Il
paraît que j’ai une pensée complexe. C’est du moins ce qu’un ami très cher me
disait hier au téléphone. Alors peut-être faut-il, pour la simplifier, que je
vous indique comment je m’efforce d’emboîter quelques opinions sur des faits et
des personnes, et sur des événements d’importance très diverse.
En
tout premier lieu, je mets la loi de Dieu et les Paroles de son Fils au-dessus
de la loi des hommes. (« Mes paroles ne passeront pas », dit Jésus.)
En
second lieu, j’obéis aux lois humaines pour autant qu’elles ne vont point à l’encontre
de la nature de l’homme. À tout ce qui a trait à l’impôt, aux diverses normes
(souvent pesantes, toujours ridicules), je me soumets (c’est ce que saint Paul
demande aux fidèles). Mais il est bien évident que ces questions sont d’une
moindre importance que celles qui touchent à l’anthropologie et que
sanctionnent des millénaires d’existence humaine : famille, mariage,
sexualité. Ce serait bien entendu d’une rare sottise que de ne pas reconnaître
les accrocs que les êtres humains taillent dans ces exigences de leur propre
nature, au nom du plaisir, mais jamais du bonheur. Et ce serait tout aussi sot de ne
pas reconnaître à l’autorité politique le droit de régenter les comportements
qui vont à l’encontre du bien de l’homme concret.
Les
idéologues sont très érudits quand il s’agit de parler du bien de l’humanité,
ils sont d’un rare aveuglement quand il s’agit de parler du sort de l’homme
concret. Nous en avons une merveilleuse illustration avec la taxe dite carbone,
imaginée au nom d’un très contestable réchauffement climatique d’origine
prétendument anthropique, mais établie dans l’ignorance absolue des contraintes
qui pèsent sur des millions de Français obligés de prendre leur voiture pour
aller au travail. Et quand on apprend que plus de la moitié des offres d’emploi
sont concentrés dans 13 métropoles, que l’on ferme des voies de chemin de fer,
qu’il n’y a aucun moyen de transport collectif public de substitution, on
comprend la révolte des Gilets jaunes.
Je
voulais donc vous faire remarquer que la complexité apparente de mes propos
tient au fait qu’ils s’appliquent à des niveaux différents de réalité. En somme,
à la hiérarchie des normes analysée par KELSEN, et dépendant uniquement de la
norme dite suprême et purement humaine, la constitution, je substitue une autre pyramide de
normes, et je ne reconnais aucunement à l’état le droit de violer la conscience
des citoyens en établissant des lois inhumaines. Suis-je clair ? Ou
suis-je complexe ? C’est pour avoir oublié ces exigences que les
totalitarismes se sont installés, et vont s’installer, n’en doutez pas. Il nous
revient d’opposer une résistance farouche à ces prétendus progrès, qui n’ont qu’un
but, détruire la barrière qui sépare l’humanité de l’animalité, qui sépare Pierre,
Paul ou Marie, de Médor, ou des lapins crétins.
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