la nouvelle présidente de France Télévisions avait commenté cette affaire: «Lorsqu'on est salarié d'une maison comme France Télévisions, il faut faire une distinction entre ses avis personnels et ce que l'on fait porter à l'entreprise. Là, il y a eu confusion, et ça me pose problème», indique celle qui reconnaît avoir seulement «parcouru le livre» en question.
Philippe Verdier avait, dans un premier temps, été écarté des antennes par France Télévisions. Le groupe avait préféré prolonger ses congés pris pour assurer la promotion de son livre. Interrogé sur RTL à ce moment-là, le journaliste s'était dit choqué: «Ça me touche beaucoup. Ce n'est pas une décision de ma part», assurait celui qui, à l'époque, ne connaissait pas encore son sort. Le lendemain, sur Europe 1, il jugeait «tout à fait possible» que son éviction de l'antenne ait été commandée par le gouvernement. «Forcément, quand quelqu'un se met en travers de la route de la COP 21, ça ne fait pas plaisir à l'Élysée», affirmait-il au micro de Jean-Marc Morandini. Philippe Verdier, soutenu par dix parlementaires Républicains, s'est aujourd'hui entouré d'un avocat pour faire valoir ses droits. Notons que son employeur n'est plus mentionné dans sa biographie rédigée sur Twitter.
Par ailleurs, un autre journaliste météo, de France 3 cette fois, serait dans le viseur de la chaîne d'après Puremédias. La direction aurait, en effet, convoqué ce mardi matin à 11h, Jean-Marc Souami, dans la maison depuis 1999, pour «lui rappeler son devoir de réserve en tant que salarié de France Télévisions», peut-on lire. Membre d'un syndicat au sein du groupe, le présentateur donne régulièrement son avis tranché sur l'actualité via les réseaux sociaux."

Dans ma candeur de nourrisson, j’imaginais que tous les chroniqueurs de météo de toutes les chaînes auraient émis une vigoureuse protestation contre cette mesure. Mais figurez-vous qu’on est en France, pas en Chine et qu’il y a en Chine plus de journalistes courageux, qu’il n’y en a de talentueux dans notre  pauvre patrie.

La chaîne i-télé a viré Éric ZEMMOUR de son antenne et mis fin à l’émission Ça se dispute, fin décembre 2014. Voici comment le journal Le Parisien relate les faits, le 20 décembre :

"Le débat polémique, Ça se dispute entre Nicolas Domenachet Éric Zemmour n' a pas été diffusé hier soir, vendredi 19 décembre. La direction de la rédaction de la chaîne d'information continue a tenté de justifier l'arrêt de l'émission - la plus forte audience de i-Télé - par la voix de sa patronne, Céline Pigalle.
La semaine dernière Jean-Luc Mélenchon, le leader du front de gauche - mouvement proche du parti communiste-, a publié sur son blog un article qui dénonçait des propos soi-disant tenus par l'essayiste au journal italien Corriere Della Serra. Dans une tribune publiée sur le Figaro Vox , le journaliste italien Stefan Montefiori, auteur de l'interview, a vigoureusement contredit les allégations de Mélenchon, assurant que Zemmour n'avait pas employé le mot «déportation», au coeur de la polémique.
Cet article n'a visiblement pas convaincu la rédaction d'i-Télé. Répondant aux questions de notre confrère Le Monde sa directrice, Céline Pigalle, a expliqué qu'elle «avait défendu Éric Zemmour pendant dix ans». Elle est allée plus loin en affirmant que «le dialogue est devenu de plus en plus difficile, voire impossible. On a l'impression qu'il se parle à lui-même et à son public.»
Sur RTL, jeudi, Éric Zemmour dénonçait déjà une «manipulation fantastique». Il aura beau jeu désormais de pourfendre la dictature du politiquement correct. Surtout quand elle prend pour héraut ... Jean-Luc Mélenchon."

On ose souligner que cette décision a été prise par cette Directrice de l’Information d’i-télé qui répond au nom de Céline PIGALLE. Il y a des patronymes qui parlent…

Mais je n’ai pas entendu les journalistes d’i-télé protester contre cette éviction, quand bien même elle a fait plus de bruit que les sanctions qui ont frappé Clément WEIL-REYNAL et Philippe VERDIER.
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3. Information.
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On arrête un général.

Regardez cette vidéo, intéressante et juste etc comparez avec ce que dise les médias stipendiés. Est-il besoin de souligner que l'arrestation du général PIQUEMAL est une erreur politique de première grandeur et qu'elle aura dans les armées de profondes répercussions.

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