dimanche 7 avril 2019

Dimanche 07 avril 2019. Nouvelles du pari bénédictin : trois jours dans un monastère.


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Au lieu d’un château fort dressé au milieu des terres, pensons plutôt
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Ils sont plus de quarante. Les uns sont prêtres, les autres frères convers. Tous partagent leur temps entre la prière, le travail manuel et la lecture de la Parole. Des jeunes de plus de 20 ans, des hommes faits, et d’autres qui frisent les 70-80 ans. Le prieur a trente-deux ans ; il avait 20 ans quand il est rentré dans l’ordre.
Il faut, comme je viens de le faire pendant trois jours, goûter le silence plein et profond qui baigne ce monastère, admirer la liturgie des offices et de la messe, à la fois dépouillée et solennelle, se laisser subjuguer par la beauté des chants grégoriens venus à nous de la profondeur des siècles ; il faut se laisser porter par la douceur de l’accueil réservé aux hôtes, être bouleversé par l’humilité du père Abbé qui vient laver les mains des hôtes fraîchement arrivés, aux portes du réfectoire.
Tout pour Dieu, rien que pour lui ! Voilà la source de la charité de ces moines pour nous. Ils partagent leur temps entre la prière (sept offices par jour, dont le premier commence à 5 heures du matin, et le dernier à 20 h 35), le travail manuel (travaux de la ferme, menuiserie, ferronnerie, poterie, boulangerie, ruches, confiserie, etc.) et la lectio divina.
Le cœur et l’esprit qui ne sont pas préparés à comprendre cette vie apparemment si monotone, si bien réglée, ne peuvent davantage comprendre les raisons de la joie qui illumine les visages de ces hommes. Leur vie paraît inintéressante à ces insensés (l’insipiens du psaume 13) qui passent leur temps connectés à tous et à tout, à l’exception de leur cœur profond. Ils sont dépossédés d’eux-mêmes par ce monde qui, si nous n’avions, chevillée au corps, l’espérance de la victoire définitive de l’Agneau, nous paraîtrait s’enfoncer dans la perdition, le non-sens et la nuit.
Comme je ne veux pas que les algorithmes, l’intelligence artificielle, et les filets de l’oppression politico-médiatique, me classent et m’assignent dans leurs projets insanes de conquête, une place propice à leur manipulation ciblée, je n’en dirai pas plus, ni sur le lieu, ni sur les circonstances de ce séjour. Mais je peux vous dire qu’on en sort différent de ce que l’on était quand on y est entré.

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